Le creux inévitable de l’après-midi et la valeur de la sieste

Qui ne l’a expérimenté ? Je suis moins performant en début d’après-midi que le matin et que le soir [1]. À l’instar de durées plus longues, voire de la vie entière, nos journées sont rythmées par une courbe en « U » : énergie haute, puis basse, enfin à nouveau croissante [2].

1) Quelques faits

Les erreurs médicales, juridiques, etc., sont nettement plus présentes l’après-midi que le matin. Donnons-en diverses illustrations.

a) En médecine

Des chercheurs de l’hôpital universitaire de Duke, en Caroline du Nord, ont épluché près de 100 000 procédures chirurgicales menées dans leur établissement pour relever le pourcentage des erreurs commises par les médecins anesthésistes et des préjudices infligés au patient, et ont analysé leur répartition en fonction des heures. Le résultat ne laisse aucun doute : la probabilité de rencontrer un problème à 9 heures est de 1 %, alors qu’il est de 4,2 % à 16 heures. Il ne s’agit donc pas d’une différence minime, mais d’un quadruplement des « chances » que survienne un accident nuisant gravement à l’intégrité du patient [3]. Les chercheurs concluent : les baisses d’attention (de vigilance) liées au rythme circadien « affectent la performance humaine dans le cadre de la réalisation de tâches complexes semblables à celles pratiquées dans la prise en charge anesthésique [4] ».

En fait, cette diminution n’est pas brutale, mais continue. Plus le temps avance, plus les erreurs se multiplient. C’est ce que montre une étude célèbre sur la détection des polypes intestinaux par coloscopie : le pourcentage diminue de 5 % par heure. Si ce chiffre semble minime, il signifie en réalité que, de 11 heures à 14 heures, le nombre passe de 1,1 polype repéré à la moitié [5]. Même discutée [6], cette corrélation entre moment de la journée et qualité des soins a été confirmée [7].

L’observation vaut même pour des actes apparemment plus simples comme la prescription : l’après-midi, les médecins tendent à prescrire plus d’antibiotiques, voire des antibiotiques inutiles ou inefficaces (si l’on est en présence d’une infection virale) [8]. De même, les soignants (chirurgiens ou infirmiers) se lavent moins les mains l’après-midi que le matin : en l’occurrence, la baisse de « la probabilité de comportement conforme sur le service de 12 heures d’un soignant moyen » est de 38 % [9]. Et ce pourcentage apparaît encore plus significatif quand on le rapporte au coût des infections nosocomiales : aux États-Unis, 600 000 infections inutiles, 12,5 milliards de dollars de coûts additionnels et jusqu’à 35 000 décès évitables [10].

b) En justice

Ce qui est vrai de l’hôpital l’est souvent du tribunal… Trois sociologues, deux Israéliens et un Américain ont exploré les archives des deux organismes judiciaires qui, en Israël, traitent près de la moitié (40 %) des demandes de libération conditionnelles. Et ils se sont demandés si les décisions favorables au requérant (la liberté conditionnelle, le retrait du bracelet électronique) variaient en fonction de la journée. Les résultats sont très similaires à ceux observés pour l’exercice de la médecine. Ils sont même plus inquiétants : à 9 heures, les juges rendent des décisions indulgentes dans 65 % des cas, alors qu’à 11 h 45, ce taux avoisine les 0 % ! Une différence de quelques heures dans la journée (et la fatigue qui lui est corrélée) peut donc décider d’années de prison en plus ou en moins [11] !

Cette étude fut confirmée par une enquête originale. Les lundis suivant le passage à l’heure d’été font perdre en moyenne quarante minutes de sommeil. Or, les peines de prison prononcées par les juges des tribunaux fédéraux aux États-Unis sont environ 5 % plus longues comparées aux sentences habituellement rendues le lundi [12].

c) À l’école

Après la santé et la justice, le troisième domaine le plus révélateur d’une société (et de son bon fonctionnement) est l’éducation. On a comparé les résultats des mêmes écoliers passant des tests ou des examens. Les résultats sont significativement inférieurs l’après-midi.

Par exemple, trois chercheurs ont épluché quatre années d’archives relatives aux tests de deux millions d’écoliers et ont corrélé les résultats avec l’heure où les tests furent passé. Désormais sans surprise, ils ont constaté que les résultats du matin sont supérieurs à ceux de l’après-midi. Plus troublant, la différence est telle qu’elle correspond à la différence sociale (le score tardif est semblable à celui d’enfant socialement plus défavorisé) ou équivaut à celui d’un enfant ayant manqué deux semaines d’école [13]. Cette expérience a été confirmée à partir d’un corpus tout aussi impressionnant de deux millions d’élèves scolarisés à Los Angeles [14].

d) Dans la vie quotidienne

Ce qui touche certaines professions concerne en fait tout homme et tout l’homme. C’est-à-dire la totalité de nos activités, cognitive, émotive et exécutive.

  1. Les performances cognitives sont meilleures le matin et se détériorent au fur et à mesure où la journée se déroule [15]. On a pu le mesurer pour les biais cognitifs comme le biais de représentativité mis en évidence par Tversky et le prix Nobel Kahneman [16]: les personnes tombent plus aisément dans le piège cognitif, donc font plus appel au système 1 (rapide et trompeur) qu’au système 2 (lent et réflexif) le matin que l’après-midi [17]. Cette baisse a été aussi observée pour les stéréotypes : leur utilisation acritique (avec les discriminations qu’elle entraîne, qui n’est pas sans conséquence quand on est juge…) augmente avec l’horaire [18].
  2. Une étude pionnière réalisée par trois enseignants d’écoles de commerce américaines ont pris en compte plus de 26 000 transcriptions de conversations, émanant de plus de 2 100 compagnies cotées en bourse, sur une durée de 6 ans et demi. Ils ont fait appel à des algorithmes linguistiques pour évaluer la teneur émotionnelle de ces conversations en fonction du moment de la journée. Résultat : le ton et le contenu des appels passent de plus positifs le matin à plus négatifs et moins résolus avec l’avancée de la journée – non sans une petite remontée d’optimisme lors du déjeuner suivie d’une chute l’après-midi et d’une amélioration après la clôture des marchés [19].
  3. Ce pic minimal concerne non seulement le domaine de l’involontaire (actus hominis), donc de l’erreur, mais le domaine du volontaire (actus humanus), donc de la faute. Concrètement, nous sommes « plus aptes le matin que l’après-midi à résister à l’opportunité de mentir, tromper, voler ou d’engager tout autre comportement contraire à l’éthique [20]». Bref, nous sommes plus malhonnêtes l’après-midi !

On a même pu calculer que le taux d’improductivité maximal est à 14h 55 [21] ! Si les conséquences sont souvent minimes, c’est loin d’être toujours le cas. Les endormissements au volant – qui sont l’une des principales causes des accidents de la route – sont bien entendu plus nombreux la nuit, entre 2 heures et 6 heures du matin. Mais ils connaissent un autre pic journalier, entre 14 heures et 16 heures [22].

e) Conclusion

Si les variations observées sur les performances humaines mesurées par les tests cognitifs sont assurément plurifactorielles, les travaux montreraient que la part liée à l’horaire serait de 20 %, ce qui est loin d’être négligeable [23].

Même si notre étude se centre sur le point émotionnel minimal de 15 heures, il s’inscrit dans un schéma en U et même, plus précisément dans un « schéma bimodal » à double pic, comportant une montée qui trouve son point optimal aux alentours de midi, puis une descente l’après-midi et une remontée en début de soirée. C’est ce qu’a établi [24].

2) Quelques causes

Quelle que soit la diversité des situations qui viennent d’être décrites, la cause demeure la même : la décision demande de l’énergie ; or, nous disposons d’un stock énergétique fini, stock qui se reconstitue notamment lors du sommeil ou pendant les pauses ; donc, plus le temps passe, plus notre énergie diminue et moins nos décisions sont fiables.

Plus précisément, au fur et à mesure où la matinée avance, la température corporelle augmente lentement. Or, celle-ci décide de notre énergie qui elle-même favorise notre attention qui est la puissance matricielle, celle dans laquelle s’enracine toutes nos autres capacités, cognitives et exécutives. Voilà pourquoi, chez la majorité des personnes, leurs facultés tournent à plein régime en fin de matinée [25].

3) Quelques conséquences

Nous avons aussi relevé les effets délétères de ces altérations de vigilance. Ils sont variables, pouvant aller de la simple distraction au travail à la mort au volant ou par négligence lors d’une intervention chirurgicale, en passant par la perte prolongée de la liberté à cause de la sévérité d’un juge fatigué.

4) Quelques remèdes

Un état des lieux aussi alarmant attend des mesures à la mesure ! Du point de vue institutionnel, même quand les personnes concernées (par exemple, le Ministère de l’Éducation nationale) sont au courant, ces mesures peinent à venir. En tout cas, du point de vue individuel, elles nous appartiennent. Mais, là aussi, même dûment informés, nous sommes tentés de procrastiner, par exemple à préférer la nature à notre poste de travail [26].

a) La pause

Si nous ne pouvons pas toujours nous arrêter totalement de travailler pendant le plongeon attentionnel des 15-16 heures, nous disposons d’un moyen efficace : la pause.

1’) Existence

Les études montrent que s’arrêter brièvement relance la concentration, donne du recul vis-à-vis des objectifs et stimule l’implication [27]. Or, le coup de mou de l’après-midi porte justement sur le relâchement de l’attention.

2’) Temps. Fréquence

Mieux vaut des pauses fréquentes, même brèves sont plus reposantes que des pauses longues, mais occasionnelles, donc plus rares [28].

Par exemple, marcher 5 minutes toutes les heures vaut mieux que se promener 35 minutes en une seule fois [29].

3’) Temps. Durée

Une entreprise qui conçoit des logiciels de calcul de productivité, DeskTime, a calculé que le rythme pour atteindre l’efficacité maximale est de 52 minutes de travail pour 17 minutes de pause. Toutefois, comme DeskTime n’a jamais publié ces résultats dans une revue scientifique, ils n’ont pas été discutés et l’on ne peut les considérer comme normatifs [30].

Quoi qu’il en soit, même une micro-pause d’une minute ou moins est utile [31]. Par exemple, en fermant les yeux que l’écran fatigue, en détendant la colonne vertébrale, en s’hydratant, en bougeant son corps, en se levant, en secouant les bras et les jambes, en contractant les muscles, en tournant le bassin, etc.

4’) Lieu

L’idéal est de pouvoir sortir et de faire un petit bain de nature [32]. Nous le montrons en détail dans des études présentes sur le site sous le titre : « La nature nous fait du bien » I, II, etc..

5’) Contenu. Ce qu’il faut éviter

Quelles états ou activités écarter pendant cette pause ?

  1. Éviter de demeurer assis. Cette posture fait davantage stager le système cardiovasculaire ; or, la plus grande circulation du sang entraîne une distribution supérieure de l’énergie.
  2. Éviter d’accomplir une tâche cognitive. Par exemple : vérifier les notifications sur le smartphone, répondre à ses mails, se lancer dans une discussion présentant un enjeu professionnel avec un collègue, résoudre un problème au téléphone. « Continuer à penser aux contraintes professionnelles durant les pauses peut induire de la tension [33]».
  3. Éviter de pratiquer une activité ludique sur le téléphone portable ou sur l’ordinateur : les écrans fatiguent et engendrent un micro-stress. Les pauses sans téléphone « augmente[nt] la vitalité et rédui[sent] l’épuisement émotionnel [34]».
6’) Contenu. Ce qu’il est souhaitable de faire

Que faire pendant la pause ? Quelles activités diminuent le stress, reposent, rechargent nos capacités et améliorent l’humeur [35] ?

  1. Faire une pause physique, c’est-à-dire corporelle : se lever, faire des étirement, etc. En particulier, marcher présente de multiples effets positifs sur l’attention (cela renforce la concentration), la cognition (cela stimule la créativité [36]), la motivation et l’émotion (cela améliore l’humeur tout au long de la journée et réduit la sensation de fatigue en fin d’après-midi) [37].
  2. Faire une pause psychologique: se donner le droit de rêver, de laisser vagabonder son esprit sans l’orienter sur un sujet précis.
  3. Faire une pause socialisée. Une étude coréenne a montré que bavarder avec des collègues sur des sujets hors travail restaure plus que la prétendue pause cognitive dont nous parlions ci-dessus [38]. J’ajouterais toutefois que l’importance du groupe étant bien plus grande en Asie du Sud-Ests qu’en Occident, il conviendrait que cette étude y soit confirmée.

b) La sieste

Pour contrer le coup de mou de l’après-midi, nous disposons d’un moyen encore plus radical que la pause, ou plutôt nous disposons de la pause par excellence, le sommeil, autrement dit, en milieu de journée, la sieste (étymologiquement, le terme vient du latin sexta [hora], « sixième heure », c’est-à-dire midi).

1’) Existence

Multiples sont les bienfaits de la sieste, qu’elle soit longue ou brève, chez les adultes, et plus encore chez les personnes plus âgées [39]. Ils concernent la personne en sa totalité :

  1. La vie somatique : la sieste renforce le système immunitaire [40]; elle réduit la pression artérielle[41]; elle diminue la probabilité d’avoir une maladie cardiovasculaire (en l’occurrence de 37 %, soit l’équivalent de l’aspirine ou de l’exercice physique quotidien) [42].
  2. La vie cognitive: la sieste accroît considérablement la vigilance (l’attention) chez les pilotes (cf. plus bas) ou les contrôleurs aériens [43]; elle dope aussi la mémorisation des informations – ce qui est vrai du sommeil en général [44] l’est de la sieste en particulier [45] – ; elle double la capacité à résoudre un problème complexe [46].
  3. La vie affective : cette petite nuit de l’après-midi stimule notre enthousiasme qui lui-même nous rend plus créatif (la créativité faisant partie des capacités cognitives) [47].
  4. La vie active: les caribinieri (les policiers italiens) qui font la sieste ont 48 % de moins d’accidents de la circulation que ceux qui ne la font pas [48]. Une étude célèbre de NASA a comparé les performances chez les pilotes après une sieste de 40 minutes ou moins : le temps de réaction s’améliore de 34 % et la vigilance (ce qui relève de l’attention) est doublée [49].

Bref, ainsi que l’affirme un article faisant l’état de la recherche dans ce domaine de l’hypnologie :

 

« Même pour les individus dont les besoins en sommeil sont généralement satisfaits après la nuit, la sieste peut aboutir à des gains considérables en termes d’humeur, de vigilance et de performance cognitive. […] Elle est particulièrement bénéfique dans l’exécution performante de tâches telles que les additions, raisonnements logiques, temps de réaction et reconnaissance de symboles [50] ».

2’) Temps. Durée

La durée idéale de la sieste se tient dans une fourchette entre 10 et 30 minutes [51]. Plus brève, elle est inefficace, en l’occurrence, n’est pas restauratrice ; plus longue, elle induit ce que l’on appelle « l’inertie du sommeil », c’est-à-dire requiert un temps (au minimum équivalent à la sieste) pour pouvoir en ressentir les effets positifs [52]. Même une sieste de 10 minutes procure des bienfaits sur environ 3 heures.

3’) Temps. Moment

Sans qu’elle avance une étude, la fédération hospitalo-universitaire américaine justement réputée qu’est la Mayo Clinic (à Rochester, dans le Minnesota) affirme, dans un article déposé sur son site qui contient d’autres conseils, que le meilleur moment pour la sieste se situe entre 14 et 15 heures – ce qui est justement le point le plus bas de la courbe en U [53].

4’) Accompagnée d’un café !

Pour la vérité (car je ne suis pas adepte du café), je dois ajouter qu’une étude a établi que la sieste caféinée de 10 à 20 minutes est le couplage idéal pour accroître la performance. La raison physiologique en est que la caféine est digérée en environ 25 minutes et donc procure ses effets dynamogènes au réveil [54]. Cette observation a été confirmée [55].

c) Demain, l’IA ?

Comment ne pas songer aux bénéfices immenses de l’IA ? L’on a tendance à souligner son incapacité à décider, a fortiori à trancher un cas complexe, voire le danger qu’on lui députe un choix conduisant à de graves conséquences. Du moins, l’intelligence artificielle ignore les fluctuations quotidiennes.

5) Conclusion

Le prud’homme, c’est-à-dire l’homme prudent, c’est-à-dire l’homme d’action sait que, avec la finalité (ce qu’il veut) et les moyens (ce qu’il peut), le temps est le premier paramètre de son action. Mais il ignore souvent combien ce rythme est variable, combien il change selon des tempos qui eux-mêmes s’inscrivent dans des échelles différentes : celle de la journée, celle de l’année, voire celle d’une vie. Nous avons exploré ces deux derniers rythmes dans l’étude citée dans l’introduction. La note présente, elle, concerne le rythme quotidien, voire circadien. La connaissance de ces lois et leurs implications-applications pratiques permettent ainsi d’incarner la vertu de prudence, voire, ne devraient-elles pas faire partie aujourd’hui de son enseignement ?

Pascal Ide

[1] Cf. site pascalide.fr : « Le rythme affectif de la journée. Être du matin ou du soir ? ».

[2] Cf. site pascalide.fr : « Le temps du Carême ou la loi du ‘U’ ».

[3] Cf. Melanie Clay Wright et al., « Time of day effects on the incidence of anesthetic adverse events, », Quality and Safety in Health Care, 15 (2006) n° 4, p. 258-263.

[4] Cf. Melanie Clay Wright, « Time of surgery influences rate of adverse health events due to anesthesia », Duke News, 3 août 2006.

[5] Cf. Alexander Lee, John M. Iskander, Nitin Gupta, Brian B. Borg, Gary Zuckerman, Bhaskar Banerjee & C. Prakash Gyawali, « Queue position in the endoscopic schedule impacts effectiveness of colonoscopy », American Journal of Gastroenterology, 106 (2011) n° 8, p. 1457-1465.

[6] Cf., par exemple, Jerome D. Waye, « Should All Colonoscopies Be Performed in the Morning ? », Nature Reviews: Gastroenterology & Hepatology, 4 (2007) n° 7, p. 366-367.

[7] Cf. Madhusudhan R. Sanaka, Nirav Shah, Kevin D. Mullen, D. R. Ferguson, Charles Thomas & Arthur J. McCullough, « Afternoon colonoscopies have higher failure rates than morning colonoscopies », American Journal of Gastroenterology, 101 (2006) n° 12, p. 2726-2730.

[8] Cf. Jeffrey A. Linder, Jason N. Doctor, Mark W. Friedberg, Harry Reyes Nieva, Caroline Birks, Daniella Meeker & Craig R. Fox, « Time of day and the decision to prescribe antibiotics », JAMA Internal Medicine, 174 (2014) n° 12, p. 2029-2031.

[9] Cf. Hengchen Dai, Katherine L. Milkman, David A. Hofmann & Bradley R. Staats, « The impact of time at work and time off from work on rule compliance: The case of hand hygiene in health care », Journal of Applied Psychology, 100 (2015) n° 3, p. 846-862.

[10] Ibid.

[11] Cette étude est rapportée, mais, curieusement, non référencée, par Daniel Pink, Le bon moment. La science du parfait timing, 2018, trad. Hélène Florea, coll. « Essai », Paris, Flammarion, 2019 : coll. « Clés des Champs », 2020, p. 80-82. De manière générale, les études citées sont tirées de l’excellent chap. 2.

[12] Cf. Kyoungmin Cho, Christopher M. Barnes & Cristiano L. Guanara, « Sleepy punishers are harsh punishers: Daylight saving time and legal sentences », Psychological Science, 28 (2017) n° 2, p. 242-247.

[13] Cf. Hans Henrik Sievertsen, Francesca Gino, Marco Piovesan, « Cognitive fatigue influences students’ performance on standardized tests », Proceedings of the National Academy of Sciences, 113 (2016) n° 10, p. 2621- 2624.

[14] Cf. Nolan G. Pope, « How the time of day affects productivity : Evidence from school schedules », Review of Economics and Statistics, 98 (2016) n° 1, p. 1-11.

[15] Cf. Simon Folkard, « Diurnal variation in logical reasoning », British Journal of Psychology, 66 (1975) n° 1, p. 1-8 ; Timothy H. Monk, Margaret L. Moline, Jeffrey E. Fookson & Suzanne M. Peetz, « Circadian determinants of subjective alertness », Journal of Biological Rhythms, 4 (1989) n° 4, p. 393-404.

[16] Cf. Amos Tversky & Daniel Kahneman, « Extensional versus intuitive reasoning: The conjunction fallacy in probability judgment », Psychological Review, 90 (1983) n° 4, p. 293-315.

[17] Galen V. Bodenhausen, « Stereotypes as judgmental heuristics: Evidence of circadian variations in discrimination », Psychological Science, 1 (1990) n° 5, p. 319-322.

[18] Robert L. Matchock & J. Toby Mordkoff, « Chronotype and time-of-day influences on the alerting, orienting, and executive components of attention », Experimental Brain Research, 192 (2009) n° 2, p. 189-198.

[19] Cf. Jing Chen, Baruch Lev & Elizabeth Demers, « The dangers of late-afternoon earnings calls », Harvard Business Review, octobre 2013.

[20] Cf. Maryam Kouchaki & Isaac H. Smith, « The morning morality effect: The influence of time of day on unethical behavior », Psychological Science, 25 (2013) n° 1, p. 95-102 ; Maryam Kouchaki, « In the afternoon, the moral slope gets slipperier », Harvard Business Review, mai 2014.

[21] Cf. Justin Caba, « Least productive time of the day officially determined to be 2:55 PM: What you can do to stay awake ? », Medical Daily, 4 juin 2013.

[22] Cf. Jim Horne & Louise Reyner, « Vehicle accidents related to sleep: A review », Occupational and Environmental Medicine, 56 (1999) n° 5, p. 289-294.

[23] Cf. Tamsin L. Kelly, « Circadian rhythms: Importance for models of cognitive performance », U.S. Naval Health Research Center Report, 96 (1996) n° 1, p. 1-24, cité dans Carolyn B. Hines, « Time-of-day effects on human performance », Journal of Catholic Education, 7 (2004) n° 3, p. 390-413.

[24] Arthur A. Stone, Joseph E. Schwartz, David Schkade, Norbert Schwarz, Alan Krueger & Daniel Kahneman, « A population approach to the study of emotion: Diurnal rhythms of a working day examined with the day reconstruction method », Emotion, 6 (2006) n° 1, p. 139-149.

[25] Cf. Simon Folkard, « Diurnal variation in logical reasoning », British Journal of Psychology, 66 (1975) n° 1, p. 1-8.

[26] Cf. Elizabeth K. Nisbet & John M. Zelenski, « Underestimating nearby nature: Affective forecasting errors obscure the happy path to sustainability », Psychological Science, 22 (2011) n° 9, p. 1101-1106

[27] Cf. Atsunori Ariga & Alejandro Lleras, « Brief and rare mental “breaks” keep you focused: Deactivation and reactivation of task goals preempt vigilance decrements », Cognition, 11 (2011) n° 3, p. 439-443.

[28] Cf. Emily M. Hunter & Cindy Wu, « Give me a better break: Choosing workday break activities to maximize resource recovery », Journal of Applied Psychology, 101 (2016) n° 2, p. 302-311.

[29] Cf. Audrey Bergouignan et al., « Effect of frequent interruptions of prolonged sitting on self-perceived levels of energy, mood, food cravings and cognitive function », International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity, 13 (2016) n° 1, p. 13-24.

[30] Ils sont relatés par Daniel Pink, Le bon moment, p. 83.

[31] Cf. Hannes Zacher, Holly A. Brailsford & Stacey L. Parker, « Micro-breaks matter: A diary study on the effects of energy management strategies on occupational well-being », Journal of Vocational Behavior, 85 (2014) n° 3, p. 287-297.

[32] Cf. Kristen M. Finkbeiner, Paul N. Russell & William S. Helton, « Rest improves performance, nature improves happiness: Assessment of break periods on the abbreviated vigilance task », Consciousness and Cognition, 42 (2016), p. 277-285 ; Jo Barton & Jules Pretty, « What is the best dose of nature and green exercise for improving mental health ? A multi-study analysis », Environmental Science & Technology, 44 (2010) n° 10, p. 3947-3955.

[33] Cf. Marjaana Sianoja, Ulla Kinnunen, Jessica de Bloom, Kalevi Korpela & Sabine Geurts, « Recovery during lunch breaks: Testing long-term relations with energy levels at work », Scandinavian Journal of Work and Organizational Psychology, 1 (2016) n° 1, p. 1-12.

[34] Cf. Hongjai Rhee & Sudong Kim, « Effects of breaks on regaining vitality at work: An empirical comparison of “conventional” and “smartphone” breaks », Computers in Human Behavior, 57 (2016), p. 160-167.

[35] Cf. Sooyeol Kim, Young Ah Park & Qikun Niu, « Micro-Break Activities at Work to Recover from Daily Work Demands », Journal of Organizational Behavior, 38 (2016) n° 1, p. 28-41.

[36] Cf. Marily Oppezzo & Daniel L. Schwartz, « Give your ideas some legs: The positive effect of walking on creative thinking », Journal of Experimental Psychology: Learning, Memory, and Cognition, 40 (2014) n° 4, p. 1142- 1152.

[37] Cf. Li-Ling Wu et al., « Effects of an 8-week outdoor brisk walking program on fatigue in hi-tech industry employees: A randomized control trial », Workplace Health & Safety, 63 (2015) n° 10, p. 436-445.

[38] Cf. Sooyeol Kim et al., « Micro-break activities at work… ».

[39] Cf. Scott S. Campbell et al., « Effects of a month-long napping regimen in older individuals », Journal of the American Geriatrics Society, 59 (2011) n° 2, p. 224-232 ; Junxin Li et al., « Afternoon napping and cognition in chinese older adults: Findings from the China health and retirement longitudinal study baseline assessment », Journal of the American Geriatrics Society, 65 (2016) n° 2, p. 373-380.

[40] Cf. Brice Faraut et al., « Napping reverses the salivary interleukin-6 and urinary norepinephrine changes induced by sleep restriction », Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, 100 (2015) n° 3, E416-426.

[41] Cf. Mohammad Zaregarizi et al., « Acute changes in cardiovascular function during the onset period of daytime sleep: Comparison to lying awake and standing », Journal of Applied Physiology, 103 (2007) n° 4, p. 1332-1338.

[42] Cf. Nicholas Bakalar, « Regular midday snoozes tied to a healthier heart », New York Times, 13.02.2007, d’après Androniki Naska et al., « Siesta in healthy adults and coronary mortality in the general population », Archives of Internal Medicine, 167 (2007) n° 3, p. 296-301.

[43] Cf. Tracey Leigh Signal et al., « Scheduled napping as a countermeasure to sleepiness in air traffic controllers », Journal of Sleep Research, 18 (2009) n° 1, p. 11-19.

[44] Cf. Felipe Beijamini et al., « After being challenged by a video game problem, sleep increases the chance to solve it », PloS ONE, 9 (2014) n° 1, e84342.

[45] Cf. Nicole Lovato & Leon Lack, « The effects of napping on cognitive functioning », Progress in Brain Research, 185 (2010), p. 155-166 ; Sara Studte, Emma Bridger & Axel Mecklinger, « Nap sleep preserves associative but not item memory performance », Neurobiology of Learning and Memory, 120 (2015), p. 84-93.

[46] Bryce A. Mander et al., « Wake deterioration and sleep restoration of human learning », Current Biology, 21 (2011) n° 5, R183-184.

[47] Cf. Kosuke Kaida, Yuji Takeda & Kazuyo Tsuzuki, « The relationship between flow, sleepiness and cognitive performance: The effects of short afternoon nap and bright light exposure », Industrial Health, 50 (2012), p. 189-196. L’étude ajoute un facteur passionnant : l’association à une lumière vive.

[48] Cf. Sergio Garbarino et al., « Professional shift-work drivers who adopt prophylactic naps can reduce the risk of car accidents during night work », Sleep, 27 (2004) n° 7, p. 1295-1302.

[49] Cf. Mark R. Rosekind et al., « Crew factors in flight operations 9: Effects of planned cockpit rest on crew performance and alertness in long-haul operations », NASA Technical Reports Server, 1994, site consulté le 8 février 2025 : ntrs.nasa.gov/search.jsp ?R=19950006379.

[50] Catherine E. Milner & Kimberly A. Cote, « Benefits of napping in healthy adults: Impact of nap length, time of day, age, and experience with napping », Journal of Sleep Research, 18 (2009) n° 2, p. 272-281.

[51] Cf. Amber Brooks & Leon C. Lack, « A brief afternoon nap following nocturnal sleep restriction: Which nap duration is most recuperative ? », Sleep, 29 (2006) n° 6, p. 831-840.

[52] Cf. Amber J. Tietzel & Leon C. Lack, « The recuperative value of brief and ultra-brief naps on alertness and cognitive performance », Journal of Sleep Research, 11 (2002) n° 3, p. 213-218.

[53] Mayo Clinic, « Napping: Do’s and don’ts for healthy adults », site consulté le 8 février 2025 : www.mayoclinic.org/healthy-lifestyle/adult-health/in- depth/napping/art-20048319.

[54] Cf. Luise A. Reyner & James A. Horne, « Suppression of sleepiness in drivers: Combination of caffeine with a short nap », Psychophysiology, 34 (1997) n° 6, p. 721-725.

[55] Cf. Mitsuo Hayashi, Akiko Masuda & Tadao Hori, « The Alerting Effects of Caffeine, Bright Light and Face Washing After a Short Daytime Nap », Clinical Neurophysiology, 114 (2003) n° 12, p. 2268-2278.

4.9.2025
 

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