Nous analyserons seulement trois scènes de ce superbe film ( extrait de la critique correspondante). Elles concernent l’attitude de Sauveteuse développée par le TDK (Triangle Dramatique de Karpman). Autant dans la première, Leigh Anne adopte une attitude très volontariste d’aide, autant, dans les deux suivantes, elle en sort.
Première scène
La scène se déroule de 1 h. 05 mn. 38 sec. à 1 h. 09 mn. 52 sec. Autrement dit, l’intégralité de la scène 16.
Cette première scène montre Mike lors de son premier entraînement de football américain. Les tests psychologiques ont montré que, s’il a de mauvais résultats quant aux aptitudes intellectuelles, en revanche, il est classé dans le 98e percentile quant aux « instincts protecteurs ». Mais comment les concilier avec l’agressivité requise par sa situation en ligne offensive où sa force et sa taille invitent à le placer ? Les conseils de Cotton, d’autant plus agacé qu’il a insisté pour prendre Michael seulement au titre de ses aptitudes sportives, s’avèrent totalement inefficaces. C’est alors que Leigh Anne s’en mêle.
Que penser de l’attitude de cette femme de caractère ?
D’abord, son intention est excellente : pour le bien propre de Michael, puisque de bons résultats ne peuvent que faire grandir son estime de lui et que de bons conseils ne peuvent que lui permettre d’acquérir des compétences ; pour le bien de l’équipe, puisqu’à partir de ce moment, Big Mike y trouve pleinement sa place, donne tout son potentiel, et ainsi la conduit à la victoire ; pour le bien de l’entraîneur, puisque non seulement il possède désormais la clé afin de faire progresser son joueur, mais qu’il découvre une autre manière de coacher (« ).
Ensuite, la méthode est aussi remarquable du point de vue psychologique. Au lieu de partir des manques et des limites de Michael, Leigh Anne se fonde sur ses ressources, à savoir sa surcompétence à la protection : elle lui explique que l’équipe est comme une famille et qu’il doit protéger son quart-arrière. De plus, au lieu de lui parler comme elle s’adresserait à son fils qui est grand amateur de lecture, elle s’adapte à Mike, en l’occurrence à son intelligence concrète : elle prend des exemples, elle personnalise les joueurs, part de ce que Mike connaît, les membres de sa famille d’accueil, pour aller vers ce qu’il ne connaît pas encore, les membres de l’équipe.
Enfin, les résultats l’attestent : à partir de ce moment, Michael s’améliore considérablement, au point de s’intégrer – comme l’élément décisif – dans l’équipe de son collège.
En revanche, cette pédagogie pèche gravement sur un point éthique : l’autoritarisme de Leigh Ann. Au lieu de proposer son aide, elle l’impose. Autrement dit, elle ne respecte pas la liberté des protagonistes : ni celle de Cotton à qui elle ne demande pas son avis pour interrompre sans crier gare l’entraînement et prendre les choses en mains (la petite tape donnée en passant lui signifie avec humour, mais sans discussion possible, que c’est elle le chef de la meute) ; ni celle de Michael qui pourrait se sentir humilié que son incompétence soit ainsi soulignée devant tous et que sa tutrice intervienne dans ce sport typiquement masculin ; ni celle des deux joueurs qui se voient tirés par leur gilet de sport, contre leur gré, devant tous les autres. Or, cette façon d’intervenir physiquement (empêcher au lieu d’interdire) était l’une des manières de faire du Bourreau.
Bref, et tout le film en témoigne, Leigh Anne est une Sauveteuse : elle allie un cœur d’or extrêmement généreux à la rage d’une lionne qui se bat pour les plus faibles… qu’ils le veuillent ou non. Un signe ne trompe pas. Leigh Anne dit au commencement à Burt qu’il la remerciera plus tard et, au terme, une fois les résultats présents, qu’il est temps de passer à l’acte, c’est-à-dire désormais de lui rendre grâces. La répétition montre que ce qui fut une première fois formulé avec humour est plus sérieux qu’il n’y paraît. Or, nous l’avons vu, le Sauveteur attend toujours secrètement un retour.
Concluons en rappelant que la toxicité du Sauveteur ne réside pas du tout dans sa volonté de faire le bien (comment ne pas s’en réjouir ?), mais dans celle de l’imposer.
Deuxième scène
La scène se déroule de 1 h. 43 mn. 38 sec. à 1 h. 45 mn. 15 sec. Autrement dit, le début de la scène 25.
En fait, le film s’est ouvert sur une scène où Michael est interrogé par Granger (Sharon Morris), une femme enquêtant pour la NCAA (National Collegiate Athletic Association), organisation à but non lucratif qui réglemente les athlètes. La suite du film s’avère être un flashback. Au vu de ses résultats, Michael est recruté par de nombreuses écoles prestigieuses, tandis que SJ parle aux entraîneurs et négocie au nom de Michael (sans s’oublier !). Michael décide d’aller à Ole Miss, où Sean avait joué et Leigh Anne avait été une pom-pom girl. Cela amène alors l’enquêteur de la NCAA, à s’interroger sur la motivation des Tuohys et faire part à Big Mike de ses questions : ne l’auraient-il pas pris en charge ? ne l’auraient-ils pas influencé seulement pour qu’il joue dans leur alma mater ? Secoué, Michael s’enfuit avant la fin de l’interview et lance ces objections à Leigh Anne. À son tour, celle-ci se trouve profondément ébranlée.
Une première belle scène la montre en train de s’interroger : « Est-ce qu’il a raison ? Ce qu’il a dit à propos de nous ». Ce questionnement général se dédouble. Le premier porte sur la liberté de Mike : « Tout ce que nous avons fait pour être sûrs qu’il obtiendrait une bourse pour aller au Mississipi [où se trouve Ole Miss] ». Et à Sean qui répond : « Il pouvait aller où il voulait. Il le savait très bien », Leigh Anne rétorque en le confrontant du regard : « Vraiment ? Tu le lui as demandé ? Parce que moi, je n’ai rien demandé ». Sean s’apprête à répondre, mais se retient, se rendant compte qu’il n’a rien à dire, qu’il ne peut surtout pas servir une réponse générale ou seulement rassurante à une femme aussi vraie et aussi exigeante que la sienne. Du coup, face à cette absence de réponse, Leigh Anne se met à pleurer. Sean, touché à son tour, ému, l’appelle suaviter et fortiter (avec douceur et fermeté) : « Allez. Viens ici ». Docilement, Leigh Anne atteinte, fragilisée s’approche non sans une secrète réticence : non pas qu’elle doute de la compassion de son mari, mais parce que cette femme forte n’est pas du tout habituée à contacter sa faiblesse. Elle s’asseoit sur le lit, tournant le dos à Sean qui l’enlace amoureusement, ce qui lui permet à la fois de bénéficier de son enveloppement protecteur et de s’exprimer librement.
C’est alors que, tandis que la caméra zoome de plus en plus sur Leigh Anne, jaillit la seconde interrogation de fond, concernant sa motivation. Est-elle véritablement altruiste ? Presque péniblement, elle articule : « Est-ce que je suis quelqu’un de bien ? », ajoutant, la tête dodelinante, pour signifier le sérieux de sa question : « Je ne plaisante pas. Ce n’est pas de la rhétorique ». Sean prend le temps de répondre et fait appel à sa mémoire (la direction de ses yeux l’atteste) tout en la fixant latéralement et intensément : « Tu es la meilleure personne que je connaisse ». Leigh Anne écoute en clignant une fois des yeux. « Tout ce que tu fais, tu le fais pour les autres ». Là, une nouvelle vague d’émotion la saisit et son regard embué plonge loin devant elle. Touchée, elle fait « non » de la tête : « Et pourquoi ça ? », afin d’éviter à Sean d’aller encore plus loin. Sean regarde alors dans le vide et répond avec une moue songeuse, un rien humoristique : « Je n’en ai pas la moindre idée. Mais tu en tires manifestement une satisfaction un peu maladive ». Dorénavant rejointe, Leigh Anne peut de nouveau parler de Mike : « Sean ! Et si on ne le revoyait jamais ? ».
Troisième scène
La scène se déroule de 1 h. 51 mn. 00 sec. à 1 h. 54 mn. 02 sec. Autrement dit, jusqu’au début de la scène 27.
Passons enfin à la scène qui va donner la réponse à la question laissée en suspens relative à la liberté offerte à Michael : ce sera aussi la sortie de la posture Sauveteuse.
Michael s’est donc enfui. Il en profite pour retrouver sa mère biologique à Hurt Village. Il défendra aussi la réputation de Leigh Anne et Collins contre un chef de gang et ses voyous. Enfin, Leigh Anne le retrouve dans un café. Elle s’installe dehors avec lui, assise par terre, en position basse. S’en suit une discussion décisive. D’abord, Leigh Anne demande à Michael : « Comment t’es-tu sorti de là Michael ? » Autrement dit, comme a-t-il fait pour ne pas avoir été blessé par l’attitude de sa mère toxicomane et ne pas sombrer dans la révolte et la délinquance ? Mike répond simplement : « Quand j’étais petit et que quelque chose d’horrible survenait, ma mère me disait de fermer les yeux ». Et il ajoute une sentence pleine de sagesse que sa mère lui a léguée : « Le passé s’est enfui, le monde est beau et tout va bien se passer ». Mais le plus important n’est pas tant la réponse de Mike que l’introduction : « Je m’étais jurée de ne jamais te demander », par laquelle Leigh Anne lui révèle qu’elle respecte véritablement sa liberté.
Alors, elle se retourne vers lui et lui demande avec à la fois résolution et émotion : « Je sais que j’aurais dû te demander ça il y a longtemps, Michael. Mais as-tu seulement envie de jouer au football ? » Michael, saisi par l’intensité du regard, mais aussi par la nouveauté autant que par le sérieux inattendus de la question, la fixe à son tour. Leigh Anne insiste : « Est-ce que tu aimes ça, seulement ? » Michael réplique avec douceur : « J’y suis plutôt bon ». Ne cherchant pas à la rassurer, mais allant directement à la raison, cette réponse arrache un sourire à Leigh Anne qui renchérit : « Oui, tu l’es ». Une douce musique émouvante commence à se laisser entendre.
Désormais la mère adoptive peut vérifier la liberté de Big Mike non plus sur la finalité (faire du football), mais sur le moyen (aller à l’université du Mississipi) : « Sean et moi en avons discuté, Michael, et si tu dois accepter une bourse de football, nous pensons que ça devrait être à Tennessee ». Déjà souligné par l’intervention de son mari, le sérieux de la conviction est confirmé par le hochement affirmatif du chef. Elle précise, pour bien signifier que, si elle veut son bien, elle tient aussi au lien : « Et je te promets que je serai là à tous les matchs pour t’encourager ». Elle rajoute aussi avec une pointe d’humour qu’elle n’y portera pas une tenue orange, tant pour défusionner que pour ne pas se laisser envahir par l’émotion qui la gagne et embarrasse cette âme forte.
Michael réagit une première fois : « Donc, vous voulez que j’aille à Tennessee ? » Ce disant, il ne cherche pas à la tenter, c’est-à-dire à la faire retomber dans son scénario Sauveteur, mais il montre qu’il peine à sortir d’une attitude qui, pendant un temps, a pu être un brin Victimaire, tant Leigh Anne était envahissante.
Leigh Anne répond avec conviction, en marquant ses mots : « Je veux que tu fasses ce que tu veux faire. La décision t’appartient, Michael. C’est ta vie ». On aura remarqué une nouvelle fois l’interpellation « Michael », qui, à chaque fois, atteste le sérieux de sa conviction.
Impressionné, Michael plonge en lui, puis relève la tête, sans doute provocateur, mais aussi incrédule face à un revirement aussi total d’attitude de la part de Leigh Anne : « Et si je décidais de faire des burgers ? ».
Leigh Anne ouvre la bouche, mais réprime sa réponse spontanée ; puis, celle qui porte avec conviction une croix de diamants lève les yeux au Ciel ; enfin, regardant en avant afin de ne pas l’influencer, elle répète en martelant ses mots : « C’est ta décision. C’est ta vie ».
Non sans un bref temps d’arrêt, Michael répond alors simplement : « D’accord ». Soudain alarmée, Leigh Anne se penche vers lui : « D’accord, quoi ? »
Michael lui adresse un franc sourire, mais nous n’entendons pas sa réponse. Par un cut bienvenu, nous le retrouvons face à l’enquêteur de la NCAA, Granger, plus empathique qu’on ne l’aurait cru. Et c’est à elle qu’il donne la réponse, non sans d’abord lui rappeler que, elle aussi, s’est intéressée aux motivations de tous, sauf à la sienne : il a choisi Ole Miss parce que « c’est là que ma famille va à l’école. C’est là qu’ils ont toujours été à l’école ». Gros plan sur Granger qui, fixant droit Michael dans les yeux, est émue de la vérité de son propos, mais plus encore de l’amour qui le motive.
Conclusion
Les leçons de l’histoire : conseils pour sortir de l’attitude de Sauveteur
Des observateurs ont suspecté ce film de perpétuer la domination des Blancs sur les Noirs et, en convoquant générosité et empathie, de valoriser une attitude condescendante, qui interdit toute véritable autonomie de ces communautés défavorisées et exclues. Si l’on ne peut nier que certains comportements altruistes soient manipulateurs, voire conduits par une volonté d’emprise , cette suspicion, lorsqu’elle se veut systématique, devient idéologique et, appliquée à ce cas réel, triplement fausse. D’abord, elle nie purement et simplement les faits : Michael se dit libre, et se vit aimé, aimant et heureux ; prétendre qu’il est dupe de ses vraies motivations, c’est non seulement tomber dans le travers dénoncé (imposer une interprétation toute-puissante, prôner une situation en surplomb, faire du savoir sur l’autre, ici la victime prétendue, un pouvoir), mais avancer une argumentation non-réfutable. Ensuite, cette relecture oppose la liberté et la générosité, fait de l’autonomie la valeur suprême et lui subordonne la gratuité ; Mère Teresa a dû s’affronter et répondre à l’objection selon laquelle proposer des soins gratuits et non pas payants aux mourants, c’est leur imposer une situation de soumission humiliante et redoubler leur infériorité. Enfin, la déconstruction rêve d’un monde à ce point égalitaire que plus personne n’aurait besoin de l’autre, au lieu de se réjouir d’un cosmos riche de sa diversité où chacun bénéficie des talents complémentaires que l’autre met à son service. Tel est le sens mystérieux, mais si profond de l’élection d’Israël et, avant lui, d’Abraham : Dieu a choisi de bénir non pas tous les hommes, mais certains, afin que ces quelques-uns redonnent cette bénédiction à tous.
Quoi qu’il en soit, Leigh Anne atteste un superbe chemin de sortie de son scénario de Sauveteuse : si elle continue à vouloir de toute son impressionnante énergie le bien de l’autre en général et celui de Michael en particulier, désormais, elle ne le fait pas sans son consentement. Soulignons les moyens qu’elle met en œuvre, tant ils sont universalisables :
1. En amont
– la remise en question détaillée, c’est-à-dire portant sur les deux points fondamentaux : qu’en est-il de la gratuité de ses motivations ? qu’en est-il de son respect de la liberté d’autrui ?
– l’espace laissé à une possible réponse qui la déstabilise, voire contredise ses convictions propres ;
– la reconnaissance explicite de sa faute : « Tu le lui as demandé ? Parce que moi, je n’ai rien demandé ».
– la mesure dans la culpabilité : si elle n’a pas respecté la liberté de Mike sur son amour du football et sa volonté de se rendre dans le Mississipi, en revanche, elle a toujours respecté son intimité qu’est le secret de son histoire. Le constat que son erreur est limitée permet ainsi de ne pas sombrer dans une mésestime de soi généralisée et donc destructrice ;
– l’accueil de ses émotions : tristesse, culpabilité, inquiétude ;
– l’aide d’autrui : si Leigh Anne ne la demande pas verbalement, elle manifeste son besoin en interrogeant Sean et consent presque sans retard à son offre d’une écoute et d’une protection aimantes ;
– la présence d’une personne ressource, disponible, non jugeante, enveloppante : ici le mari, d’autant que les amies de Leigh Anne n’apparaissent pas comme les meilleures conseillères… ;
– la consolation d’autrui : la remise en question profonde affecte toujours l’estime de soi et requiert la réassurance qu’offre un amour incondionnellement positif.
2. Face à la victime
– Leigh Anne s’enquiert de et requiert très explicitement la liberté de Michael ;
– elle en explicite chaque objet, se refusant à une déclaration de principe aussi vague qu’inefficace : pour cela, elle passe en revue sa liberté sur le but et sur les moyens ;
– connaissant la profondeur des mauvais plis induits par son attitude intrusive, elle ne se contente pas de la seule réponse verbale et s’assure sur le langage non-verbal de Michael que lui-même est en phase avec ce qu’il affirme ;
– elle montre par son attitude bien centrée et par son attente, c’est-à-dire son respect du temps dans lequel l’autre inscrit sa décision, que celle-ci lui importe au plus haut point ;
– elle consent à vérifier sur le contraire que son respect est réel ; le Sauveteur peut toujours s’illusionner sur son prétendu respect de la liberté d’autrui tant qu’il ne s’affronte pas à l’épreuve de vérité : demeure-t-il à sa place lorsqu’autrui ne demande pas son aide, voire opte pour un projet (devenir vendeur de burgers) qui, au Sauveteur, paraît contraire à ce qu’il pense être son bien ?
– elle se refuse très clairement à entrer dans le jeu de Victimaire que Michael commence à engager – posture qu’elle lui a habitué à jouer et dont, par conséquent, elle est partiellement responsable – ; pour cela, elle ne moralise pas, mais utilise la tactique du disque rayé en répétant les mêmes phrases : « C’est ta décision. C’est ta vie. » ;
– elle change son habitude Sauveteuse en ne cédant pas à son premier geste qui aurait été de détourner Michael d’une voie qui ne correspond pas au projet de bonheur que, elle, Leigh Anne, et non pas Michael, a sur lui. Ici se dit une loi anthropologique et éthique de première importance : les attitudes toxiques sont tellement habituelles qu’elles deviennent des plis ; seule une reprise à la racine des premiers mouvements et une réorientation dans la direction opposée, peuvent les changer ;
– jamais le renoncement à violenter la liberté de son fils adoptif ne s’étend à un renoncement de chercher son bien. Et, afin que l’autre ne soit pas profondément déstabilisé, voire puni par un passage de la serviabilité jusqu’à l’intrusion à l’indifférence jusqu’à l’éloignement, elle sécurise le lien par une double affirmation : elle continuera à le voir jouer ; elle n’hésite pas à lui dire son inquiétude à le voir choisir de devenir vendeur dans un fastfood et donc gâcher ses talents.
Pascal Ide