Si le confinement restreint l’espace, en revanche, il élargit le temps. Vous avez probablement plus de temps pour vous. Au point d’ailleurs que certains se sentent en vacances. Pourtant, vous pouvez aussi avoir l’impression, en fin de journée, d’avoir dilapidé ce temps si précieux : vous n’avez pas rangé des papiers qui attendent depuis des mois ; vous aviez prévu de prier, voire de prier davantage en ce Carême, et vous arrivez au soir sans même avoir pensé au bon Dieu ; vous avez consommé de précieuses heures à zapper sur Internet ; le plus plaisant a remplacé le plus important ; etc.
Que faire ? Tout simplement, nous organiser. Posons-nous le matin et planifions notre journée. Paradoxalement, c’est en nous donnant un cadre que nous sommes le plus libres, c’est-à-dire le plus maîtres de nous. Quelques conseils de bon sens :
- Commencez par le plus important : un moment pour Dieu ; un coup de téléphone à une personne isolée ; un échange en profondeur avec un conjoint ou un enfant ;
- Décidez de la durée que vous consacrez aux activités. « Plus vous avez de temps pour faire quelque chose, plus cette chose prendra de temps », disait Benjamin Franklin ;
- Respectez cette durée. Ni amputation (« Le plus difficile, dans la prière, ce sont les cinq dernières minutes », disait le saint curé d’Ars), ni prolongation (les quinze minutes d’information sur internet qui se transforment en deux heures de papillonnage) ;
- En ces temps où nos corps sont malmenés, voire malades, n’oubliez pas de les respecter en leur donnant le temps de sommeil dont ils ont besoin (pas d’écran récréatif avant l’endormissement) ;
- Et, pourquoi pas ?, soyez inventif. J’ai récemment découvert que Baudouin 1er, le roi des Belges, portait à son poignet une montre qui émettait un léger tintement toutes les heures, afin de lui rappeler de se tourner vers Dieu. Après son décès, Fabiola a glissé le bracelet à son propre poignet et ne l’a plus jamais quitté…
Pascal Ide