3) Les composantes de l’ombre
En répondant aux apories, nous avons progressivement approché la notion d’ombre. Mais nous avons vu qu’elle n’était pas assez clarifiée, notamment à cause de son ambivalence.
Pour y voir clair, il est nécessaire de distinguer différentes « zones » ou « parties » dans l’ombre. En effet, celle-ci correspond à ce qui n’est pas connu par la personne du fait d’un obstacle s’opposant à la lumière. Or, ce qui n’est pas connu peut être distingué notamment de deux manières : selon l’objet ; selon le degré de cognoscibilité. De la première manière, on distinguera cinq grands « objets » ou « réalités » au sein de chaque personne : Dieu, son être, certains dons, ses blessures, certains péchés. Je les qualifierai respectivement de divine, ontologique, talentueuse, blessée, pécheresse. Nous les classons du plus positif au plus négatif.
De la seconde manière, on peut distinguer trois degrés, selon le type d’obstacle : ce qui est inconnaissable par nature, autrement dit ce qui est opaque à la conscience de soi ; ce qui est connaissable par nature, mais est inconnaissable par le seul effort de la conscience ; ce qui est connaissable par nature et par la la conscience, autrement dit, ce qui est accessible en droit et en fait, mais n’est pas actuellement connu.
Comme nous le verrons, ces deux classifications se croisent. L’essence primant le mode et la distinction selon les objets étant plus essentielle que la distinction selon les degrés ou modalités, nous nous fonderons sur la première.
a) L’ombre divine
Dieu est présent en nous de deux manières : soit selon sa présence créatrice, selon sa grâce. Selon la première, il donne ; en l’occurrence, il nous fait présent de cet insigne don qu’est l’être. Selon la seconde, il se donne ; il fait en plus don de son propre Être. Or, aucune de ces présences n’est consciente : ni l’acte créateur ni la grâce sanctifiante ne font l’objet d’une expérience. Le concile de Trente a même défini contre le protestantisme que nous ne pouvons être assuré intérieurement de la présence de la grâce salvifique. Et si, parfois, nous éprouvons l’inhabitation divine, par exemple, à travers ce que saint Ignace de Loyola appelle une consolation, il s’agit d’un effet divin, non de Dieu lui-même.
b) L’ombre ontologique
Dieu habite le noyau de mon être, le centre du centre. Hors mon corps, mon être non plus n’est pas immédiatement accessible et fait donc partie de mon être. Il s’agit de ces composantes réelles et réellement distincts que sont l’âme, ses facultés et nos vertus. En effet, aucune n’est connaissable en elle-même, donc n’est accessible à la lumière : l’âme, parce qu’elle n’est connue qu’à travers ses opérations [1] ; les facultés, parce qu’elles sont des puissances et que l’on ne connaît directement que ce qui est en acte ; les vertus et les vices, parce que les dispositions sont elles aussi intermédiaires entre puissance et acte et donc ne sont connues qu’à travers les actions qu’elles invitent à poser. Quoi qu’il en soit de ces réalités passablement ardues et que je ne fais qu’évoquer, elles sont, par nature, inconscientes et renvoient toutes à de véritables ressources (sauf les vices). Et ces ressources ne se limitent pas à la seule imagination créatrice dont parlent souvent les jungiens. Ce sont autant de sources de vie, d’énergie.
c) L’ombre talentueuse
Cette zone correspond à des richesses présentes en nous que nous ignorons. Ces richesses relèvent du caractère ou des dons (talents). Mais les interdits provenant de l’éducation reçue ont constitués un obstacle à leur reconnaissance et donc à leur développement (nous en donnerons des exemples plus bas). Ainsi, alors que les deux premières zones ou ombres sont inconnaissables par nature, cette troisième est par nature connaissable et surtout cultivable. Autrement dit, l’ombre talentueuse correspond à des ressources véritablement présente en nous, mais qui ont été refoulées par
d) L’ombre blessée
Elle s’identifie à nos blessures psychologiques. Or, lorsque la blessure est profonde, donc douloureuse, le psychisme s’en protège en se clivant, c’est-à-dire en enfouissant le souvenir traumatique. Dès lors, elle appartient à ce que Freud appelle l’inconscient dans sa distinction d’avec le subconscient. Elle n’est toutefois pas inaccessible par nature, puisqu’un travail psychothérapique permet de la guérir, donc au moins partiellement de la reconnaître.
Par ailleurs, la blessure n’est presque jamais uniquement privative. D’abord, elle est une invention du psychisme pour nous protéger de la destructrion. Ensuite, elle permet souvent de développer d’autres compétences qui n’apparaissent qu’à une relecture.
e) L’ombre pécheresse
Il s’agit de la zone pécheresse (et, quand elle est habituelle, vicieuse). Il est étonnant d’affirmer que le péché fait partie de notre ombre. Certes, quant à son objet, il relève de ce que saint Jean appelle les ténèbres. Mais, quant à son acte, il relève de la lumière : celle de la conscience morale. N’est-il pas un acte libre, donc conscient ? Toutefois, quand nous péchons, nous nous cachons à nous-même notre faute. D’une double manière. Comme nos premiers parents, nous nous dissimulons de Dieu par honte ; et nous nous justifions en accusant l’autre : « La femme que tu m’as doné, c’est elle qui m’a donné [du fruit] de l’arbre, et j’en ai mangé » (Gn 3,12). Ainsi, tout péché est un mensonge à soi-même (cf. Jn 8,44), donc une faute contre la lumière (cf. 1 Jn 1,6-9, etc.), donc relève de l’ombre.
Puisque la conscience est lumineuse, l’on pourrait donner une couleur ou du moins une teinte à ces cinq zones : dorée pour l’ombre de Dieu qui est notre Soleil levant ; blanche pour l’ombre ontologique (parce que la lumière que donne le Soleil est blanche, c’est-à-dire riche de tous les dons) ; verte pour l’ombre talentueuse (parce qu’elle est appelée à croître) ; grise pour l’ombre blessée (parce qu’elle garde en elle de la lumière, celle de la conscience et de la survie) ; noire pour l’ombre pécheresse (parce qu’elle est l’envers même de la lumière).
f) Résumé
Je résume ces cinq ombres dans le tableau suivant :
Nom |
Contenu |
Valeur |
Conscience |
Devenir |
Ombre divine |
Présence d’immensité Présence de grâce |
Positive |
Inconsciente par nature |
Demeure inconsciente |
Ombre ontologique |
Âme Facultés Vertus |
Positive |
Inconsciente par nature |
Demeure inconsciente |
Ombre talentueuse |
Talents Caractère |
Positive |
Accessible à la conscience Inconsciente par ignorance |
Doit devenir grandement consciente par la reconnaissance |
Ombre blessée |
Blessure psychologique |
Négative |
Inaccessible à la conscience Inconsciente par résistance |
Doit devenir grandement consciente par la guérison |
Ombre pécheresse |
Péché, vice, source de culpabilité |
Négative |
Accessible à la conscience Inconsciente par mensonge |
Doit devenir totalement consciente par la conversion |
g) Conséquences
Nous prenons une nouvelle distance à l’égard de Jung. Nous refusons sa conception trop uniformisante de l’ombre. En effet, celle-ci couvre rien moins que les trois ordres de Pascal : celui des corps (qui englobent le psychisme) pour l’ombre blessée et talentueuse ; celui des esprits pour l’ombre ontologique et en partie pécheresse ; celui de la charité pour l’ombre divine et une autre partie de l’ombre pécheresse.
Or, le psychanalyste helvète limite l’ombre à l’une ou l’autre de ses composantes (deuxième, et surtout troisième et quatrième). Par exemple, pour éclairante qu’elle soit, son explication par séparation du mystère de conjonction ne vaut que pour l’ombre psychologique (talentueuse et blessée). Prenons aussi l’exemple de la culpabilité. Assurément, elle fait partie de notre ombre [2]. Toutefois, double ou triple est la culpabilité : celle, éthique, de la faute (la contrition) ; celle, psychologique, liée à une représentation erronée de notre dette (la honte) ; celle, ontologique, encore moins justifiée, concernant le droit à exister ou à faire fructifier tel ou tel talent. Or, le devenir de ces culpabilités, comme celle de ces ombres, est fort distinct.
De plus, nous sommes maintenant à même d’éclairer la question de l’ambivalence. L’ombre divine et l’ombre ontologique ne comportent pas d’opposés, donc ne sont pas ambivalentes. Étant moralement neutre, l’ombre talentueuse est par excellence ambivalente. Du fait qu’elle mobilise aussi des mécanismes de survie et développe des talents, l’ombre blessée l’est aussi. En revanche, il y a une ambivalence que l’on doit absolument lever, celle du péché. Ainsi, cette ambivalence… est ambivalente. Autant la notion est riche du point de vue psychologique, autant elle est périlleuse ou carrément fausse du point de vue éthique. Quand Élie rassemble tout le peuple d’Israël et convoque les prophètes de Baal, il exhorte les premiers avec une image très parlante : « Combien de temps allez-vous danser pour l’un et pour l’autre ? Si c’est le Seigneur qui est Dieu, suivez le Seigneur ; si c’est Baal, suivez Baal. » (1 R 18,21). Plus littéralement, la question est : « Combien de temps allez-vous clocher des deux pieds ? » Vivre droitement, a fortiori, vivre « dans le Christ », c’est choisir entre le bien et le mal. « Le Fils de Dieu, le Christ Jésus, […] n’a pas été oui et non ; il n’a été que oui » (1 Co 1,19).
De cette hétérogénéité de l’ombre suit un traitement différent, ce que va montrer la dernière partie.
4) Quelle conduite à tenir ?
L’ombre est la part ignorée de notre moi. Elle est donc appelée à venir à la lumière. Mais nous avons vu qu’elle recouvre des réalités grandement hétérogènes. Les attitudes devront donc aussi être différenciées. Pour être reconnue, l’ombre divine requiert la conversion, l’ombre ontologique une formation (notamment philosophique), ce qui est plus qu’une information, l’ombre talentueuse une guérison, mais aussi une éducation, l’ombre blessée une guérison et l’ombre pécheresse la pénitence. Centrons-nous sur l’ombre psychologique. Ce qui vaut pour la personne vaut aussi, mutatis mutandis, pour le groupe [3].
a) Reconnaître son ombre en général
La reconnaissance de son ombre – comme celle de ses masques – fait partie du chemin du consentement à soi [4]. Elle permet aussi de guérir. Par exemple, dans les problèmes d’addictions : « La dépendance est un problème de l’ombre [5] ». Selon cette approche, ce que la personne en proie à la compulsion recherche à travers sa drogue, c’est la partie ombrée d’elle-même. Il s’agit donc de rencontrer son ombre [6].
L’ombre se fait particulièrement connaître par la démesure et la projection.
« Quand Irène anime la messe, mon père – confie Audrey –, vous n’imaginez pas la rogne qui monte en moi. Avez-vous les gestes qu’elle fait ? Un vrai moulin à vent. Et puis, elle chante fort, très fort, on entend à peine la chorale. Et puis, vous avez vu sa manière de s’habiller. Ah ça, c’est sûr, les paroissiens – je ne dis pas les paroissiennes – la regardent et la suivent. Et sa manière de sourire ! À croire qu’elle pose pour une publicité pour pâte dentifrice. Bon, j’ai bien conscience que j’exagère un peu et que je juge. Mais si vous saviez combien, lorsque je vois que c’est elle qui est au pupître, j’ai envie de fuir et d’aller à la messe du soir ! »
Non, ce n’est pas une vignette de Piem ! Est-ce que la description d’Irène est véridique ? La question n’est pas là. La multiplication des jugements, des interprétations et l’excès du ressenti parlent d’abord d’Audrey. Ce sont autant de projections de l’ombre d’Audrey sur Irène. À la suite d’une formation à la CNV, Audrey a pu passer de sa colère aux besoins frustrés qui la suscitaient : besoin d’être reconnue et aimée. Elle a aussi pu nommer que cette colère, sentiment racket, dissimulait un autre sentiment, la jalousie : elle désirait aussi être aimée, regardée, félicitée. Surtout, elle s’est alors rappelée que, enfant, elle avait suivi des cours de chant, et qu’elle avait laissé tomber, en partie par paresse, alors qu’elle était douée et qu’elle y trouvait du goût. Et si elle se remettait au chant ?
L’ombre constitue donc non seulement un formidable réservoir d’énergie, de ressource, mais aussi un morceau d’autobiographie. Le livre de Monbourquette multiplie les exemples et les moyens concrets pour écouter, cerner et apprivoiser son ombre. Il est à conseiller en particulier si vous vivez une CMV (crise de milieu de vie), si vous êtes dans une période de votre vie où plus rien semble n’avoir de sens, où vous avez l’impression de tourner en rond, où vous croyez que le contrôle de votre vie vous échappe. C’est sans doute vrai, en un sens, et c’est le moment d’écouter votre ombre.
b) Reconnaître son ombre en particulier
Jean Monbourquette individualise cinq interdits qui constituent [7].
« Interdits de devenir soi-même
Interdit de grandir ou de changer, de penser à soi, d’attirer l’attention sur soi, d’être une femme ou d’être un homme, d’être en bonne santé ou d’être malade, d’avoir des loisirs, d’être original de se sentir aimé pour soi ou d’être fier de soi, de se retirer à l’écart pour être seul, etc.
Interdits portant sur les émotions
Interdit d’exprimer certaines émotions, telles que la peur la jalousie, la colère, la tendresse, la tristesse, etc. interdit même de penser à vivre certaines émotions, interdit d’être sensuel ou d’aimer le plaisir sexuel, de se sentir « petit ›› et vulnérable, etc.
Interdits portant sur les apprentissages
Interdit d’expérimenter, d’apprendre, de ne pas savoir ou de se sentir ignorant, interdit de se distinguer des autres par ses talents, tels le dessin, la danse, le beau langage, interdit d’être compétent, de se sentir incompétent, de faire des erreurs, d’être intelligent ou intellectuel, de réussir, d’avoir la foi, d’exprimer cette foi en public, etc.
Interdits portant sur l’intimité
Interdit de se lier d’amitié, d’avoir une vie intime, de manifester son affection par des paroles ou par des gestes, d’aimer tel ou tel peuple, de faire confiance, etc.
Interdits portant sur l’affirmation de soi
Interdit de demander ou de refuser, d’exprimer son opinion, d’avoir des projets, d’être conservateur ou avant-gardiste, de se servir de son jugement pour discerner les personnes qui vous aident des personnes qui vous nuisent, interdit d’être fier de soi, de se dire aimable ou capable, etc. ».
c) Consentir à l’ambivalence
Consentir à cette ambivalence de l’ombre est un signe d’accès à l’âge adulte, voire à la sagesse [8] et de maturité dans la foi [9]. C’est ce qu’atteste le combat de Jacob [10]. Alors que nous cédons souvent à des logiques binaires, exclusives et manichéennes (Untel est bon, l’autre est mauvais), l’ombre nous donne
L’un des moyens pour entrer dans cette richesse polaire de l’ombre est le paradoxe [11]. Un autre chemin est offert par le mandala, qu’il soit contemplé ou même inventé (dessiné, peint) [12]. En effet, nous avons vu que notre ombre est ambivalente. Or, le mandala est le rassemblement paradoxal des contraires. De même certains contes conduisent à concilier en nous les contrastes et les contraires, par exemple la Tétralogie de Wagner [13].
d) Aimer
Connaître son ombre est un premier pas. Découvrir qu’elle n’est pas une ennemie, accepter qu’elle soit une alliée est le deuxième. L’aimer est le sommet. Aimer son ombre, c’est consentir à sa vulnérabilité et conjurer la toute-puissance. Cette domestication paisible est un chemin de choix (et parfois un peu un chemin de croix !) pour le perfectionniste.
e) La faire fructifier
Il ne s’agit pas seulement de connaître et, plus encore, de reconnaître, c’est-à-dire d’expérimenter son ombre [14], mais d’en libérer le pouvoir créatif. Mais, comme elle n’est pas accessible comme l’est notre conscient, l’homme doit quitter son attitude de contrôle et accepter de l’apprivoiser [15] ou danser avec elle [16].
Pascal Ide
[1] Cf., en particulier, l’article décisif de saint Thomas d’Aquin, Q. D. De Veritate, q. 10, a. 8.
[2] Cf. Sylvia Brinton Perera, The scapegoat complex. Toward a Mythology of Shadow and Guilt, Toronto, Inner City Books, 1986.
[3] Outre les articles ci-dessus, cf. le livre de Joana Bértholo, Shadow Working In Project Management. Understanding and Addressing the Irrational and Unconscious in Groups, London, Routledge, 2017, en particulier chap. 4 : « Integrating the Shadow of project management ».
[4] Cf. Sheldon Kopp, Mirror, Mask and Shadow. The Risk and Rewards of Self-Acceptance, New York, Bantam New Age Book, 1982.
[5] Sam Naifeh, « Archetypal foundations of addiction and recovery », Journal of Analytical Psychology, 49 (1995) n° 2, p. 143-159, ici p. 148.
[6] Cf. Connie Zweig & Jeremiah Abrams (éds.), Meeting the Shadow.
[7] Jean Monbourquette, Apprivoiser son ombre, p. 58-59.
[8] Cf. D. M. Dooling, « The Wisdom of the Contrary. A Conversation with Joseph Eppes Brown », Parabola. The Tricster, 5 (1979) n° 1, p. 54-65 ; Robert D. Benjamin, « Managing the Natural Energy of Conflict: Mediators, Tricksters and the Constructive Uses of the Deception », Daniel Bowling & David Hoffman (éds.), Bringing Peace into the Room, San Francisco, Jossey-Bass, 2003, p. .
[9] Cf. Richard Côté, « Dieu chante dans la nuit : l’ambiguïté comme invitation à croire », Concilium, 242 (1992), p. 117-128.
[10] Cf. site pascalide.fr : « Jacob ou la lutte avec Dieu. Pour une spiritualité du combat ».
[11] Cf. Robert A. Johnson, Owning your Own Shadow. Understanding the Dark Side of the Psyche, San Francisco, Harper and Row, 1991, p. 85-90.
[12] Cf. Rudiger Dahlke, Mandalas of the World. A Meditating & Painting Guide, New York, Sterling Publishing Co., 1992.
[13] Cf. Stéphane Longeot, « La Peur, l’Amour, le Pouvoir. Une lecture du Ring de Wagner », Cahiers Jungiens de Psychanalyse, 131 (2010) n° 1, p. 139-162.
[14] Cf. Jerzy Kociatkiewicz & Monika Kostera, « Experiencing the Shadow. Organizational exclusion and denial within experience economy », Organization, 17 (2010) n° 2, p. 257-282.
[15] Tarja Ketola, « Taming the Shadow. Corporate responsibility in a jungian context », Corporate Social Responsibility and Environmental Management, 15 (2008) n° 4, p. 199-209.
[16] Cf. l’ouvrage déjà cité David Richo, Shadow Dance.