5) La douceur cosmique
La douceur est l’une des rares dispositions qui peut autant s’identifier à une vertu humaine que qualifier les réalités infra- et supra-humaines. Cette riche polysémie peut étourdir ; elle peut aussi nous enrichir.
La suavité se dit de la nature, à tous ses degrés. Elle est attribuée au règne inerte, par exemple au climat d’un pays : exilé à Rome, Joachim du Bellay, dans ses Regrets, ne chantait-il pas « la douceur angevine » ? La journée commence avec « l’aube aux doigts de rose » – « le soleil du matin doucement chauffe et dore », chantait Paul Verlaine [1] – et s’accomplit dans la douceur du crépuscule – ce « temps de transparence, de paix et de fraîcheur », écrivait le penseur russe Pavel Florensky [2]. Sous nos climats tempérés, le cycle des saisons s’initie avec la promesse parfumée et suave du printemps et s’achève dans la blancheur ouatée de l’hiver. Le monde végétal semble s’être spécialisé dans la tendresse des formes autant que des couleurs ou des parfums. Plus rare chez les animaux, la douceur y est aussi plus désirable. Les bêtes de compagnie sont souvent choisies pour leur douceur : le velouté d’une fourrure, mais aussi et peut-être d’abord l’arrondi d’un caractère sans soubresaut, l’affection câline et canine. Cela dit, vaste est la gamme des douceurs : le doux ronronnement du chat pelotonné sur vos genoux n’est pas l’adaptabilité pleine de liesse du chien qui n’est pas la suave mélodie de l’oiseau flattant notre ouïe. Or, on l’a constaté, cette douceur cosmique se présente toujours comme un équilibre entre deux extrêmes, par exemple de température ou de caractère : la douceur de celui-ci n’écarte pas seulement l’agressivité ou l’inquiétante imprévisibilité, mais aussi la mollesse – l’animal démonstratif est préféré à la bête passive.
On pourrait objecter que, en son tout premier sens, la douceur se dit du sens du goût : doux comme le miel, pomme douce et même piment doux. Or, la saveur douce s’oppose à la saveur amère. Par conséquent, la suavité n’est pas toujours intermédiaire entre un excès et un défaut. En réalité, l’usage tend à négliger un extrême trop évident. Que serait un excès de douceur, sinon un aliment qui se fondrait à ce point à notre palais qu’on ne pourrait plus discerner ? Il est peut-être aussi révélateur de notre Occident que, à propos des péchés relatifs à la vertu morale de tempérance, la langue ne possède de dénominations propres que pour l’un des extrêmes vicieux, en l’occurrence l’excès : sobriété s’oppose à ébriété, gourmandise à tempérance, etc. Mais comment appeler l’insensibilité aux plaisirs de la table qui, bien que moins grave, constitue pourtant un vice [3] ?
D’autre part, la douceur semble travailler la nature de l’intérieur. Pour ne donner qu’un exemple, plus on monte dans l’échelle animale, plus diminue la part d’innéité et plus croît la part octroyée à l’acquisition. Or, la tâche éducative des parents (surtout de la mère) consiste avant tout en un apprentissage progressif des gestes nécessaires à la conservation de l’individu et de l’espèce et en un accompagnement, patient, de l’état d’indétermination qu’est l’enfance jusqu’à la maturité qu’est l’âge adulte. Songeons aux liens particuliers qui se tissent entre une mère éléphant et son petit, liens qui ne dureront pas moins d’un demi-siècle. Le cosmos est une machine à faire de la douceur.
En s’adoucissant, la nature prépare en secret son couronnement, l’homme. On devrait même plutôt affirmer que, considérée isolément, « la nature ne connaît pas la douceur, mais seulement l’indolence ou la fureur [4] ». On ne s’émerveillera jamais assez de la finesse du grain de la peau humaine. Or, il n’a pas fallu moins de douze à quinze milliards d’années d’ingéniosité pour arriver à cette merveille. Sa douceur est un abrégé du cosmos – et un peu plus encore – que symbolisent les quatre éléments : prenez la fermeté apaisante de la terre, la fluidité modelable de l’eau, la caresse impalpable du vent et la proximité chaleureuse du feu, et vous obtenez… la peau. Cette onctuosité est une des caractéristiques trop peu reconnues du corps humain [5]. Mais l’évidence de la douceur peaucière ne doit pas faire oublier celle des gestes. Voire, la première, toute statique, est au service de la seconde, toute dynamique. La caresse est le geste suave par excellence. Et celui-ci dispose à la mansuétude autant qu’elle l’exprime : claquer les portes, broyer les phalanges (lors d’une poignée de mains), frapper comme une mitraillette sur son clavier, présage-t-il une personne qui n’éteindra pas les mèches qui fument ? Or, là encore, combien de milliers de générations avant l’émergence de la caresse ou du bercement ? Le lézard a le geste très vif, brutal quoique précis, alternant avec de très longues périodes de stagnation. Le plus doué des pongidés accède, et seulement pendant une brève durée, à une précision de la main inférieure au centimètre, alors que la maîtrise de l’écriture requiert un ajustement prolongé largement inférieur au millimètre. Et que dire de l’exactitude du mouvement du chirurgien, le bien nommé ? L’évolution de la nature qui est une évolution vers plus de douceur, statique et dynamique, conduit à la suavité proprement humaine.
6) La douceur humaine
En effet, la mansuétude se dit en propre de l’homme. Chez les Grecs [6] comme chez l’homme d’aujourd’hui, elle qualifie singulièrement quatre grands domaines d’activité :
- la pédagogie : certaines méthodes sont douces, d’autres plus violentes. La mansuétude est la vertu de l’éducateur (cf. 2 Co 10,1 ; Ga 6,1) ; de fait, le Christ s’attribue la douceur en se présentant comme enseignant (cf. Mt 11,29b). Tout proche, l’art de convaincre : la Ia Petri demande de rendre compte de l’espérance qui est en soi, « toutefois avec mansuétude et respect » (1 P 3,16) ; autrement dit, l’évangélisation doit éviter le double écueil du pacte avec le monde et de la violence prosélyte (cf. 2 Tm 2,25).
- la médecine : ne parle-t-on pas de « médecines douces » ? Ce qui est vrai des thérapies corporelles l’est aussi des thérapies psychiques. De ce point de vue, la méthode Vittoz est particulièrement douce : elle apprend à accueillir les sensations et les sentiments avec le maximum de disponibilité et de respect, en un mot : avec douceur.
- la politique et le gouvernement en général. Le Grec distingue volontiers les régimes politiques selon leur douceur : la démocratie est, selon Démosthène, plus douce que l’oligarchie [7] et, pour Platon, « le plus doux de tous les régimes [8] ». Et Plutarque estime que « la pondération et la douceur sont les qualités essentielles de l’homme d’État [9] ».
- le pénal : la douceur caractérise non seulement le puissant mais le juge. Une punition douce ne contredit pas la justice, mais s’oppose à une rigueur extrême qui découragerait le coupable. C’est ainsi que la faculté à ne pas se venger des complots caractérise les bons rois [10].
Or, en ces quatre domaines, l’activité présente les traits que nous avons attribués à la douceur :
- elle concerne la relation à l’autre ;
- elle engage une tension entre un premier pôle qui est en creux – qu’il s’agisse d’une puissance, d’une promesse (au plan personnel : l’élève ; au plan civil : le citoyen), d’un manque (le patient), voire d’une faute (le délinquant à punir) – et un terme plein, un but – l’excellence, la santé, le bien commun, l’amendement (du coupable). Ne dit-on pas du bon enseignant qu’il se met au niveau de son élève ? Mais serait-il un bon enseignant s’il ne cherchait pas à l’élever plus haut ? Ce double mouvement de descente puis d’ascension – escortée – caractérise la douceur. N’est-ce pas pour cela que le Christ, venant du Père pour planter sa tente parmi nous (cf. Jn 1,14) et retourner, avec nous, vers le Père (cf. Jn 13,3), est l’homme doux par excellence (cf. Mt 11,28-30) ?
- elle dévoile tout son art dans la capacité à accompagner avec une infinie patience, mais sans concession, l’élève vers la compétence, le malade vers la santé, le citoyen vers le bien commun et le fautif vers son pardon.
- elle peut fauter soit par manque, c’est-à-dire par mollesse, soit par excès, c’est-à-dire par dureté, ces deux extrêmes étant aussi inefficaces l’un que l’autre [11]. « Les forts […] ont seuls cette douceur que le vulgaire prend pour de la faiblesse », disait Proust [12]. Voilà pourquoi la douceur est une vertu virile, énergique, comme le souligne saint Jean Chrysostome : « Vois comment Dieu, sous le coup d’une injure, répond avec douceur [praôs] et bonté : Où est, dit-il, ton frère Abel ? Et que répond l’autre ? Suis-je le gardien de mon frère ? Est-il parole plus arrogante ? […] A nouveau Dieu répond avec douceur [13] ».
7) La douceur divine
Ce qui est vrai des réalités infrahumaines et humaines l’est encore infiniment plus de Dieu [14]. Jean-Jacques Olier écrivait qu’il « est la Douceur par essence, et lorsqu’il en veut rendre l’âme participante, il s’établit tellement en elle qu’elle n’a plus rien de la chair ni d’elle-même [15] ». Maurice Bellet estime que la « divine douceur », dont il a fait l’expérience dans l’épreuve de la maladie, constitue la trace la plus sûre de Dieu [16]. Si le miel, dans la Bible, comme dans la réalité, est symbole de douceur (par exemple Pr 24,13), n’est-ce pas, parce qu’il est un don de Dieu : « du miel du rocher, je le rassasierai », dit Dieu d’Israël (Ps 81,17) qui lui offre un pays où coulent le lait et le miel ? Le personnage du roi Aslan, image du Christ et la plus belle invention des Chroniques de Narnia, les contes « bibliques » de C. S. Lewis, entrelace avec un bonheur unique, la fermeté et la mansuétude [17].
Chaque Personne de la Sainte Trinité mérite d’être qualifiée de douce. Dans son commentaire de la parabole du fils prodigue, Tertullien, qui déclare : « Personne n’est autant Père, personne n’est aussi bon », parle du « Père très doux » (« mitissimum Patrem [18] »). Sainte Catherine de Sienne finissait chacune de ses lettres par « Doux Jésus. Jésus amour ». En effet, le Fils incarné, non seulement prêche la douceur (cf. Mt 5,4), mais se décrit expressément comme « doux » (Mt 11,29b). Enfin, « l’Esprit » qui « se joint à notre esprit » (Rm 8,16), autrement dit opère tout en suavité, est aussi celui qui nous fait don de la douceur (cf. Ga 5,23). Le père jésuite Louis Lallemant distingue la vertu de douceur qui remporte la victoire contre la colère « par des efforts violents » et « la douceur » comme fruit de l’Esprit qui, « la paix étant établie dans le cœur, […] n’a plus de peine à régler les mouvements de colère [19] ».
De fait, les œuvres divines sont toutes empreintes de suavité. Plus encore, Dieu se révèle dans la douceur, autant qu’il la révèle. Dans la création, Dieu se rend invisible dans la créature, sans pour autant cesser d’être la source de sa vie, de son mouvement et de son être (cf. Ac 17,25). La Cause première se cache – plus qu’elle ne se retire – dans la cause seconde à qui toutefois il donne tout son efficace [20]. Et « la divine providence », qui poursuit en quelque sorte l’œuvre créatrice, Dieu, « avec force et douceur [fortiter et suaviter] dirige l’histoire de l’homme et du monde », écrit le Catéchisme de l’Église catholique [21].
Dans l’Ancien Testament, sous la Loi, puis dans l’Évangile et même dans l’histoire de l’Église, Dieu procède avec progressivité et paideia (pédagogie) : « Ce n’aurait pas été judicieux, dit saint Grégoire de Nazianze, alors que la divinité du Père n’était pas encore reconnue (comme unique), d’annoncer déjà ouvertement le Fils ; et alors que la divinité du Fils n’était pas encore acceptée, de parler déjà de l’Esprit Saint [22] ».
L’Incarnation est, par excellence, œuvre de suavité : en devenant l’Emmanuel, Dieu-avec-nous, le Fils s’approche au plus près de l’homme pour le reconduire vers le Père. La première antenne O du temps de l’Avent reprend le « Suaviter et fortiter » de Sg 8,1 mais pour l’attribuer à la Sagesse du Très-Haut devenant le « très-bas » pour reconduire l’homme vers les hauteurs divines. La plus belle description de la douceur du Christ ne demeure-t-elle pas celle du premier chant du Serviteur (Is 42,1-4) que l’évangéliste Matthieu applique expressément à Jésus (Mt 12,18-21) : celui qui ne fait pas querelle et ne froisse pas le roseau (contre toute violence) est aussi celui qui annonce le Droit aux nations et le mène au triomphe (contre toute mollesse).
La Passion n’achève-t-elle pas cette descente et remontée de la suavité divine ? Il n’y a pas plus contraire à Dieu que le péché. Pourtant, il n’y a pas plus proche du pécheur que Jésus sur la Croix : en traversant la mort, il communique à l’homme son pardon, et l’accompagne autant qu’il le précède dans la gloire de la résurrection. En épousant le mouvement de conversion du pécheur, le mystère pascal continué dans le baptême achève la douceur divine (Rm 6,5). « Crucifié dans le bleu, / cerné de douceur, / source de la douceur [23] », s’écrie et écrit Jean-Pierre Lemaire face à une crucifixion de Giotto.
Ce faisant, Dieu accomplit le sens profond de la douceur. De même que, dans la création, la mansuétude trouve son achèvement dans l’effacement paradoxalement efficace de la Source en son écoulement créé, de même, dans la Rédemption, la douceur divine, excluant autant la violence que la faiblesse [24], accepte d’apparaître non plus seulement absente, mais cachée sous son contraire, sub contrariis, dans la figure du pécheur (cf. 2 Co 5,21 ; Ga 3,13).
Enfin, Dieu conduit l’Église dans la mansuétude, parce qu’il donne à chacun nécessaire à sa conversion, suscitant la liberté de chacun (cf. 2 Co 3,17) [25]. Même lorsqu’il fait irruption avec force dans une âme, Dieu apparaît encore comme doux ; c’est même le tout premier trait divin qu’a expérimenté André Frossard : « il est doux, d’une douceur à nulle autre pareille, qui n’est pas la qualité passive que l’on désigne parfois sous ce nom, mais une douceur active, brisante, surpassant toute violence, capable de faire éclater la pierre la plus dure et, plus dur que la pierre, le cœur humain [26] ».
Or, en chacune de ces œuvres, la mansuétude divine apparaît comme cette vertu qui accompagne la personne vers la sainteté, avec la même discrétion pleine d’exigence – l’exigence de l’amour – que le Christ pieds nus appelant saint Matthieu peint par le Caravage.
8) Conclusion
Nous ne sommes peut-être pas si loin de l’approche classique de la douceur. On a dit en effet qu’elle est modération de la colère. Mais peut-être faut-il élargir l’ampleur de celle-ci [27]. L’agressivité, loin d’être une énergie négative, constitue la capacité à surmonter les obstacles ; seule sa démesure est destructrice. Or, quantité de biens nécessaires à l’homme sont difficilement accessibles. Et cela est encore plus vrai du Bien par excellence qu’est le salut : « Qui donc peut être sauvé ? », demandent les disciples de Jésus tout interdits (Mt 19,25). La douceur est donc la vertu qui, à chaque instant, nous fait avancer à pas de colombes sur toutes les routes, même les plus escarpées, même les plus périlleuses, de l’existence [28]. Mais n’est-elle pas encore plus proche de la charité que de la force ou de la tempérance ? Des quinze traits de l’agapè énumérés par saint Paul (1 Co 13,4-7), le premier est la patience et le dernier la capacité à tout supporter, qui sont autant de caractéristiques de la mansuétude. L’amour de Dieu qui fut répandu dans nos cœurs par l’onction de l’Esprit avec tant de douceur (cf. Rm 5,5) n’est-il pas celui qui nous invite à répandre à notre tour l’amour avec la même suavité ?
[1] La bonne chanson, I. Œuvres poétiques complètes, éd. Y.-G. Le Dantec, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », Paris, Gallimard, 1962, p. 142.
[2] « Rannee detstvo » (Première enfance), Detjam moim. Vospominan’ja proslyh dnej. Genalogiceskie issledovanija. Iz Soloveckih pisem. Zavescanie (A mes enfants. Souvenirs des jours passés. Recherches généalogiques. Extraits des lettres de Solovki. Testament), Moscou, Moskovskij Rabocij, 1992, p. 30.
[3] Cf. Somme de théologie, IIa-IIae, q. 142, a. 1 et 2.
[4] Louis Lavelle, L’erreur de Narcisse, Paris, Grasset, 1939, p. 196. « La nature est toute de violence, de rapt et de meurtre. […] L’homme seul a inventé la douceur, et la Sœur de Charité réhabilite le monde ». (Guy de Larigaudie, Étoile au grand large, suivi du Chant du vieux pays, Paris, Seuil, 1943, p. 17)
[5] Dont on célèbre plus volontiers la verticalité, le développement du cortex préfrontal, la voix articulée, le pouce opposable. Reconnaissons toutefois qu’Aristote soulignait la libération de la face et notait le lien de celle-ci avec l’absence de pilosité ; et André Leroi-Gourhan insistait sur le raccourcissement du museau (cf. Pascal Ide, Le corps à cœur. Essai sur le corps, coll. « Enjeux », Versailles, Saint-Paul, 1996, p. 122-127, p. 146-148, etc.).
[6] Cf. l’article très richement documenté de Ceslas Spicq, « Praüpathéia, praüs, praütes », Lexique théologique du Nouveau Testament, Paris, Le Cerf, 1991, p. 1294-1306. Cf. du même, « Bénignité, mansuétude, douceur, clémence », Revue biblique, 1947, p. 321-339.
[7] Contre Androtion, 51.
[8] République, L. viii, 558 a. Cf. Isocrate, Aréopagitique, 67.
[9] Coriolan, xv, 4. Cf. H. Martin, « The Concept of praütès in Plutarch’s Lives », Greek, Roman and Byzanthine Studies, San Antonio (Texas), 3 (1960), p. 65-73.
[10] Cf. Philodème de Gadara, Sur le bon roi selon Homère, vii, 12-16. Cf. les nombreuses références chez Ceslas Spicq, « Praüpathéia, praüs, praütes », art. cité, note 1, p. 1297.
[11] « Ce qui est dur rend mou tout ce qu’il rencontre ». (Rémi Brague, « Les doux et la terre », in Communio, Ecologie. Heureux les doux, n° XVIII/3, mai-juin 1993, p. 21 à 28, ici p. 23)
[12] La recherche du temps perdu, Paris, Gallimard, tome X, p. 232.
[13] Homélies sur les Actes des Apôtres, Homélie 15, 4, PG 60, 125.
[14] Même le Coran n’ignore pas la douceur divine dans un passage du Coran qui inspira un poème à Edgar Allan Poë, il est dit que l’ange Sirafel « a la plus douce des voix de toutes les créatures de Dieu ».
[15] Introduction à la vie et aux vertus chrétiennes, ch. 10, Paris, 1661, p. 253.
[16] Maurice Bellet, Entretien dans Panorama, juin 2003, p. 26-32. Cf. Maurice Bellet, L’épreuve ou Le tout petit livre de la divine douceur, Paris, DDB, 1988.
[17] Une traduction intégrale en français vient de paraître en coll. « Folio-Junior » chez Gallimard-Jeunesse (2001-2002, 7 volumes).
[18] S. A. Panimolle, Dio Padre nei scritti di Tertulliano, Abba-Padre, Rome, Borla, 1990, p. 265-267.
[19] Doctrine spirituelle, coll. « Christus » n° 3, Paris, DDB, 21959, p. 236.
[20] « Toute cause première influe plus sur son effet que la cause universelle seconde ». (Liber de Causis, Prop. 1. Pour la traduction du commentaire qu’en donne S. Thomas d’Aquin, cf. Michel Ferrandi, L’action des créatures. L’occasionalisme et l’efficace des causes secondes, coll. « Croire et savoir », Paris, Téqui, 2003, p. 445-469) Cf. les suggestifs développements de Hans Urs von Balthasar, La Dramatique divine. II. Les personnes du drame. 1. L’homme en Dieu (1976), trad. Yves Claude Gélébart avec la coll. de Camille Dumont, coll. « Le Sycomore », Paris, Ed. Lethielleux, Namur, Culture et Vérité, 1986, p. 234-245 « Le Dieu caché et la Providence accompagnatrice ».
[21] 8 décembre 1992, n. 395.
[22] Oratio, 31, 26s, PG 36, 161c-164c ; cf. aussi S. Irénée, Adversus Hæreses, L. IV, 20, 5.
[23] L’intérieur du monde, Cheyne, 2002.
[24] Cf. Saint Augustin, Sermo 278, PL 38, 1268.
[25] Cf. Saint Augustin, De spiritu et littera, § 28.
[26] Dieu existe, je L’ai rencontré, Paris, Fayard, 1969, p. 166.
[27] Analogiquement au beau travail opéré par Paul Tillich pour le courage (Le courage d’être, trad. Jean-Pierre LeMay, Paris, Le Cerf, Québec, Les Presses de l’Université Laval, 1999) il passe du sens éthique (surmonter la peur de l’obstacle) à un sens ontologique, beaucoup plus large (affronter la puissance négative du non-être pour accéder à l’être).
[28] Voilà pourquoi, de même que l’amour divin ne nie pas la colère mais l’intègre comme l’une de ses manifestations (cf. Hans Urs von Balthasar, La Dramatique divine. III. L’action (1980), trad. Robert Givord et Camille Dumont, Namur, Culture et Vérité, 1990, p. 314-326), si continu soit le mouvement de la douceur, jamais il ne nie l’irruption de la nouveauté.