Parue dans la Nouvelle Revue Théologique (NRT) 137 (2015) n° 4, p.673.
Joël Pralong, Guérir de la blessure du père, Nouan-le-Fuzelier, Béatitudes, 2014.
Le nouveau livre de ce prêtre polygraphe (15 livres en 6 ans !), curé de paroisse et supérieur du séminaire diocésain de Sion, traite d’un thème bien actuel que résume le titre : la blessure liée à l’absence du père.
Le plan en quatre temps épouse la démarche médicale : la cause qu’est l’absence des pères (chap. 1) ; les signes chez « les fils désabusés » (chap. 2) ; le traitement touchant la cause qu’est l’Abba-thérapie (chap. 3) ; le traitement touchant les signes qu’est la communion-thérapie (chap. 4).
Si l’exposé n’apporte rien de nouveau, voire ne s’est pas informé de livres traitant de ce même sujet (comme ceux de Xavier Lacroix ou Pierre Benoît), il a le mérite de traiter de ce sujet délicat avec sensibilité et simplicité, égrenant son parcours de témoignages et de commentaires scripturaires.
Je poserai deux questions à l’A. Si on n’annoncera jamais assez la miséricorde (qui est au coeur de sa pastorale), la présentation qui en est faite laisse-t-elle toute sa place à la démarche de conversion (p. ex. p. 67-68, p. 86) ? Autrement dit, si le livre fait entendre : « Moi non plus, je ne te condamne pas », fait-il assez entendre : « Va, et désormais ne pèche plus » (Jn 8,11) ? Par ailleurs, si on parle trop peu de la puissance thérapeutique de l’amour du Père, la présentation qui est faite de la blessure et des remèdes laisse-t-elle assez de place aux médiations psychologiques et éthiques ?
Pascal Ide