24 heures chrono, série télévisée américaine de Robert Cochran et Joel Surnow, 2001 s. Avec Leslie Hope, Elisha Cuthbert, Sarah Clarke.
Thèmes
Terrorisme, espionnage.
Extrait de la critique de Designated survivor (Saison 1) :
Comparer Designated Survivor et 24 heures chrono (série américaine, thriller, Robert Cochran, Joel Surnow, 8 saisons, terminé, 2001-2014) n’est pas seulement justifié par la présence du même acteur charismatique omniprésent et le même timing pressé par l’urgence, c’est aussi corriger, j’allais dire racheter, la deuxième série télévisée par la première. Rappelons que 24 heures chrono la série policière (mais aussi politique, car elle se déroule souvent à la Maison Blanche) a d’abord séduit par son efficacité et un scénario fertile en coups de théâtre superbement orchestrés (de fait, c’est à ma connaissance la seule série qui se déroule intégralement en temps réel), au risque d’être aussi irréaliste que les drames du Grand Siècle contraints par la règle draconienne de l’unité de temps, à savoir la norme-borne des 24 heures). Mais la série fut progressivement et heureusement critiquée pour son principe (pseudo-éthique) machiavélique : la fin justifie les moyens ; ici, la fin urgente qu’est le salut même du pays (le plus souvent une menace terroriste) justifie la torture en vue d’extorquer une information. La disproportion des biens en jeu (la vie de toute une population innocente versus l’intégrité physique d’un seul homme coupable) qu’acutise le facteur temps (un attentat à la bombe atomique vitrifierait le pays pour une durée interminable versus un acte ponctuel de torture), a pu masquer au début la perversion de la règle pratique d’action. Toutefois, sa mise en œuvre répétée dans chaque saison a fini par éveiller le soupçon que l’exception, déjà en elle-même injustifiable, était devenue une règle (pour le détail, cf. Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, 24 heures Chrono. Le choix du mal, Paris, p.u.f., 2012).
Si bien que, avec beaucoup d’astuce, au lieu de passer outre l’objection de plus en plus posée sur les réseaux sociaux, la septième (ou sixième, j’ai un doute) saison a si bien décidé de s’y affronter qu’elle l’a intégrée au scénario. C’est ainsi que le premier épisode s’ouvre d’emblée sur un Jack Bauer au tribunal mis en accusation pour actes de violences irrecevables. Malheureusement, la suite de la saison finira par lui donner raison, allant même jusqu’à entraîner dans son sillage et pour la première fois, le président des États-Unis… Preuve, s’il y en avait besoin, que l’attitude du héros, si elle n’est pas critiquée, transforme le témoin en complice et devient exemplaire.
Dans Designated Survivor, si le président récuse toute violence injuste, le scénario ne prône en rien un pacifisme aussi peu crédible que réactif à l’égard du scénario aussi efficace narrativement que moralement discutable de 24 heures chrono.
Pascal Ide
La série relate en temps réel les journées de membres de l’agence fictive CTU (Counter Terrorism Unit) luttant contre diverses attaques terroristes aux États-Unis. Le personnage principal, Jack Bauer, est chargé de poursuivre les terroristes et de remonter les réseaux souvent aidés par des « taupes » au sein des services spéciaux ou de l’administration.
Un épisode dure environ 42 minutes mais représente en réalité une heure (il faut ajouter le temps de la publicité aux États-Unis). Comme il y a vingt-quatre épisodes, chaque saison représente une action sur vingt-quatre heures, soit une journée entière.
L’action des six premières saisons se situe à Los Angeles et se déroule dans un « présent perpétuel » (les épisodes ne sont pas datés).