6) Les bénéfices collectifs
a) Preuve générale
De prime abord, il est contre-intuitif d’affirmer que la lecture de roman aide à développer ce que la psychologie appelle parfois la cognition sociale, c’est-à-dire les qualités relationnelles et sociales. En effet, les premières sont des œuvres d’évasion, alors qu’autrui se rencontre dans le monde quotidien. Autrement dit le roman n’est-il pas à la relation ce que le fictionnel est au réel ?
Nous répondrons d’abord que de nombreuses études montrent que la lecture, notamment de romans, stimule ce que l’on appelle parfois les compétences sociales [1].
On peut tirer une dernière preuve des conséquences. Nous l’avons vu, la lecture est nécessaire à la compréhension. Or, les études établissent que les compétences intellectuelles d’une population sont étroitement corrélées avec la santé économique d’un pays [2]. Une méta-étude conclut : « La croissance économique est fortement affectée par le capital de connaissances des travailleurs [3] ».
Mais affinons. Lire améliore notre attitude à l’égard de l’autre de trois manières complémentaires qui mobilisent trois types fondamentaux d’actes (et donc de facultés) : la cognition (donc l’intelligence) ; l’émotion donc l’affectivité) ; l’action (donc la libre volonté). C’est ainsi que, plus que tout autre média, le roman donne de connaître l’autre, ressentir ce qu’il éprouve et agir pour lui.
b) La capacité à comprendre la vie des autres
1’) Preuves
a’) Le témoignage des romanciers
Depuis longtemps, les romanciers l’ont compris. Ils l’ont même formulé de manière admirable. Deux grands auteurs parmi d’autres. Dans un ouvrage que l’on relit aujourd’hui attentivement du fait de ses accents prophétiques, Margaret Atwood écrit : « Lire un livre est certainement l’expérience la plus intime que nous puissions avoir de ce qui se passe dans l’esprit d’un autre être humain [4] ». Au début de La recherche du temps perdu, Marcel Proust analyse en profondeur l’essence et, plus encore, l’intention de la lecture :
« Un être réel, si profondément que nous sympathisions avec lui, pour une grande part est perçu par nos sens, c’est-à-dire nous reste opaque, offre un poids mort que notre sensibilité ne peut soulever. Qu’un malheur le frappe, ce n’est qu’en une petite partie de la notion totale que nous avons de lui que nous pourrons en être émus ; bien plus, ce n’est qu’en une partie de la notion totale qu’il a de soi qu’il pourra l’être lui-même. La trouvaille du romancier a été d’avoir l’idée de remplacer ces parties impénétrables à l’âme par une quantité égale de parties immatérielles, c’est-à-dire que notre âme peut s’assimiler. Qu’importe dès lors que les actions, les émotions de ces êtres d’un nouveau genre nous apparaissent comme vraies, puisque nous les avons faites nôtres, puisque c’est en nous qu’elles se produisent, qu’elles tiennent sous leur dépendance, tandis que nous tournons fiévreusement les pages du livre, la rapidité de notre respiration et l’intensité de notre regard. Et une fois que le romancier nous a mis dans cet état, où comme dans tous les états purement intérieurs toute émotion est décuplée, où son livre va nous troubler à la façon d’un rêve mais d’un rêve plus clair que ceux que nous avons en dormant et dont le souvenir durera davantage, alors, voici qu’il déchaîne en nous pendant une heure tous les bonheurs et tous les malheurs possibles dont nous mettrions dans la vie des années à connaître quelques-uns, et dont les plus intenses ne nous seraient jamais révélés parce que la lenteur avec laquelle ils se produisent nous en ôte la perception [5] ».
Ce dernier texte mériterait une analyse que nous nous réservons de faire à une autre occasion.
Joignons enfin le témoignage tout en finesse de Jacqueline Worms de Romilly qui, pour n’avoir écrit qu’un seul roman, en connaît bien l’univers. L’élève qui lit, affirme l’helléniste, bénéficie de
« tout l’héritage de l’expérience humaine. Il aura conquis un empire avec Alexandre ou Napoléon, il aura perdu une fille avec Victor Hugo, il aura lutté seul sur les mers comme Ulysse ou bien comme Conrad, il aura vécu l’amour, la révolte, l’exil, la gloire. En fait d’expériences, ce n’est pas mal ! Et même s’il a oublié tous les détails, la possibilité de ces grandes aventures reste en lui comme une forme imprécise, mais capable d’éclairer sa très modeste expérience quotidienne et de faire de lui un esprit mieux informé, i.e., plus large et plus sûr. […] La littérature nous permet d’être, à la fois, ou successivement le meurtrier et sa victime, le roi dans des palais resplendissants et le pauvre qui meurt de faim, et de connaître aussi toutes les émotions de civilisations aujourd’hui englouties, d’être esclave, de pratiquer des sacrifices, d’adorer des divinités aux formes et aux volontés pour nous incroyables. Elle nous permet d’être homme ou femme, d’être enfant ou bien vieillard et de toutes ces situations naissent à nouveau des voix qui nous parlent en une sorte de confidence universelle [6] ».
b’) Preuves scientifiques
Tournons-nous maintenant vers les études scientifiques. Elles montrent que les gros lecteurs ont de meilleures performances sociales (et émotionnelles) d’abord du point de vue comportemental. De ce point de vue, elles ont cherché à comprendre le mécanisme en jeu – non sans confirmer et préciser ce que les romanciers ont intuitivement exposé. L’un des pionniers, Jemerljan Hakemulder, parle du roman comme d’un « laboratoire moral » où le lecteur explore des situations épineuses, difficilement expérimentables, voire immorales [7]. Depuis, les chercheurs ont généralisé cette idée et élaboré le concept de « simulation sociale » [8]. L’image est reprise au simulateur de vol. La littérature, explique Keith Oatley, professeur de psychologie cognitive à l’université de Toronto, joue le même rôle qu’un simulateur de vol : de même que ce dernier permet de s’entraîner aux différentes situations rencontrées dans un vol réel sans courir de risque, de même, les romans permettent de s’entraîner aux différentes situations rencontrées « in the real life » sans en subir les conséquences dramatiques. Bref, la fiction simule et stimule. Elle est « le simulateur de vol de l’esprit » [9].
Les neurosciences ont confirmé ces résultats. L’étude par résonance magnétique (IRMf) montre que les plus gros lecteurs excitent les réseaux neuronaux dédiés aux performances socio-émotionnelles ; or, ces réseaux eux-mêmes sont les fondements organiques de nos actions et de nos compétences socio-émotionnelles [10].
c’) Confirmation en philosophie
L’on pourrait enfin convoquer les travaux philosophiques notamment de Martha Nussbaum sur l’exemplarité morale de la littérature [11]. Je me permets de renvoyer à la brève étude que le site lui consacre [12]. La philosophe américaine s’inscrit elle-même dans le prolongement des travaux de Stanley Cavell sur le rôle éthique joué par les films (ce qui nous éloigne quelque peu des propos de Michel Desmurget).
2’) Extension
Est-ce que la lecture qui accroît et affine la connaissance de l’autre (de ses pensées, émotions et actions) fait de même avec la connaissance de soi ? Autrement dit, est-ce que l’observation des personnages romanesques enrichit aussi notre compréhension de nous-même ?
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce point est très peu abordé par la littérature scientifique. Les seuls résultats concernent l’utilisation de livres fictionnels pour permettre à un enfant de parler de sujets délicats comme le deuil, le harcèlement, l’exclusion, la solitude, le handicap [13] et des sentiments particuliers comme l’anxiété ou la dépression [14]. Si bien que, ainsi que nous l’avons évoqué, certains parlent de bibliothérapie [15].
c) La capacité à ressentir ce que ressentent les autres
1’) Objection : le réel plus que le fictionnel
a’) Difficulté
Le précédent exposé pourrait susciter une difficulté. Les compétences socio-émotionnelles sont personnelles. Or, si riche soit-elle cognitivement, la littérature nous raconte une vie qui n’est pas la nôtre, que nous ne sommes pas Long John Silver (L’île au trésor) ni Meursault (L’étranger). Parlant d’un autre, elle n’est pas nôtre.
Nous répondrons en proposant deux distinctions.
b’) Connaissance mentale et connaissance expérimentale
Tout d’abord, autre la connaissance seulement mentale, autre la connaissance expérimentale. La première est distanciée et partielle (elle met en jeu la seule intelligence), la seconde est proche et totale (elle met en jeu toutes nos facultés, à commencer par l’affectivité et l’imagination). Or, nos compréhensions sont souvent du premier genre, alors que la fiction est du second genre. Un professeur d’anglais à l’université Emory explique simplement le processus à partir d’un exemple et d’une comparaison : « Vous lisez le sens du mot trahison dans un roman et vous le comprenez. Vous lisez un cas de trahison dans un roman qui rend compte des actes, des pensées et des émotions du traître et vous ne vous contentez pas de comprendre la trahison – vous en faites l’expérience [16] ».
c’) Expérience personnelle et expérience empathique
Par ailleurs, et c’est la seconde distinction, il y a deux types d’expérience : l’expérience personnelle, l’expérience interpersonnelle. Or, notre psychisme est doté d’une capacité à ressentir ce que l’autre éprouve comme si c’était nous-même qui l’éprouvions. Cette capacité s’appelle l’empathie (dans sa différence autant d’avec la fusion qui nie illusoirement les différences extérieures que d’avec la sympathie qui, elle, demeure toute extérieure). Ce n’est pas le lieu de détailler philosophiquement cette importante notion et l’un de ses fondements organiques, les neurones miroirs [17]. Considérons seulement (et brièvement) son approche scientifique – qui confirme et, sur certains points, affine l’approche philosophique.
1’’) L’empathie en général
L’empathie se définit scientifiquement comme le processus (l’acte ou la capacité) d’intérioriser l’état cognitif et/ou affectif d’une autre personne dans une situation donnée [18].
Pour pouvoir cerner la notion, les chercheurs ont élaboré une échelle permettant de graduer la compétence empathique et un questionnaire permettant de l’appliquer aux personnes [19]. Le plus connu s’appelle Index de réactivité interpersonnelle (IRI). Mais il en existe beaucoup d’autres – pas moins de vingt-sept ! [20]
Pour l’IRI, la version anglaise de l’échelle distingue cinq degrés allant de 1. « Ça ne me correspond pas du tout » à 5. « Ça me correspond tout à fait », et la version française en distingue sept [21]. Les questions, quant à elles, sont au nombre de 28 et réparties en quatre groupes, chacun mesurant un aspect différent de l’empathie. Les deux premières composantes sont cognitives et les deux autres, affectives [22]. Ces outils ont été adaptés aux jeunes enfants : les questionnaires ont été simplifiés [23] ou adressés aux parents [24], ils font appel à des figurines [25] ou à des dessins [26].
2’’) Application à la lecture
Les observations témoignent d’une corrélation significative entre le volume de lecture personnelle et les capacités d’empathie [27]. On l’a constaté à tous les âges. Dès l’âge préscolaire, l’aptitude empathique est plus développée chez l’enfant bénéficiant d’une lecture partagée. Comment s’en étonner ? De manière générale, les livres pour enfants convoquent des termes et des phrases à fort contenu affectif (« Il avait peur », « Elle voyait qu’il était heureux ») [28]. On a même calculé qu’une phrase sur trois contient une description socio-émotionnelle [29]. Ces données ont été recueillies sur des très jeunes enfants de maternelle [30] et même de crèche (18-30 mois) [31]. Les résultats sont confirmés aux tranches d’âges supérieures : les enfants de 4-5 ans [32] ; les élèves de primaire et de collège [33] – en particulier pour des programmes de lectures fictionnelles s’étalant sur au moins 8 semaines et associées à des discussions [34] ; chez les étudiants et les adultes, comme le montre une méta-étude [35].
On objectera que les plus gros lecteurs de livres ne portant pas sur la fiction (comment les caractériser sans périphrase ?) sont aussi les plus gros lecteurs de livres de fiction. L’enquête permet d’opérer le discernement et corréler l’empathie au deuxième type d’ouvrages [36].
On objectera aussi que la corrélation peut être inverse : et si c’était les personnalités les plus empathiques qui lisaient plus de livres de fiction ? Nous répondrons trois choses. Primo, cette connexion inversée n’explique pas l’impact émotionnellement favorable des programmes scolaires de lecture partagé. Secundo, si l’on prend en compte de nombreux autres critères comme l’âge, le sexe, la catégorie socio-économique, les aptitudes intellectuelles et d’autres traits, la corrélation entre intelligence émotionnelle et lecture demeure [37]. Or, ces traits expliquent la consommation d’ouvrages de fiction. Tertio, une vaste méta-étude a connecté lecture et habiletés socio-émotionnelles considérées dans toute leur globalité [38].
Les neurosciences le confirment. L’on a fait lire à des sujets des textes contenant des mots comme « vermine » ou « vomi ». Or, l’on a constaté que s’activaient dans le cerveau les zones correspondant aux émotions de dégoût (ressenti par les représentations répugnantes) ou celles concernant les représentations de visages exprimant le dégoût (oui, le cortex est spécialisé à ce point !) [39]. Donc, la lecture excite en nous les mêmes zones émotionnelles que celles qui sont stimulées dans la vie réelle. Ce qui est vrai des émotions, l’est aussi des textes parlant de sensations externes, par exemple, l’audition [40], l’olfaction [41] ou le goût [42], ou de motion, par exemple, la préhension d’un objet [43].
2’) Objection : l’image plus que le mot
L’image, notamment celle d’un film, mobilise en nous l’émotion. Or, la littérature nous montre des mots et des images. Donc, les écrans sont préférables à la lecture, et doivent toucher beaucoup plus profondément notre âme.
La réponse doit être nuancée. En certains cas, assurément, un film est beaucoup plus efficace pour faire ressentir une émotion. C’est ainsi qu’un spectateur qui a vu un film de cinq minutes sur les camps de concentration éprouve une horreur plus intense que s’il a lu un livre-témoignage de deux cent pages [44]. Dans d’autres cas, les bénéfices socio-émotionnels sont différents, mais équivalents. C’est ainsi que Stephen King a eu ce mot fameux : « Les livres et les films sont comme des pommes et des oranges. Ce sont des fruits, mais chacun possède un goût complètement différent [45] ». Enfin, dans d’autres cas encore, l’émotion ne sera éprouvée dans toute la finesse du ressenti et comprise dans toute l’acribie de son interprétation (on parle d’intelligence émotionnelle), seulement à travers les fines descriptions affectives de l’écrit. C’est ainsi qu’on a montré que les livres de fiction sont plus riches, quantitativement et qualitativement, que les conversations orales de corpus télévisuels et radiophoniques. Quantitativement, car ils contiennent deux fois plus de descriptions de sentiments. Qualitativement, car il s’agit de sentiments combinant plusieurs composantes, donc complexes, comme la nostalgie ou l’amertume, et non pas de sentiments simples comme la joie ou la peur [46].
Peut-on affiner la réponse ? Assurément. Ainsi qu’on vient de le suggérer, il faudra distinguer entre la simplicité (d’indigence) et la complexité, autrement dit entre la pauvreté et la richesse, tant sur le plan de l’émotion que de l’interprétation. Or, une narration comporte deux composantes principales : les personnages et l’histoire. Mais les productions audiovisuelles proposent des profils psycho-éthiques des personnages qui sont plus comportementaux (sauf cas particulier, elles ne permettent pas d’accéder aux pensées intérieures), donc moins nuancés, et des intrigues simplifiées (un simple calcul l’atteste : le premier volume de la saga Hunger Games demande 11h 39 en lecture audio, et donc un peu plus de 8 h en lecture mentale ou silencieuse [47], alors que le film ne dure que 2h 22). Donc, un film donne accès à des contenus socio-émotionnels beaucoup plus pauvres qu’un roman [48].
d) La capacité à prendre soin des autres
Nous avons vu que la lecture donne accès au monde des autres de manière unique (b), puis qu’elle stimule notre empathie, c’est-à-dire notre affectivité à son égard (c). Enfin et plus encore, elle pousse notre volonté à nous tourner vers lui, à nous engager. Autrement dit, l’écrit améliore nos aptitudes relationnelles. En fait, la psychologie cognitive demeure un peu en amont de la volonté et mesure plutôt la capacité à se représenter ce que l’autre pense[49], ce qui relève de ce que l’on appelle une « théorie de l’esprit » [50]. Quoi qu’il en soit, ces compétences relationnelles sont accrues par la lecture de romans. Et, là encore, à tout âge.
Le petit enfant de trois ans bénéficiant de lectures partagées supérieures à la moyenne affiche d’une meilleure théorie de l’esprit [51]. En effet, celle-ci comporte une aptitude à comprendre que l’autre possédait des croyances différentes. Or, l’on raconte à un petit garçon, Jonathan, une histoire où une petite fille cherche son chat. Puis, on lui présente un dessin où celle-ci (représentée par une poupée) est avec un garage et des buissons. On demande alors à Jonathan où le chat est caché. Jonathan répond ou dans le garage ou dans les buissons. On lui explique que la petite fille est d’un avis contraire. Par exemple, si Jonathan a répondu dans le garage, elle cherchera le chat dans les buissons. Enfin, on demande à Jonathan où la petite fille va chercher le chat. L’on comprend donc que, pour répondre, il devra se décentrer de son propre choix. Or, le petit enfant dont les parents reconnaissent un plus grand nombre d’auteurs jeunesse que les listes standard accèdent plus aisément à cette compréhension d’une opinion autre que la sienne, donc à une plus large théorie de l’esprit [52].
Il en est de même pour les étudiants et les adultes. L’intelligence émotionnelle est proportionnelle au volume de lectures de romans [53].
Ajoutons qu’il est d’autant plus urgent de promouvoir la lecture que toutes les études, aujourd’hui – en particulier deux méta-analyses comparant 1980 et 2010 –, montrent combien les paramètres du narcissisme sont en hausse. Cela se traduit par deux signes majeurs : une préoccupation et une admiration exagérée de soi-même [54] ; un déclin de l’empathie [55]. En particulier, l’IRI (l’Indice de réactivité interpersonnelle) dont nous avons parlé ci-dessus a été quantifié tout récemment, en 2022. L’on a ainsi montré que, en l’espace de trente années, l’intelligence d’autrui a diminué d’un facteur de près de 20 % [56].
Pascal Ide
[1] Raymond A. Mar & Keith Oatley, « The Function of Fiction is the Abstraction and Simulation of Social Experience », Perspectives on Psychological Science, 3 (2008) n° 3, p. 173-192 ; Keith Oatley, « Fiction », Trends in Cognitive Sciences, 20 (2016) n° 8, p. 618-628 ; Stephanie Kozak & Holly Recchia, « Reading and the Development of Social Understanding », The Reading Teacher, 72 (2019) n° 5, p. 569-577 ; David Dodell-Feder & Diana I. Tamir, « Fiction reading has a small positive impact on social cognition », Journal of Experimental Psychology: General, 147 (2018) n° 11, p. 1713-1727 ; Micah L. Mumper & Richard J. Gerrig, « Leisure reading and social cognition », Psychology of Aesthetics, Creativity and the Arts, 11 (2017) n° 1, p. 109-120 ; Raymond A. Mar, « Stories and the Promotion of Social Cognition », Current Directions in Psychological Science, 27 (2018) n° 4, p. 257-262 .
[2] Eric A. Hanushek & Ludger Woessmann, « The Role of Cognitive Skills in Economic Development », Journal of Economic Literature, 46 (2008) n° 3, p. 607-668 ; Id., « Knowledge capital, growth, and the East Asian miracle », Science, 351 (2016) n° 6271, p. 344-345 ; OCDE, « Le coût élevé des faibles performances éducatives », oecd.org, 2010.
[3] Eric A. Hanushek & Ludger Woessmann, « Education, knowledge capital, and economic growth », in Steve Bradley & Colin Green (éds.), The Economics of Education, Second Edition, Academic Press, 2020.
[4] Margaret Atwood, « Histoires dans le monde », discours prononcé à l’occasion de la réception du prix de la Paix des libraires allemands, 15 octobre 2017, trad. Patrcik Dusoulier, en prologue de la nouvelle traduction de La servante écarlate, trad. Michèle Albaret-Maatsch, coll. « Pavillons poche », Paris, Robert Laffont, 2021, p. 25.
[5] Marcel Proust, Du côté de chez Swann. I. Combray, dans À la Recherche du temps perdu, éd. Jean-Yves Tadié, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », Paris, Gallimard, 4 vol., tome I, 1987, p. 84.
[6] Jacqueline de Romilly, Le trésor des savoirs oubliés, Paris, Éd. de Fallois, 1998, p. 15.
[7] Frank J. Hakemulder, The Moral Laboratory, Amsterdam, John Benjamins, 2000.
[8] Raymond A. Mar & Keith Oatley, « The Function of Fiction… ».
[9] Keith Oatley, « Fiction ».
[10] Diana I. Tamir, Andrew B. Bricker, David Dodell-Feder & Jason P. Mitchell, « Reading fiction and reading minds », Social Cognitive and Affective Neuroscience, 11 (2016) n° 2, p. 215-224.
[11] Cf. Martha C. Nussbaum, La fragilité du bien. Fortune et éthique dans la tragédie et la philosophie grecques, trad. Gérard Colonna d’Istria et Roland Frapet avec la coll. de Jacques Dadet, Jean-Pierre Guillot et Pierre Présumey, Paris, Éd. de l’Éclat, 2016. Cf. Pierre Goldstein, Vulnérabilité et autonomie dans la pensée de Martha C. Nussbaum, Paris, p.u.f., 2011.
[12] Cf. site pascalide.fr : « Le bien est-il fragile ? La conception éthique de Martha Nussbaum ».
[13] Dawn De Vries, Zoe Brennan, Melissa Lankin, Rachel Morse, Brandi Rix & Teresa Becl, « Healing with books », Therapeutic Recreation Journal, 51 (2017) n° 1, p. 48-74 ; María Martínez-Caballero, Angeles Melero, Tamara Silio-García, Mar Aparicio-Sanz & Carmen Ortego, « Grief in children’s story books », Journal of Pediatric Nursing, 69 (2023) n° 5, p. 88-96.
[14] Allan Peterkin & Smrita Grewal, « Bibliotherapy », International Journal of Person Centered Medicine, 7 (2017-2018) n° 3, p. 175-181 ; Jonhathan J. Detrixhe, « Souls in Jeopardy », The Journal of Humanistic Counseling Education and Development, 49 (2010) n° 1, p. 58-72.
[15] Luísa Soares & Carla Vale Lucas, « Bibliotherapy », Kappa Delta Pi Record, 47 (2010) n° 1, p. 33-37.
[16] Mark Bauerlein, The Dumbest Generation grows up, Washington, Regnery Gateway, 2022.
[17] Cf. site pascalide.fr : « Les neurones-miroirs, prédisposition à l’amour-don ».
[18] Cf. Mark H. Davis, « Measuring individual differences in empathy: Evidence for a multidimensional approach », Journal of Personality and Social Psychology, 44 (1983) n° 1, p. 113-126.
[19] David Dodell-Feder & Diana I. Tamir, « Fiction reading has a small positive impact on social cognition ».
[20] « Nous avons recensé vingt-sept échelles évaluant l’empathie sur une période allant de 1942 à 2007 » (Anne Lancelot, Marie-Louise Costantini-Tramoni, Cyril Tarquinio & Yves Martinet, « Première étape de l’élaboration d’une échelle d’empathie perçue », Les Cahiers Internationaux de Psychologie Sociale, 82 (2009) n° 2, p. 25-42. Texte en accès libre sur cairn.info).
[21] Cf. la version française en ligne sur le site québécois : http://www.psychomedia.qc.ca/tests/empathie-indice-de-reactivite-interpersonnelle
[22] Mark H. Davis, « Measuring individual differences in empathy », Journal of Personality and Social Psychology, 44 (1983) n° 1, p. 113-126 ; Anne-Laure Gilet, Nathalie Mella, Joseph Studer, Daniel Grühn & Gisela Labouvie-Vief, « Assessing dispositional empathy in adults », Canadian Journal of Behavioural Science, 45 2013) n° 1, p. 42-48.
[23] Tracy Spinrad, Sandra H. Losoya, Nancy Eisenberg, Richard A. Fabes, Stephanie A. Shepard, Amanda Cumberland, Ivanna K. Guthrie & Bridget C. Murphy, « The relations of parental affect and encouragement to children’s moral emotions and behaviour », Journal of Moral Education, 28 (1999) n° 3, p. 323-337.
[24] Bridget C. Murphy, Stephanie A. Shepard, Nancy Eisenberg, Richard A. Fabes & Ivanna K. Guthrie, « Contemporaneous and longitudinal relations of dispositional sympathy to emotionality, regulation, and social functioning », Journal of Early Adolescence, 19 (1999) n° 1, p. 66-97.
[25] Susanne Ayers Denham, Daniel Zoller & Elizabeth A. Couchoud, « Socialization of preschoolers’ emotion understanding », Developmental Psychology, 30 (1994) n° 6, p. 928-936.
[26] Janet Strayer, « Children’s concordant emotions and cognitions in response to observed emotions », Child Development, 64 (1993) n° 1, p. 188-201.
[27] Micah L. Mumper & Richard J. Gerrig, « Leisure reading and social cognition » ; Federico Batini, Valerio Luperini, Eleonora Cei, Diego Izzo & Giulia Toti, « The Association Between Reading and Emotional Development ».
[28] Jennifer R. Dyer, Marilyn Shatz & Henry Wellman, « Young children’s storybooks as a source of mental state information », Cognitive Development, 15 (2000) n° 1, p. 17-37.
[29] Angela Nyhout & Daniela K. O’Neill, « Mothers’ complex talk when sharing books with their toddlers », First Language, 33 (2013) n° 2, p. 115-131.
[30] Rotem Schapira & Dorit Aram, « Shared book reading at home and preschoolers’ socio-emotional competence », Early Education and Development, 31 (2020) n° 6, p. 819-837.
[31] Jesse Drummond, Elena F. Paul, Whitney E. Waugh, Stuart I. Hammon & Célia A. Brownell, « Here, there and everywhere », Frontiers in Psychology, 5 (apr. 2014), art. 361.
[32] Dorit Aram & Rotem Shapira, « Parent-child shared book reading and chi1dren’s language, literacy, and empathy development », Rivista Italiana di Educazione Familiare, 7 (2013) n° 2, p. 55-65.
[33] Lilian van der Bolt & Saskia Tellegen, « The connection between the reading of books and the development of sympathy and empathy », Imagination, Cognition and Personality, 14 (1995) n° 3, p. 247-260.
[34] Federico Batini, Marco Bartolucci & Adriana Timpone, « The effects of reading aloud in the primary school », Psychology and Education, 55 (2018) n° , p. ; Irina R. Kumschick, Luna Beck, Michael Eid, Georg Witte, Gisela Klann-Delius, Isabella Heuser, Rüdiger Steinlein & Winfried Menninghaus, « Reading and Feeling », Frontiers in Psychology, 5 (2014), art. 1448; Veronica Ornaghi, Jens Brockmeier & Ilaria Grazzani, « Enhancing social cognition by training children in emotion understanding », Journal of Experimental Child Psychology, 119 (mars 2014), p. 26-39.
[35] Micah L. Mumper & Richard J. Gerrig, « Leisure reading and social cognition ».
[36] Raymond A. Mar, Keith Oatley, Jacob Hirsh, Jennifer Dela Paz & Jordan B. Peterson, « Bookworrns versus nerds », Journal of Research in Personality, 40 (2006) n° 5, p. 694-712.
[37] Raymond A. Mar, Keith Oatley & Jordan B. Peterson, « Exploring the link between reading fiction and empathy », Communications, 34 (2009) n° 4, p. 407-428.
[38] David Dodell-Feder & Diana I. Tamir, « Fiction reading has a small positive impact on social cognition ».
[39] Aurélie Ponz, Marie Montant, Catherine Liegeois-Chauvel, Catarina Silva, Mario Braun, Arthur M. Jacobs & Johannes C. Ziegler, « Emotion processing in words », Social Cognitive and Affective Neuroscience, 9 (2014) n° 5, p. 619-627 ; Johannes C. Ziegler, Marie Montant, Benny B. Briesemeister, Tila T. Brink, Bruno Wicker, Aurélie Ponz, Mireille Bonnard, Arthur M Jacobs & Mario Braun, « Do Words Stink? », Journal of Cognitive Neuroscience, 30 (2018) n° 7, p. 1-10.
[40] Markus Kiefer, Eun-Jin Sim, Bärbel Herrnberger, Jo Grothe & Klaus Hoenig, « The sound of concepts », The Journal of Neuroscience, 28 (2008) n° 47, p. 12224-12230.
[41] Julio González, Alfonso Barros-Loscertales, Friedemann Pulvermüller, Vanessa Meseguer, Ana Sanjuán, Vicente Belloch & César Avila, « Reading cinnamon activates olfactory brain regions », Neuroimage, 32 (2006) n° 2, p. 906-912.
[42] Alfonso Barrós-Loscertales, Julio González, Friedemann Pulvermüller, Noelia Ventura-Campos, Juan Carlos Bustamante, Víctor Costumero, María Antonia Parcet & César Ávila, « Reading salt activates gustatory brain regions », Cerebral Cortex, 22 (2012) n° 11, p. 2554-2563.
[43] Nicole K. Speer, Jeremy R. Reynolds, Khena M. Swallow & Jeffrey M. Zacks, « Reading stories activates neural representations of visual and motor experiences », Psychological Science, 20 (2009) n° 8, p. 989-999.
[44] Lawrence Arthur Baines, « From Page to Screen », Journal of Adolescent and Adult Literacy, 39 (1996) n° 8, p. 612-622.
[45] Kelly Kuehn, « 60 Best Stephen King Quotes », rd.com, 2022.
[46] Steven C. Schwering, Natalie M. Ghaffari-Nikou, Fangyun Olivia Zhao, Paula M. Niedenthal & Maryellen Coles MacDonald, « Exploring the Relationship Between Fiction Reading and Emotion Recognition », Affective Science, 2 (2021) n° 2, p. 178-186.
[47] Les calculs montrent qu’on lit alors en moyenne 1,4 fois plus vite : I,80
[48] Cf. Lawrence Arthur Baines, « From Page to Screen ».
[49] Cf. Keith Oatley, « Fiction ».
[50] Micah L. Mumper & Richard J. Gerrig, « Leisure reading and social cognition » ; Federico Batini, Valerio Luperini, Eleonora Cei, Diego Izzo & Giulia Toti, « The Association Between Reading and Emotional Development » ; Raymond A. Mar, « Stories and the Promotion of Social Cognition », Current Direction in Psychological Science, 27 (2018) n° 4, p. 257-262.
[51] Juan E. Adrián, Rosa Ana Clemente & Lidón Villanueva, « Mothers’ use of cognitive state verbs in picture-book reading and the development of children’s understanding of mind », Child Development, 78 (2007) n° 4, p. 1052-1067.
[52] Raymond A. Mar, Jennifer L. Tackett & Chris Moore, « Exposure to media and theory-of-mind development in preschoolers », Cognitive Development, 25 (2010) n° 1, p. 69-78.
[53] David C. Kidd & Emanuele Castano, « Reading literary fiction improves theory of mind », Science, 342 (2013), p. 377-380 ; David C. Kidd, Martino Ongis & Emanuele Castano, « On literary fiction and its effects on theory of mind », Scientific Study of Literature, 6, 2016) n° 1, p. 42-58 ; 186. Dalya Samur, Mattie Tops & Sander L. Koole, « Does a single session of reading literary fiction prime enhanced mentalising performance? », Cognition and Emotion, 32 (2018) n° 1, p. 130-144 ; Hannah N. M. De Mulder, Frank Hakemulder, Rianne van den Berghe, Fayette Klaassen & Jos J. A. van Berkum, « Effects of exposure to literary narrative fiction », Scientific Study of Literature, 7 (2017) n° 1, p. 129-169.
[54] Jean M. Twenge & Joshua Foster, « Birth cohort increases in narcissistic personality traits among American college students, 1982-2009 », Social Psychological and Personality Science, 1 (2010) n° 1, p. 99-106.
[55] Sara H. Konrath, Edward H. O’Brien & Courtney Hsing, « Changes in dispositional empathy in American college students over time », Personality and Social Psychology Review, 15 (2011) n° 2, p. 180-198.
[56] Pascal Simard, Valerie Simard, Olivier Laverdière & Jean Descôteaux, « The Relationship Between Narcissism and Empathy », Journal of Research in Personality, 102 (2022) n° 4, p. 104329.