GALIMBERTI D., Lo spirito c’è. Dall’apologetica all’ontodologia in Claude Bruaire, préf. P. Gilbert, coll. Dissertatio series romana 52, Milan – Rome, Glossa – Pubbl. del Pont. Semin. Lombardo. Parue dans la Nouvelle revue théologique (NRT) Tome 139 (2017) n° 3, p. 502.
Jeune prêtre milanais qui enseigne actuellement au séminaire de son diocèse, Davide Galimberti a soutenu une thèse à la faculté de philosophie de l’Univ. Grégorienne, dont ce livre est la publication. L’ouvrage se présente non pas tant comme la défense d’une problématique que comme un « itinéraire interprétatif de la philosophie de Claude Bruaire » (p. 3), de L’affirmatíon de Dieu (1964) à L’être et l’esprit (1985). Il se développe en deux parties. La première expose le « système » de Bruaire. Réinterprétant de manière anthropologique les trois sphères hégéliennes, logique, nature et esprit, il élabore une logique de l’existence (1964), une philosophie du corps (1968) et une philosophie politique (1974) – qui est une philosophie de l’esprit. Ouvrant cette tripartition à l’histoire, l’A. montre que Bruaire y dialogue aussi respectivement avec (et au-delà de) Hegel (chap. 1), la phénoménologie (chap. 2) et Schelling (chap. 3).
La seconde partie affronte de manière plus spéculative la philosophie originale élaborée par Bruaire, et cela en deux volets : la philosophie apologétique dans Le droit de Dieu (chap. 4) et l’ontodologie (qui est autant ontologie que théologie naturelle) dans son chef d’œuvre L’être et l’esprit (chap. 5).
Le premier volet est aussi la pars destruens, qui s’attaque aux philosophèmes athées (notamment marxistes) de son temps, le second, la pars construens qui pose la double affirmation : « l’être qui n’est qu’esprit c’est l’être qui n’est qu’être » (L’être et l’esprit, p. 6) ; « le don (…) est, en synonymie parfaite, l’être dans sa manière spirituelle d’être » (ibid., p. 53).
S’il existe un livre italien sur la philosophie du corps de Bruaire (Peri,1985), nul n’avait jusqu’ici été consacré – si l’on excepte le cours d’Albert Chapelle, dont on attend la publication – à la totalité de cette pensée puissante, créatrice et ouverte ; avec compétence, cette thèse comble un manque, de manière d’autant plus méritoire que presqu’aucun écrit du philosophe de Tours, souvent rédigé dans un langage difficile jusqu’à l’obscurité, n’a été traduit en italien. On regrettera seulement que, comme si souvent, la place réservée à l’évaluation (p. 348-551) soit si congrue. – P. Ide