L’amore sessuale. Fondamenti e criteri teologico-morali (recension)

FUMAGALLI A., L’amore sessuale. Fondamenti e criteri teologico-morali, coll. BTC 182, Brescia, Queriniana, 2017. Parue dans la Nouvelle Revue Théologique (NRT) 140 (2018) n° 1, p. 129-130.

L’A., prêtre ambrosien et enseignant de théologie morale à la Fac. de théol. De Milan est auteur de nombreux livres en éthique fondamentale et matrimoniale. Ce gros ouvrage de théologie morale sur la sexualité et le mariage propose une interprétation de la sexualité humaine qui, selon le propos de l,A., est centrée non sur les actes, mais sur la qualité amoureuse de leur relation interpersonnelle et l’amour de Dieu qui s’y révèle.

L’ouvrage s’organise en quatre parties.

La première développe les fondements anthropologiques : une phénoménologie de la sexualité et une approche scientifique (biologique, psychologique et socioculturelle) convergent vers une anthropologie philosophique de la sexualité. La deuxième scrute les fondements bibliques : partant du mystère sponsal éclairé par le Christ, elle revisite toute l’Ecriture, Ancien et Nouveau Testament. La troisième partie, de presque 200 p., parcourt toute l’histoire de la théologie morale de la sexualité, offrant une place relativement importante à l’enseignement du pape François, relu de manière originale à partir de la symbolique du corps humain. Une dernière partie propose une brève (30 p. !) critériologie morale.

Très segmenté, l’ouvrage se lit aisément, mais pâtit de son caractère analytique : la juxtaposition prévaut sur l’articulation. On s’étonnera de ce que la montagne accouche d’une souris. Mais, plus encore, on s’inquiètera de la faiblesse du contenu, voire de son minimalisme. Les critères éthiques, au nombre de quatre (vivre pour l’autre, en se donnant totalement, dans le monde environnant, avec gradualité), demeurent très généraux, n’intègrent que de très loin l’enseignement précis du Magistère, pourtant exposé dans la partie historique, et ne bénéficient en rien de la théologie du corps à laquelle sont consacrées trois lignes en passant (p. 330).

Pascal Ide

15.7.2021
 

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