ANGELINI G., La libertà a rischio. Le idee moderne e le radici bibliche, coll. BTC 185, Brescia, Queriniana, 2017. Parue dans la Nouvelle Revue Théologique (NRT) 140 (2018) n° 3, p. 495-496.
Prêtre du diocèse de Milan, ancien président de la Fac. de théol. de l’Italie septentrionale où il enseigna 45 ans, l’A., renommé en Italie, s’est notamment fait connaître par son œuvre majeure, un imposant manuel de Théologie morale fondamentale (Milan, Glossa, 1999), toujours non traduit en français. L’ouvrage s’ouvre sur le constat paradoxal actuel : d’un côté, les revendications péremptoires de liberté dans l’espace public ; de l’autre, son collapsus dans l’expérience personnelle.
Partant de là, l’A. établit deux points étroitement connectés : l’idée de liberté caractéristique de l’Occident est d’origine chrétienne (chap. l), ainsi que le soulignait Hegel (Encyclopédie des sciences philosophiques, § 482, cité p. 5) ; la liberté qui s’est développée en Occident est politique, c.-à-d. négative (l’absence de contraintes), et non pas intérieure, c’est-à-dire positive (la capacité d’être source de ses propres actions). Pour redécouvrir cette vision, l’ouvrage parcourt brièvement l’AT (chap. 2) et en détail le NT (chap. 3), avant de revenir cursivement au présent (chap. 4).
Le lecteur retrouve le souci d’un intellectuel qui est aussi un pasteur (l’A. fut membre du comité d’éthique de l’Hôpital St-Raphaël de Milan et curé de l’ancienne basilique St-Simplicien) et son choix méthodologique pour un enracinement biblique prévalent, voire envahissant (largement plus de la moitié du livre cité ci-dessus est consacrée à la seule étude de l’Ecriture). Il pourra regretter que nulle place ne soit offerte à une reprise systématique en théologie morale qui élaborerait conceptuellement ce qu’est cette « liberté à risque », ni même à une conclusion qui synthétiserait un exposé analytique jusqu’à la juxtaposition.
Pascal Ide