La dottrina del superfluo in san Tommaso (recension)

VYKOPAL A., La dottrina del superfluo in san Tommaso, éd. G. Colombi, rééd., coll. Il pellicano Rosso 184, Brescia, Morcelliana, 2013. Parue dans la Nouvelle Revue Théologique (NRT) 139 (2017) n° 4, p. 675.

Cet opuscule publié en 1945, et deux fois réédité, porte sur un thème ignoré et souvent méprise comme obsolète de la doctrine économique de saint Thomas : la destination des richesses. Mais 1’A., prêtre tchécoslovaque (1910-1975), qui eut à souffrir des régimes nazi et communiste, avant de finalement s’expatrier clandestinement en Italie en 1962, pense qu’il est d’une grande actualité. La crise économique, affirme-t-il, ne vient pas du manque de biens, mais de son injuste répartition. En effet, pour réaliser le bonum virtutis, tout homme a besoin d’une certaine quantité de biens matériels, de sorte qu’en manquer, être pauvre, est un malum simpliciter. La richesse a donc pour destination de répondre aux nécessités de la vie et de la position sociale. Ce qui est en excédent correspond alors au superfluum (chap. 1). Au nom du droit à la propriété privée, l’homme peut acquérir du superflu (chap. 2). Mais puisque, par définition, il n’en a pas besoin, il doit le mettre au service du bien commun en le cédant en totalité aux pauvres (chap. 3). Pour Thomas, la modalité de donation aux pauvres est l’aumône (chap. 5), mais il n’est pas interdit d’actualiser ces modalités (chap. 4).

Cette thèse, démontrée pas à pas, avec pédagogie et conviction, fait l’effet d’un coup de tonnerre dans le ciel pas si serein que cela de l’économie dérégulée qui est la nôtre. La doctrine sociale de l’Eglise affirme de même que l’argent ne doit pas « dormir », mais reconnaît plus largement que son usage peut se faire non seulement sous forme de don, mais aussi d’investissement (toujours risqué). Toutefois, cet opuscule invite à un examen de conscience et à un discernement bienvenus. – P. Ide

24.8.2020
 

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