Du 6ème sens au sens des Indulgences

(article Famille Chrétienne)

Le sixième sens fut second au Box office américain et en bonne place sur nos écrans. Pourquoi un tel succès pour un film au rythme plutôt lent, peu spectaculaire, même s’il est à déconseiller aux personnes sensibles ? Peut-être parce qu’il nous parle d’un sujets des plus ignorés ou plutôt des plus oubliés par notre époque : les morts et, plus précisément, les relations intimes existant entre les vivants et les trépassés. N’ayez crainte, je ne dévoilerai pas la fin du film qui, soit dit en passant, est bluffante : elle donne la furieuse envie de le revoir depuis le début !

Le sixième sens nous raconte l’histoire d’un petit garçon qui, à l’insu de tous, voit les morts et en est intensément effrayé. Il sera libéré de sa peur le jour où, grâce à l’aide d’un psychologue (excellent Bruce Willis qui n’explique pas à lui seul le succès du film), il comprendra que les personnes décédées qu’il voit lui demandent de l’aide.

Aider les personnes défuntes : n’est-ce pas là l’une des principales intuitions fondant la pratique des Indulgences ou, comme l’on dit en Eglise, de l’Indulgence ? Certes, celle-ci vise à favoriser notre conversion. Mais elle est aussi ordonnée au bien des défunts. Ils ne peuvent que compter sur nous. Et l’Indulgence est un don qui leur permet de passer de la souffrance purifiante du Purgatoire au bonheur du Ciel où Dieu essuiera toutes larmes de nos yeux.

Je connais des personnes qui, vivant près de la Basilique Saint-Pierre, franchissent souvent la Porte Sainte, accomplissant ce que la bulle d’indiction pontificale requiert pour qu’une personne défunte puisse bénéficier du bonheur de voir Dieu. Certains crieront à la superstition ou au marchandage. Et si ce cri révélait plutôt un affaiblissement d’une conscience que les sociétés traditionnelles, asiatiques et africaines, n’ont pas perdu : notre responsabilité à l’égard des ancêtres et la solidarité des vivants et des défunts ? Les grâces jubilaires sont l’occasion de nous rappeler ce que nous célébrons dans chaque Eucharistie : l’unité de l’Eglise de la terre, du Purgatoire et du Ciel.

Ne demandons pas au film ce qu’il ne peut ni ne veut nous donner : une théologie de la communion des Saints. Mais les morts nous rappellent régulièrement leur existence. Nous parleraient-ils par Le sixième sens ?

Pascal Ide

8.8.2019
 

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