Wall-E

Les studios Disney et Pixar nous offrent un film d’animation,techniquement très inventif, qui invite à une lecture écologique, humaine et même chrétienne.

S’ouvrant sur des montagnes d’immondices compactés ressemblant étrangement à des gratte-ciels, Wall.e condamne la consommation à outrance qui en est l’origine. Il dénonce aussi la société Buy-n-Large (BNL) qui, en organisant le transfert des hommes dans l’espace le temps que les ordures soient stockées, désire en fait le statu quo. Mais le thème écologique, aux dires mêmes du cinéaste Andrew Stanton, n’est pas central.

L’attention est aussitôt attirée par ce robot nettoyeur qui, au cours des siècles, a acquis des traits proprement humains : délicatesse à l’égard de la blatte (qui, sur le site officiel, s’appelle Hal, comme l’ordinateur de 2001, l’Odyssée de l’espace, l’une des multiples allusions aux grands films futuristes de space opera), liberté de choix. Nous le voyons évoluer, passant par trois étapes : intérêt pour la beauté des objets (notamment ceux qui remplissent son chez-soi, le camion-container) ; soin à l’égard de la vie, suite à la découverte de cette improbable plante ; curiosité qui se transforme vite en sentiment amoureux pour le robot Eve et qu’a préparé la vision répétée d’une antique VHS du film de Gene Kelly, Hello Dolly !. On ne peut que s’émerveiller de ce que ces robots très peu anthropomorphisés expriment tant de chaleur communicative et suscitent pourtant tant d’émotions. Loin d’être une passion, l’amour d’Ève et Wall.e respecte leur différence et trouve sa forme la plus haute dans le service de l’autre. Plus encore, dans la deuxième partie du film (qui gagne en action ce qu’elle perd en poésie), l’amour de Wall.e s’élargit à un tout autre type d’être, les hommes, voire s’universalise (il s’agit de rien moins que de tous les reconduire dans leur habitat premier) et se radicalise (le robot va jusqu’au don total de lui-même).

Certes, le film ne fait aucune référence explicite à la foi. Mais les allusions sont trop nombreuses pour ne pas interroger. Le choix d’Ève est-il seulement lié à l’acronyme Extra-terrestrial Vegetation Evaluator ? Avec Wall.e, ne forme-t-elle pas un couple originel habitant non plus le paradis mais une Terre qui ne pourra à nouveau héberger l’humanité que si celle-ci renonce à son péché d’exploitation démesurée ? Tous deux ne se sentent-ils pas comme investis d’une mission ? Ne devront-ils pas l’accomplir au risque de leur existence ? Voire, Wall.e ne sera-t-il pas atteint dans son corps et jusque dans sa conscience, avant que la sollicitude aimante d’Eve ne lui redonne son identité ? Au terme du film, la Terre ne commence-t-elle pas à ressembler de nouveau à un jardin ? L’on ne sera donc pas étonné de lire ce que le réalisateur de À la recherche de Nemo (2003), une nouvelle fois oscarisé, disait dans une interview au World Magazine : « Le plus grand commandement que le Christ nous a donné est celui d’aimer, mais ce n’est pas toujours notre priorité. […] Ces deux robots cherchent à dépasser leurs directives essentielles, les finalités pour lesquelles ils ont été programmés, afin d’expérimenter l’amour » (1). Qui affirmait que la première puissance écologique était l’amour ?

(1) L’entrevue se trouve sur http://www.worldmag.com/articles/14127#

Cf. Antonio Spadaro, « Wall.e. Un film di animazione alla ricerca della verità sull’uomo », La Civiltà Cattolica, n. 3802 (15 novembre 2008), p. 375-384.

Pascal Ide

Faites la connaissance de WALL•E (prononcez « Walli ») : WALL•E est le dernier être sur Terre et s’avère être un… petit robot ! 700 ans plus tôt, l’humanité a déserté notre planète laissant à cette incroyable petite machine le soin de nettoyer la Terre. Mais au bout de ces longues années, WALL•E a développé un petit défaut technique : une forte personnalité. Extrêmement curieux, très indiscret, il est surtout un peu trop seul…
Cependant, sa vie s’apprête à être bouleversée avec l’arrivée d’une petite « robote », bien carénée et prénommée EVE. Tombant instantanément et éperdument amoureux d’elle, WALL•E va tout mettre en oeuvre pour la séduire. Et lorsqu’EVE est rappelée dans l’espace pour y terminer sa mission, WALL•E n’hésite pas un seul instant : il se lance à sa poursuite… Hors de question pour lui de laisser passer le seul amour de sa vie… Pour être à ses côtés, il est prêt à aller au bout de l’univers et vivre la plus fantastique des aventures !