Toy Story, film d’animation américain de John Lasseter, 1996. Avec Richard Darbois, Jacques Ferrière, Jacques Balutin.
Thèmes
Jouet, amitié.
Si un jouet avait une âme, quel serait son premier désir ? Toy Story dont le scénario est si bien ficelé qu’il en ferait oublier que le film est le premier long métrage entièrement en images de synthèse, répond : d’être aimé par Andy, l’enfant qui joue avec lui. Et qu’est-ce qui pourrait menacer cet amour ? On pense d’abord, à la crainte d’être mis au placard par l’arrivée d’un plus beau jouet. Or, la jalousie est toujours une dévalorisation qui s’ignore. Woody le shériff ignore cette blessure secrète, lui qui a toujours été le préféré. Mais le jour où un rival s’annonce, il découvre, avec la jalousie qui lui fait souhaiter la mort de Buzz, le dénigrement de soi.
Il y a une seconde menace, symétrique, à l’amour : la présomption. C’est le défaut de Buzz, le Ranger de l’espace. Il est tellement imbu de ses capacités qu’il est convaincu qu’il peut voler et doit sauver la Terre. Il a oublié qu’il est un jouet. A son tour, il découvrira sa blessure, cela, par une publicité qui lui révèlera non seulement qu’il ne peut pas voler, mais qu’il existe à des milliers d’exemplaires similaires. Buzz doit donc accepter d’être moins que ce qu’il rêvait et Woody découvrir qu’il vaut plus que ce qu’il croit.
Comment guérir ? Dans une très belle scène, Woody emprisonné doit faire appel à l’aide du Ranger. Mais celui-ci est déprimé. Woody est donc contraint de montrer à Buzz qu’il a une valeur unique, non pas comme jouet, mais aux yeux de celui qui l’aime, Andy, et c’est là le plus important : « Un enfant trouve que tu as de la valeur. Tu es trop super. » Baissant humblement les yeux vers sa semelle, Buzz prend alors conscience qu’Andy y a inscrit son nom. A son tour, complimentant le Ranger, Woody réalise soudain la valeur de celui qu’il détestait jusqu’alors (« tu es trop super ») ; sa jalousie s’évapore, mais laisse place au dénigrement de lui-même : « Pourquoi Andy jouerait-il avec moi ? » Le shériff découvrira sa véritable valeur dans l’amitié : sans l’aide de l’autre, ni lui, ni Buzz ne peuvent rejoindre Andy. Enfin, dans un beau geste symbolique, grâce au Ranger, ils atterrissent tous deux, sur le siège, à côté d’Andy : dans l’amitié, il n’y a plus de rivalité.
L’autonomie du jouet ne l’empêche pas de dépendre de l’enfant qui l’aime. Pourquoi l’homme, capable d’écrire un si charmant conte, ne l’appliquerait-il pas à sa relation à Dieu ? Refusant la double tentation contrastée de la présomption et de la désespérance, le disciple du Christ avance avec confiance « vers l’infini et au-delà. »
Pascal Ide
Quand le jeune Andy quitte sa chambre, ses jouets se mettent à mener leur propre vie sous la houlette de son pantin préféré, Woody le cow-boy. Andy ignore également que chaque anniversaire est une source d’angoisse pour ses jouets qui paniquent à l’idée d’être supplantés par un nouveau venu. Ce qui arrive quand Buzz l’éclair est offert à Andy. Cet intrépide aventurier de l’espace, venu d’une lointaine galaxie, va semer la zizanie dans ce petit monde et vivre avec Woody d’innombrables aventures aussi dangereuses que palpitantes.