Spider-Man: New Generation

Ce bon spectacle familial renouvelle la franchise sans la révolutionner : en revenant à l’origine qui est la bande dessinée se déployant en dessin animé ; en injectant un humour décalé qui n’est pas ironie (« Je t’aime, mon fils. – Oui, je sais. – Ce n’est pas la bonne réponse ») ; en revenant à la seconde incarnation de Spider-Man, Miles Morales, qui est un adolescent vraiment ado de couleur ; en multipliant non pas tant les méchants que les bons. Avec un clair message contre (presque) toutes les exclusions : raciste (outre Miles, s’introduit une version manga), féministe (pas moins de deux Spider-Women), spéciste (nous avons droit à un Spider-Man version cochon) et intergénérationnelle (Peter B. Parker est un adulte bedonnant et bredouillant).

Dès lors, la légende n’est pas tant démythologisée qu’universalisée – presque de manière trop transparente. Or, en s’universalisant, le message se bonifie et s’arrache à son manichéisme simpliste. En effet, même assassin et cruel, le super-vilain qu’est le Caïd apparaît comme un homme blessé ayant perdu femme et enfant, pour qui la violence est l’arme de la vengeance. Aussi ne finit-il pas, comme attendu, démembré ou désintégré entre chacune des dimensions ouvertes, mais simplement piégé dans la toile de l’homme-araignée : si cet homme qui était bon est devenu méchant, ne pourrait-il pas redevenir bon ?

Quel heureux message d’espérance inconditionnel en ce début d’année où nous entendons les paroles du prologue de saint Jean :

« En Lui (le Verbe) était la vie,

et la vie était la lumière des hommes ;

la lumière brille dans les ténèbres

et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée » (Jn 1,4-5).

Pascal Ide

Miles Morales (voix : Shameik Moore [il sera désormais entendu qu’il ne s’agit que de la voix de l’acteur]) est un adolescent vivant à Brooklyn. Piqué par une araignée radioactive, il acquiert des super-pouvoirs. Par une expérience qui ouvre de nouvelles dimensions, il découvre les possibilités illimitées du Spider-Verse, un univers alternatif où plus d’un peut porter le masque de l’homme-araignée. C’est ainsi qu’il rencontre son homologue plus âgé, Peter B. Parker / Spider-Man (Jake Johnson), Gwen Stacy / Spider-Gwen (Hailee Steinfeld) qui est la petite amie de Peter, Spider-Ham (John Mulaney), une version cochon, Spider-Man Noir (Nicolas Cage) qui est un Spider-Man venu des années 1930, et Peni Parker (Kimiko Glenn), une adolescente Spider-Woman version manga. Tous ensemble, ils vont devoir faire équipe pour vaincre Wilson Fisk, alias le Caïd (Liev Schreiber) et repartir vers leur dimension respective.