Skyfall (ou 007 Skyfall), espionnage américano-britannique de Sam Mendes, 2012. Avec Daniel Craig, Judi Dench, Javier Bardem, Ralph Fiennes, Naomie Harris.
Thèmes
Résurrection.
À plus d’un titre, le remarquable 23e (ou 25e, selon la manière de compter) film de la plus longue et la plus fameuse des sagas, James Bond, marque une rupture. Mais est-ce un point de non-retour ?
1) À l’échelle du film
Avec Skyfall, nous atteignons un point critique minimal quant à l’action, la séduction, la passion et la conception.
Quant à l’action. La série de l’espion britannique nous a habitué à des morceaux de bravoure spectaculaires, voire mythiques, à commencer par celle ouvrant Casino Royale (2006) qui demeure, pour moi, la scène de thriller la plus réussie de l’histoire du cinéma. Or, à l’exception de l’impressionnante scène d’ouverture, qui multiplie les moyens de locomotion et les corps à corps, nous avons droit à un bref duel en ombres doublement chinoises à Shangaï sur fond d’images publicitaires kaléidoscopiques, un pseudo-combat contre des gardes du corps où Eve et les dragons de Komodo s’avèrent autrement plus efficaces que Bond, et sommes frustrés de l’affrontement final.
Quant à la séduction. Le cycle 007 se caractérise par un héros chez qui la testostérone dope autant l’irascible que le concupiscible, Tanatos qu’Éros. Or, les James Bond girl de Skyfall sont reconduites à trois soit évanescentes, soit problématiques. Avec l’équipière plutôt gaffeuse qui s’avère finalement répondre au patronyme de Monneypenny, la relation ne peut qu’être hautement platonique. Ou plutôt être aussi fantasmée qu’irréalisée : côté femme, cette relation doit attester le pouvoir séducteur du donjuanesque espion, côté homme, elle doit pouvoir témoigner que, au moins une fois, il est apte à ne pas succomber à la tentation. À la continence maximale doit répondre la frustration maximale. Pour le service de sa très gracieuse Majesté. Avec la séduisante Séverine, qui est beaucoup plus esclave que maîtresse, l’apparition sera aussi brève que sa vie. Si la troisième femme, elle, est omniprésente, depuis la presque première image jusqu’à l’ultime, en revanche, il faut parler d’une James Bond mother et non d’une JB girl ! Le très sérieux interdit de l’inceste oblige.
Quant à la passion (au sens étymologique de pâtir), nous observons derechef le processus de dissolution à l’œuvre. L’on sait en effet que 007 est aussi invulnérable que ses costumes sont intouchables. Or, la première scène de Skyfall s’achève sur son meurtre accidentel commis par son propre service et la dernière sur ses larmes impuissantes face à la mort de M. À un Bond qui sourit de la souffrance et se rit de ses adversaires succède un Bon qui sue, saigne et sanglote. Au point que le générique se doit d’y faire écho en transformant l’ouverture faite par la balle en un gouffre où s’invagine le décor et bientôt en un trou noir qui engloutit l’univers.
Quant à la conception (du film), l’on sait combien un James Bond se construit sur le scénario immuable d’une lutte planétaire entre le Bien et le Mal. Malgré tous les soubresauts et les remises en question du manichéisme naïf sous-tendant une vision explicitement polaire et secrètement dominatrice, le schème est trop fascinant et trop gagnant pour être abandonné. Après son invention dans James Bond contre Dr No (1962), cette mise en intrigue anthropologiquement si efficace ne disparaîtra plus ; elle ne peut craindre que la dilution ou l’imitation. De fait, elle ne cessera d’être copiée de multiples manières par d’autres franchises, voire d’autres acteurs jaloux de la gloire bondienne, depuis Bruce Willis dans la série des Die Hard, à Tom Cruise, dans celle des Mission Impossible, en passant par ces James Bond au féminin et au pluriel que sont les Charlie’s Angels.
Or, Sam Mendes semble s’ingénier à rétrécir systématiquement ce que les autres histoires avaient au contraire cherché à élargir, selon l’air du temps, multipliant et diversifiant les ennemis de l’humanité. En effet, Skyfall passe sciemment d’un vol menaçant tous les agents de l’OTAN infiltrés dans des organisations terroristes, donc un danger véritablement mondial, par la destruction du siège du MI6 symboliquement en plein centre de Londres, pour nous retrouver dans le manoir écossais des Highlands, siège de la famille Bond, et enfin nous réfugier dans la seule minuscule chapelle, avec le triangle final dont nous allons reparler.
Cette concentration de la scène dramatique est révélatrice de celle de l’intention, c’est-à-dire de la motivation. Il ne s’agit plus, pour le « méchant » de conquérir le monde, mais de servir une vengeance qui se limite ultimement à la seule personne abhorrée de M. Et pour le « bon(d) », il s’agit de sauver non plus ce monde, mais simplement la même personne très secrètement aimée. Du dessein initial, l’on ne pouvait imaginer involution plus radicale et inversion plus totale.
2) À l’échelle de la saga
L’ampleur de la déconstruction en règle que la traversée du seul film montre, la totalité de la saga le confirme de manière inquiétante. On le sait, par une heureuse résonance, l’esprit des films suit l’acteur qui l’incarne – à moins que ce ne soit l’inverse. Le charisme du héros n’est pas tel qu’il puisse influer le style ; en revanche, la puissance des scénarios modèle, à partir du fond, la figure qui l’exprime et, en amont, décide de son existence même. Le fait mérite tout de même d’être relevé et vaudrait d’être analysé : comment un acteur, même fétichisé, peut-il façonner une série de films plus en profondeur que les réalisateurs ou les scénaristes qui, de fait, se sont succédé sans qu’on puisse suivre de manière aussi traçable les modifications par eux introduites ?
Quoi qu’il en soit de cette coïncidence, l’ère Sean Connery se caractérise pêle-mêle par : la fidélité recherchée aux romans ; un héros dominateur, sexiste et violent, omniscient et omnipotent ; une présence toujours plus prégnante de la technique via les gadgets ; un contexte de guerre froide où l’ennemi, tout trouvé, ne peut qu’être soviétique.
Après la transition plutôt réussie de Au service secret de sa majesté, traduisant une volonté d’humanisation autant que de fidélité à l’œuvre flemingienne, mais sans lendemain (avec une très possible rétroaction d’un acteur, George Lazenby, au rayonnement insuffisant, confirmant en creux la thèse de la corrélation signifiante saga-acteur), arrive le second septénaire, celui de Roger Moore. Trop injustement décrié, car trop étroitement comparé. Avec le so british Lord Brett Sinclair d’Amicalement vôtre, la saga innove par une distanciation discrète à l’égard des schèmes brutaux de l’âpre Sean Connery. Elle adopte un ton humoristique plus léger et se dématérialise (au corps d’un héros moins sportif se substitue une débauche de gadgets toujours plus sophistiqués). Avec l’élargissement et la diversification des conflits découplés de la fascination anti-soviétique, les scènes deviennent spectaculaires au risque d’émietter le film en une succession juxtaposée de plans s’achevant systématiquement par la destruction flamboyante du décor (le sommet étant atteint par Moonraker).
Là encore, après la transition malheureusement manquée de Timothy Dalton, la légende trouve un nouveau souffle. Au léger recul introduit par la fantaisie ironique du règne Moore se substitue une critique dramatisante avec l’apparition de Pierce Brosnan. Déconstruction du héros qui, au sein même de son équipe, apparaît comme un brontosaure macho, alcoolique et arrogant (le résumé de ce que, dans un sanglot, se reproche amèrement l’homme blanc !). Déconstruction du bad guy qui s’universalise, cesse d’être l’autre diabolisé dans une dialectique déculpabilisée, pour devenir le même intériorisé (ainsi l’ancien espion retourné contre son propre camp dès GoldenEye). Déconstruction de la James Bond girl dont le nombre décroît autant que la surface de son vêtement s’accroît. Déconstruction d’un quatrième pôle qui, de ce fait, prend une importance inédite, le mandataire, c’est-à-dire l’autorité qui envoie l’agent en mission : non contente de changer de sexe, M change encore plus radicalement d’intention, puisque, d’alliée, elle devient l’ennemie potentielle de Bond. Devenant ainsi la porte-parole très explicite de la dé(con)struction annoncée.
Ajoutons, ce qui est développé dans une autre étude présente sur le site (« L’évolution des relations entre l’homme et la femme dans la saga James Bond ») que la relation homme-femme accomplit elle aussi un complet tête-à-queue : la domination virile si patente pendant les ères Connery et Moore laisse place à un duel gagnant-gagnant dans le vingtième opus (Die another day, 2002), avant de se renverser totalement dans le duel verbal où le KO de Vesper renvoie Bond au chaos dans l’épisode suivant (Casino Royale, 2006).
Il restait donc à la saga, dans une ultime mutation, à se retourner définitivement contre son héros emblématique. La troisième vague qui ne l’atteignait que du dehors et passivement, la dernière vague va désormais le toucher dans sa propre chair et non sans sa complicité. Avec Pierce Brosnan, la mise en abîme avait été seulement sociologique et anhistorique ; avec Daniel Craig, elle devient psychologique et autobiographique. Pour reprendre la suggestive typologie introduite par Umberto Eco dans son analyse des romans de Fleming, jusqu’ici, Bond était un héros structural qui, du début au terme, demeurait inchangé. Désormais, il devra payer de sa personne, c’est-à-dire être affecté autant dans son être (on l’a dit, toutes les humeurs de son âme transsudent par celles de son corps : sueur, sang et pleurs) que dans son devenir (nous ne découvrirons pas seulement l’histoire traumatique de l’orphelin, mais, avec Skyfall, nous remonterons jusqu’au lieu originaire).
Ainsi, loin d’être un hapax, le troisième opus du volet Daniel Craig s’inscrit dans la cohérence d’ensemble des 007. Le blond Bond ne fait pas de bond. Il se contente de radicaliser un mouvement préparé de longue date.
3) De l’esprit à l’Esprit
Pour autant, cette relecture ne dit pas tout. Le plaisir évident qu’a éprouvé le cinéaste de contredire méthodiquement le mythe fondateur est trop cérébral pour expliquer que l’opus le plus éloigné de l’intuition et intention initiales (au point que l’on pourrait parler d’un passage du thriller au drame) ait pourtant été un véritable succès au box-office mondial : il est le premier de la série à dépasser le milliard de dollars de recettes et donc à entrer dans le top-50 hautement symbolique des films les plus vus) – tant le chiffre doit se mesurer, non pas au plaisir du réalisateur, mais à celui du spectateur qui, ici, est prêt à renoncer au rêve (notre époque est trop cynique et désespérée pour croire à une happy end), mais pas à l’action ni au scénario ; or, pour la première fois de l’histoire de la série, le budget du film qui allait de record en record, diminue significativement, alors que le coût de production est aujourd’hui strictement proportionnel à celui des effets spéciaux, donc au spectaculaire.
Ce double chiffre en chiasme nous place donc face à un excès de sens qui invite à un surcroît de réflexion. Osons une clé de lecture théologique. C’est la parole la plus surprenante, et pourtant la plus éclairante, du film, qui elle-même nous y invite. Il s’agit du bref dialogue entre Bond et Silva, lors de leur toute première rencontre :
« Et toi, James, quel est ton hobbie ?
– La résurrection ».
Ajoutons la réponse de l’ex-agent qui, justement, est une absence de réponse. La réplique de 007 le surprend tellement, et pourtant sonne tellement juste, que le génie du mal qui ne cesse d’anticiper tous les mots et tous les gestes de son adversaire, pour une fois se trouve sans voix. Il poursuit son monologue d’autojustification pervers et narcissique comme s’il n’avait rien entendu. De fait, le cyber-terroriste n’a rien entendu, surtout pas le message pour lui inaudible : l’annonce de son inéluctable défaite. En effet, si nous prenons au sérieux la réponse de Bond et lui offrons toute son épaisseur ontologique, la résurrection est la victoire de la vie sur la mort.
Partant de là, toute la dynamique du film s’éclaire de manière neuve et récuse les relectures défaitistes et déconstructionnistes de l’opus de Mendes – que ce soit pour s’en féliciter (enfin, ce concentré de toutes les hontes occidentales s’affaisse et s’efface dans cet Endgame qui, au mieux, renaîtra dans un Bond LGBTQI…) ou pour le déplorer (la fin du mythe James Bond sera aussi la fin de la saga mythique). En effet, le film déjoue toutes ces prophéties pessimistes et cela, dans la plus grande cohérence qui n’est ni une manœuvre commerciale ni une pirouette historique (en forme de boucle temporelle). Il s’achève avec l’apparition du premier 007, et son quadrilatère emblématique : Bond-Moneypenny-M-Spectre. Redisons-le, la clé réside dans ce mot résurrection, qui résonne particulièrement en ce temps liturgique. Le cinquantième anniversaire de la franchise James Bond (1962-2012) n’est pas l’indice d’une sénéscence, mais d’une renaissance. Par un tour de prestidigitation dont le spectateur ne prend conscience que rétrospectivement, toute la dernière partie du film aurait pu être tournée à l’époque des premier opus, voici un demi-siècle, quant au décor, aux personnages, aux gadgets fétiches et à l’action.
Dès lors, ce qui était interprété comme une déconstruction apparaît comme une rédemption, c’est-à-dire comme une décision suivie d’une recréation, si brève soit-elle. Skyfall se présente comme un diptyque : décadence et renaissance, abaissement et relèvement.
La première et majeure partie de l’histoire consiste en une longue chute.
Cette chute est d’abord physique. Inaugurale, la plongée du haut du pont d’Adana est emblématique de toutes celles qui lui succèderont comme la descente dans les entrailles de la capitale britannique où, pour la première fois, l’action se déroulera dans un métropolitain. Ainsi s’opposent la poursuite motorisée, lumineuse et acrobatique sur les toits jouxtant le grand bazar d’Istanbul et la basilique Sainte-Sophie, et la course humaine, sombre et peu spectaculaire dans le métro londonien.
Mais la chute est encore beaucoup plus éthique. Si le « méchant » est encore clairement individualisé et identifié comme l’autre qui dédouane les Sauveurs du monde de toute complicité et les invite à se féliciter de leur héroïsme avec la discrétion qu’impose l’humour anglais, en réalité, il apparaît de plus en plus comme le reflet, plus, le pur produit à peine perverti du Centre de renseignements. Précisons aussitôt que notre analyse ne nous reconduit pas à la relecture généalogique ou archéologique de la déconstruction. Nous sommes passés de l’ordre des corps (ici, des conditionnements, voire des déterminismes psycho-sociologiques) à l’ordre des esprits (ici, de la libre responsabilité). Désormais, l’ennemi est un miroir qu’il tend au prétendu « bon » afin qu’il y lise toute sa culpabilité. Certes, parce que Silva fait de celle-ci sa motivation explicitement vengeresse contre la « mère » indigne et traîtresse : M. Et puisqu’on évoque le jeu des initiales, celles de Javier Barden sont-elles un écho à celles du héros ? Laissons aux lacaniens le soin de lire un sens dans cette coïncidence… Comment ne pas faire de ce visage détruit que l’acide a rongé du dedans la révélation d’un cœur qui, le premier, s’est laissé ravager par l’acide surpuissant de l’orgueil amer et haineux ?
Mais que Silva soit un sociopathe sadique extrêmement dangereux n’empêche pas que M l’a trahi et abandonné aux mains des autorités chinoises lors de la rétrocession de Hong Kong ; et le froid machiavélisme du chef du MI6 la pousse à sacrifier son meilleur agent ou à lui mentir sans scrupule au nom de la toute-puissante raison d’État. Cette culpabilité est si bien intériorisée et au fond reconnue (« J’ai m… », reconnaît finalement M dans le fief de Skyfall), que, avec une rare naïveté et une superbe aveuglée, le MI6 nouvelle manière, celui, toujours symbolique, des anciens réseaux d’abris souterrains, introduit en son cœur Silva et son matériel qui s’avère être la plus efficace des armes de guerre. La force destructrice du cheval de Troie est proportionnelle non pas à l’ingéniosité du véritable vainqueur, mais à la vanité du vaincu qui s’ignore.
Osons une interprétation encore plus transgressive et dérangeante de la chute. Comment ne pas noter les multiples indices religieux parsemant le film ? (Ils se prolongeront d’ailleurs dans le prochain opus mendésien, puisqu’on y apprendra que Bond a voulu être prêtre…) Égrenons-en quelques-uns : depuis la « chute du ciel » (skyfall) jusqu’au final dans la chapelle (« On ne pouvait trouver mieux », relève Silva lui-même) comme lieu de salut, en passant par le générique en forme d’expérience de mort imminente, l’invitation faite à M de « méditer ses péchés », la reconnaissance de ceux-ci ou l’image inversée de la Pietà (où le fils compâtit à la mère transfigurée).
Ne forçons donc pas trop la symétrie entre M et Silva : ce serait tout concéder à la manipulation de ce dernier ; s’il envoie ses hommes de main sans sourciller au massacre, M compte chaque homme perdu. Silva le savait bien qui, en frappant MI6 à Vauxhall Cross, en plein cœur de la capitale, touchait le cœur même de M.
Jamais Bond ne fut aussi sauveur, intussuceptionnant aussitôt l’histoire traumatique de la belle Séverine qui, sous emprise, ne fait que répéter le scénario mortifère de son esclavage sexuel. Jamais le triangle maléfique de Karpman qui structure toute la saga (cf. « Sauveur du monde ou de la Belle ? Une autre manière d’interpréter la place de la James Bond girl ») ne fut aussi sotériologique, rassemblant dans la scène finale le Bourreau, la Victime et le Sauveur.
Dès lors, le biface décréation et recréation se dégage en pleine lumière, si brèves soient les scènes de résurrection. La dernière chute, dans l’étang glacé de Skyfall, se continue par une remontée dans la lumière dont, comme par hasard, nous ne sommes pas témoin. Et le tout s’achève par cette irrésistible ascension jusqu’à la (mère) patrie céleste : surplombant un Londres triomphant dans la lumière où claquent les drapeaux, Bond est rejoint par la femme (comment se prénomme-t-elle, au fait ?) qui, en recevant son nom de la question, reçoit aussi sa nouvelle mission…
Mais, déjà, la chanson d’Adele, oscarisée, voire inspirée (rappelons que non contente d’avoir été vendue à plus de 7 millions d’exemplaires, elle fut un des singles les plus achetés de tous les temps), avait tout dit :
« Let the skyfall
We will stand tall »
« Laisse le ciel s’effondrer. Nous resterons debout ». Le verbe grec qui désigne l’événement de la résurrection, égéiro, ne signifie-t-il pas d’abord « se redresser » ?
Pascal Ide
Les agents britanniques James Bond (Daniel Craig), nom de code 007, et Eve (Naomie Harris) se retrouvent à Istanbul suite à l’assassinat d’une section du MI6 et, plus encore, du vol d’un disque dur d’ordinateur contenant les identités de tous les agents de l’OTAN infiltrés dans des organisations terroristes. Repérant le meurtrier, Bond et Eve le prennent en chasse afin de récupérer le disque dur et de l’éliminer. Une folle course poursuite s’engage, en voiture, à moto et sur un train. Risquant de voir le meurtrier s’échapper définitivement avec le disque, Eve reçoit de M l’ordre express d’abattre la cible. Mais elle rate son tir et touche Bond, qui tombe du train s’engageant sur le pont d’Adana et est laissé pour mort.
Un générique plus tard, Olivia Mansfield alias M (Judi Dench) rencontre Gareth « M » Mallory (Ralph Fiennes), le responsable des services secrets et de la sécurité intérieure britannique, qui lui suggère de prendre sa retraite pendant qu’il en est encore temps. Mais elle refuse parce que la mission n’est pas encore terminée. Au retour de la réunion, les terroristes piratent son ordinateur et provoquent l’explosion du siège du MI6 à Vauxhall Cross. La cyber-attaque ayant tué huit employés, M jure de trouver les coupables. Étrangement, l’ordinateur piraté affiche un message de menace qui invite M à « méditer sur ses péchés ».
Bond, qui a survécu, boit, vit des histoires sans lendemain avec des femmes et tente des paris stupides où il joue avec sa vie. Mais lorsqu’il apprend par la télévision l’attentat contre le MI6, il se résout à rentrer à Londres et à rendre visite à M et à reprendre du service dans les nouveaux locaux du service de renseignements, les Churchill War Rooms. Il consent même à faire des tests pour évaluer ses capacités. Grâce à des éclats de balle prélevés dans sa blessure, le meurtrier d’Istanbul est identifié, un tueur à gages du nom de Patrice (Ola Rapace). Malgré son échec aux différents tests de réhabilitation, échec dont il n’est pas informé, M accepte d’envoyer Bond à Shanghai, afin de poursuivre Patrice.
Il retrouve le tueur à Shanghai et, après une brève et violente lutte, le désarme. Mais le tueur tombe dans le vide sans avoir voulu donner à Bond le nom de son employeur. L’espion retrouve toutefois dans ses affaires un jeton provenant d’un casino de Macao, où Patrice a dû recevoir ses gages. Sur place, il fait la connaissance de Séverine (Bérénice Lim Marlohe), la complice du tueur d’Istanbul. Il comprend qu’elle est la maîtresse de son mystérieux employeur qui la terrorise. Après un combat où, non sans l’aide d’Eve, il se débarrasse des gardes du corps de Séverine, il la rejoint sur son voilier.
Ils voguent vers l’île de Hashima où il espère enfin retrouver et piéger l’employeur de Séverine. Mais ils sont faits prisonniers par l’équipage du bateau. Mais qui est donc ce cyber-terroriste, Tiago Rodriguez, alias « Raoul Silva » (Javier Bardem) ? Quelle est sa motivation ? Et quand, après un bref combat trop facile, il est capturé par 007, est-ce bien lui qui est fait prisonnier ou ses prétendus vainqueurs ?