Sentinelle
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Pays:
Français
Thème (s):
Pardon, Vengeance
Date de sortie:
5 mars 2021
Durée:
1 heures 20 minutes
Évaluation:
*
Directeur:
Julien Leclercq
Acteurs:
Olga Kurylenko, Marilyn Lima, Michel Nabokov
Age minimum:
Adolescents et adultes

Sentinelle, thriller français de Julien Leclercq, 2021. Sur Netflix. Avec Olga Kurylenko, Marilyn Lima.

Thèmes

Vengeance, pardon.

La nouvelle production de la plateforme Netflix commence plutôt bien, comme un Rambo 1 (First Blood, 1982) au féminin. En effet, à ce que je sache, l’on n’avait jamais conjugué le thème important du stress post-traumatique dû à la guerre, en l’appliquant au soldat femme. Comme chez Johnny Rambo ou Travis Bickle (le taxi driver), les flashbacks obsessionnels et angoissants n’annulent pas, mais avivent les compétences belliqueuses. Et les circonstances présentes favorisent leur application paranoïaque.

Malheureusement, ce qui devrait être considéré comme une amplification extrêmement dangereuse de la pathologie est faussement envisagé comme sa guérison. Une fois la mécanique vengeresse enclenchée, les images traumatiques passées disparaissent comme par magie, et les ratées présentes de même. L’on ne voit plus qu’une killer machine excessivement efficace (comme les films du cinéaste) qui va dézinguer un mafioso russe de Paris à Dubaï, et l’assassiner sauvagement à la fourchette sans même sourciller.

Ted Kotcheff et Martin Scorcese (quoi qu’on n’ait pu dire) n’avaient pas du tout cette naïveté : traumatisé un jour, traumatisant toujours (sauf à consentir à une forme de pardon, dans le film rédempteur, qui aurait dû terminer la franchise, John Rambo, de Sylvester Stallone lui-même, 2008).

Passons la concession devenue rite d’initiation (je veux dire adoubement obligé pour un film ou une série) à l’homosexualité sans nulle utilité scénaristique. Je demeure surtout perplexe face au mensonge qui est ingénuité ici redoublée : la vengeance brutale comme prétendue solution à une injustice notoire, de surcroît présentée comme issue d’une grave psychopathologie.

Netflix aurait mieux fait de lorgner vers le remarquable thriller-drame violent qu’il a eu l’heur de mettre en ligne presque au même moment : 8 mm (Joel Schumacher, 1999). Avec puissance et vérité, le réalisateur américain y montre tout au contraire que, si droit soit le justicier (admirable Nicolas Cage), si légitime soit l’arrestation (ou du moins l’arrêt) du coupable, la vengeance fait basculer le vengeur du côté du bourreau.

Voire, ce fascinant thriller qui est décidément plus un drame inclut cette problématique dans un questionnement plus général qui le traverse de part en part, comme la mort, physique ou symbolique : pourquoi le mal ? pourquoi le milliardaire jouit-il de voir tuer et Machine de tuer ? Questions aussi insolubles que le sombre abîme de la violence. Mais moins abyssales que celui de la charité qui « espère tout » et « pardonne tout » (1 Co 13,7). Car le sans raison de la néantisation qu’est le mal voulu peut et ne peut être englouti que dans le sans fond encore « plus profond [profundior] » (saint Léon) de l’amour qui réconcilie et, réconciliant, guérit – amour que symbolise l’admirable échange de sourires radieux et douloureux du détective et de son épouse dans la toute dernière image. Rédemption qui manque cruellement à la solitaire et toute-puissante sentinelle…

Pascal Ide

À 33 ans, Klara (Olga Kurylenko) est interprète dans l’armée française. Suite à une expérience traumatisante en Syrie, elle est mutée à Nice au sein de l’Opération Sentinelle. Là, auprès de sa mère et de sa sœur Tania (Marilyn Lima)., elle tente de se reconstruire. Mais un soir, après une sortie en boîte de nuit, Tania est retrouvée à moitié morte sur plage. Elle a été violée et tabassée. Klara va alors tout mettre en œuvre pour retrouver les agresseurs et venger sa sœur. Cette traque sans merci la mènera sur les traces d’Yvan Kadnikov (Michel Nabokov), le fils d’un puissant oligarque russe de la Côte d’Azur…

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