Séduis-moi si tu peux !

Quel dommage ! Ce qui aurait pu être un Pretty Woman actualisé où au monde des golden boys se substitue celui de la politique et où le prince devient une princesse (l’on aurait volontiers cru à Charlize Théron en première Présidente des Etats-Unis !) est gâché par cette omniprésence (dans les discours, pas dans les images) d’un positionnement adolescent sur la libération sexuelle et la libéralisation de la drogue, ainsi que d’une vision caricaturalement infantilisante des responsables de la cité.

Pascal Ide

Fred Flarsky (Seth Rogen) participe à une réunion d’un groupe néo-nazi. Son manque de conviction suscite le doute du responsable qui découvre soudain qu’il est un journaliste politique infiltré. Alors qu’on est en train de lui tatouer une croix gammée, Fred réussit à se sauver in extremis, en sautant du deuxième étage. Charlotte Field (Charlize Theron) est la Secrétaire d’État des États-Unis. Lors d’une soirée, cette femme sophistiquée et brillante retrouve Fred. Celui-ci reconnaît aussitôt celle qui fut jadis sa baby-sitter et dont, à l’époque, il tomba follement amoureux. Et elle se souvient de cet adolescent maladroit, mais supérieurement intelligent. Alors qu’elle porte un projet écologique de grande envergure et souhaite poser sa candidature à l’élection présidentielle, Charlotte songe à ce risque-tout doué d’une belle « plume », sans concession et sans filtre, qui possède l’humour qui lui manque et la liberté qui manque à son entourage très codifié, notamment à sa chef de campagne, Maggie Millikin (June Diane Raphael). Fred accepte. Or, pour pouvoir mieux préparer ses discours, l’ex journaliste doit toujours mieux connaître Charlotte et donc passer des moments toujours plus longs et répétés avec la très séduisante candidate. Le sentiment amoureux de Fred se conjugue-t-il seulement au passé ? Voire est-il seulement unilatéral ? Mais, étant donnée l’image de loser franc-tireur de son boy-friend, Charlotte doit choisir : poursuivre sa carrière politique ou épouser Fred…