Rémi sans famille

Qu’il est pénible de devoir souligner les multiples défauts d’un film qui s’avérait prometteur : un scénario trop vite dévoilé (la multiplication des orphelins venant écouter leur histoire à travers l’histoire de Rémi), le manque de direction d’acteurs (autant Ludivine Sagnier que Jacques Perrin ne sont guère crédibles), une volonté trop affichée de faire pleurer dans les chaumières, un manque de crédibilité psychologique (comment un petit garçon traumatisé par des abandons successifs pourrait-il reconnaître sa véritable mère sans retard et sans hésitation ?). Enfin, ce Rémi sans famille qui se veut paradoxalement un spectacle familial me semble trop triste (il conte une histoire d’abandons à répétition) pour y emmener des enfants.

Demeure la trame globale qui trouve tout son sens dans la belle scène finale. Dans la lumière mordorée du soleil couchant, Rémi devenu vieux laisse planer un regard rêveur et dodeline de la tête comme pour dire : « J’ai tellement reçu, notamment de ce père de substitution qu’était Maître Vitalis. Comment ne pas rendre ce qui m’a été donné à ces orphelins ? » Or,  la parole de Jésus – « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Mt 10,8) – est l’âme de la reconnaissance. L’intrigue s’avère finalement être une belle histoire de gratitude.

Pascal Ide

Un château en pleine nuit, des coups de tonnerre impressionnants. Un petit garçon, angoissé, n’arrive pas à trouver le sommeil et descend dans la cuisine manger un gâteau, quand il tombe sur un vieux monsieur qui se prénomme Rémi (Jacques Perrin). Pour l’apaiser, celui-ci lui révèle qu’à son âge, il était lui aussi effrayé par l’orage et qu’il a appris à conjurer sa peur en chantant une contine. Puis, de fil en aiguille, il lui raconte toute l’histoire de sa vie.

Rémi (Maleaume Paquin) était un orphelin, recueilli par la douce Madame Barberin (Ludivine Sagnier). Mais, à l’âge de 10 ans, il est arraché à sa mère adoptive et confié au Signor Vitalis (Daniel Auteuil), un mystérieux musicien ambulant, qui lui révèle qu’il a une belle voix et qu’il lui apprendra à développer son talent. À ses côtés, en compagnie du fidèle chien Capi et du petit singe Joli-Cœur, Rémi apprend la rude vie de saltimbanque. Surtout, son long voyage à travers la France et jusqu’en Angleterre, tissé de rencontres, d’amitiés – voire d’amour, à travers la personne d’une jeune fille paraplégique, Lise (Albane Masson), fille de Madame Harper (Virginie Ledoyen) –, s’avèrera une odyssée, extérieure et intérieure, qui le conduira jusqu’au secret de ses origines…