Quadrille, comédie française de Valérie Lemercier, 1997. Avec Valérie Lemercier, André Dussollier, Sandrine Kiberlain.
Thèmes
Amour, homme-femme.
Dans Quadrille, Sacha Guitry, merveilleusement servi par le cinéma, a le génie de montrer l’homme. Non pas telle personne dans telle situation donnée, mais l’homme, comme figure typique, ou plus précisément, l’homme contre, « tout contre », la femme.
Au fait, de quel homme et de quelle femme s’agit-il ? Du couple marqué par le péché, et en mal de séduction. L’homme ne peut s’empêcher de conquérir. La femme ne peut s’empêcher de savoir si elle plaît. Guitry, qui excelle surtout à décrire la psychologie féminine, nous montre notamment qu’entre la femme séductrice (à ne pas confondre avec la femme séduisante) et la prostituée, la différence n’est pas de nature mais de degré.
Mais, au-delà du rire, cette vision inciterait à pleurer, si l’auteur de Quadrille ne nous donnait aussi, le temps d’un éclair, de deviner l’humanité, dans sa beauté ou du moins dans sa vulnérabilité. Nous passons alors du duel au duo. En pleine nuit, dans les larmes et la souffrance, André Dussollier découvre la personne de l’époux au-delà du personnage de séducteur. Surtout, cette prise de conscience lui permet de dire à Valérie Lemercier que la femme n’est vraiment elle qu’en demeurant fidèle. Dans une intuition fulgurante, Guitry nous montre qu’il n’y a rien de plus banal et de répétitif que les excuses et la fuite dans un adultère idéalisé chez une femme qui a trahi et se dérobe à sa responsabilité.
On comprend, en creux que la seule liberté est d’aimer, sans se reprendre, dans une fidélité qui rime avec inventivité.
Pascal Ide
Carl Herickson, grande vedette de cinéma américaine, va, sans le vouloir, chambouler la vie d’un trio parisien: un rédacteur en chef influent, sa compagne, une actrice de théâtre, et la meilleure amie du couple, une jeune journaliste ambitieuse.