Peninsula, thriller horrifique sud-coréen écrit et réalisé par Sang-Ho Yeon, 2020. Avec Dong-won Gang, Do-Yoon Kim.
Thèmes
Exclusion, don de soi.
Peninsula n’est ni un grand film de zombies, comme La nuit des morts vivants (George A. Romero, 1968), ni même un bon film, comme l’était le premier opus (Dernier train pour Busan, 2016), ou les premières saisons de The Walking dead (Frank Darabont et Robert Kirkman, 2010 en cours). Il n’est original ni dans le traitement des morts-vivants, ni dans leur pseudo-traitement qu’est le confinement-exclusion.
Mais le film contient toutefois une vérité à sauver qui, comme souvent, lorsqu’un scénario est bien construit, se présente en inclusion. Au point de départ, le capitaine Jung-seok est enfermé dans une logique non pas égoïste (il cherche à sauver sa famille), mais toute-puissante, qui décide d’inclure ou d’exclure et répartir le monde entre ceux qui ont la chance de pouvoir fuir et ceux qui ne le peuvent pas. Autrement dit, entre les gagnants qui sont hors-Corée et les perdants qui sont enfermés dans la Péninsule.
Au terme, certes de manière beaucoup trop moralisante et sentimentale, la frontière s’est déplacée : loin d’être géographique ou économique, elle est éthique. Elle passe entre ceux qui partagent et font confiance, y compris à des inconnus, et ceux qui profitent et désunissent. C’est ce que résume le dialogue final entre Jane le sauveur et Min-jung : « Un nouveau monde vous attend », affirme le militaire américain, forte de sa vision bipolaire du monde. « Le monde que j’ai connu n’était pas si mal », répond la jeune fille.
Entre le début et la fin, le héros aura découvert qu’il y a des « bons » et des « méchants » de chaque côté de la frontière de Peninsula. La prochaine étape sera d’entendre un message encore plus universel, celui que défend Fratelli tutti : tous les hommes sont frères, car ils sont tous fils d’un père qui les pardonne. Mais le voir requiert de sortir de la logique de la dette (« Tu as une dette avec les filles ») pour entrer dans celle du don.
Pascal Ide
Quatre ans après Dernier train pour Busan, il ne reste que des zombies dans la péninsule, c’est-à-dire la Corée du Sud. Jung-seok (Dong-won Gang) cherche à sauver sa famille en ne prenant pas une famille qui le lui demande et embarquant sur un bateau partant pour Hong Kong. Mais la présence insoupçonnée de morts-vivants tue sa sœur et sa nièce. Nous le retrouvons quatre ans plus tard, alors qu’il a quitté l’armée, rongé par la culpabilité. Jusqu’à ce qu’une mission lui confie d’aller récupérer un van rempli de dollars. Une opération presque sans risque. Si, pire que les zombies, il ne tombait sur des survivants non contaminés qui se sont regroupés en bandes bien plus violentes que ceux-ci. Et, plus encore, s’il ne retrouvait la jeune femme qu’il a exclue, Min-jung (Jung-hyun Lee), entourée de ses deux filles et de son père, Mr. Kim (Hae-hyo Kwon).