Paranoïa (Unsane), thriller américain de Steven Soderbergh, 2018. Avec Claire Foy, Joshua Leonard.
Thèmes
Maladie.
Le film commence comme un sous Shutter Island (Martin Scorsese, 2010). Il se poursuit comme un sous-sous Vol au-dessus d’un nid de coucou (Milos Forman, 1975) ; et il s’achève comme un sous-sous-sous Silence des agneaux (Jonathan Demme, 1991). Autrement dit, le scénario n’a pas su choisir entre le thriller psychologique, la critique sociale et le policier horrifique. Ou, pire, il a cru qu’il pouvait tenter une nouvelle recette en combinant les trois.
Quelle belle réfutation de l’aphorisme nietzschéen, « Au commencement était le multiple », et quelle exemplaire illustration de la dérégulation introduite par l’irrespect des trois désunités ! Si la santé est l’unité harmonieuse de l’organisme et si l’insanité (plus qu’une paranoïa, titre qui induit malheureusement le spectateur français en erreur) dit son contraire, cette malsanté réside non pas dans le malade, l’institution ou le bourreau (les trois figures autour desquelles vrillent les trois films ci-dessus), mais dans l’intrigue même de ce film…
Pascal Ide
Une jeune femme, Sawyer Valentini (Claire Foy), est placée contre sa volonté dans une institution psychiatrique où elle est confrontée à sa plus grande peur, celle d’être poursuivie par son harceleur, David Strine (Joshua Leonard). Mais est-ce réel ou le fruit de son imagination ?