Nowhere
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Pays:
Espagnol
Thème (s):
Amour conjugal, Survie
Date de sortie:
29 septembre 2023
Durée:
1 heures 49 minutes
Évaluation:
***
Directeur:
Albert Pintó
Acteurs:
Anna Castillo, Tamar Novas, Tony Corvillo
Age minimum:
Adolescents et adultes

Nowhere, thriller de survie et dystopique espagnol de Albert Pintó, 2023. Avec Anna Castillo, Tamar Novas, Tony Corvillo. Produit et distribué sur la plateforme Netflix depuis le 29 septembre 2023.

Thèmes

Survie, amour conjugal.

Notre époque est au survival et au survival féminin. Pour autant, Nowhere n’est pas féministe.

 

  1. On regrettera que, en montrant le caisson (ce qui est la première originalité du film), l’affiche dévoile le premier tiers de l’histoire. On regrettera encore davantage que, en révélant que sa locataire a pu se hisser au-dessus, donc a pu se libérer de sa prison métallique, elle nous fasse deviner le deuxième tiers. Quand on sait que, en grande majorité, ces récits solitaires et souvent claustrophobes ne justifient la dose de détresse infligée à son héroïne et de stress injectée au spectateur que par l’espoir d’en sortir contre tout espoir, l’imagination complète le reste et anticipe le dernier tiers…

La bonne nouvelle ne réside pas dans cette affiche décidément trop indiscrète à force d’être commerciale, mais dans le titre qu’on peut y lire en contrebas. Il comporte une ambivalence qui est aussi fameuse que signifiante, surtout lorsque les majuscules sont bien séparées. Nowhere, « nulle part », c’est aussi Now here : hic et nunc, ou pluôt, nunc et hic, c’est-à-dire « maintenant et ici », l’enseignement le plus vital du survival : ni s’effondrer dans l’impuissance face à l’inconnu, ni perdre un temps et une énergie précieux à attendre un secours qui ne viendra très probablement pas ; mais, ici et maintenant, déployer toutes ses ressources intérieures pour exploiter toutes les ressources extérieures que l’environnement recèle. Et nous ne sommes pas déçus, ainsi que le résumé ci-dessus l’atteste.

De fait, sans surprise, mais avec efficacité, le long-métrage déploie tous les obstacles extérieurs (efficacement montrés en mode accéléré) et les combats intérieurs du survivaliste (les étapes attendues, depuis la fragile femme prégnante jusqu’à l’increvable Rambo qui recoud sans anesthésique une effroyable plaie à la cuisse, depuis la dépressive suicidaire jusqu’à l’inépuisable McGyver qui transforme les produits les plus improbables en ressources triomphantes : la vodka devient un stérilisateur, des fils pour écouteur, un filet de fortune, les microprocesseurs du téléviseur une aiguille à recoudre.

 

  1. Surtout, heureuse trouvaille, le film ne célèbre pas le triomphe de l’Amazone qui exclut l’homme, la femme qui court (seule) avec les loups ou la chamane princesse des neiges, mais une femme enceinte qui puise son énergie non seulement dans le don de soi à son bébé, mais, beaucoup plus inattendu, dans la fidélité à un mari dont elle est tragiquement séparée : en intériorisant ses conseils, en vivant du souvenir de son époux plus intime à son cœur que son cœur et en se nourrissant du leitmotiv dialogué qui porte le film, mieux que l’océan le conteneur : « Je t’aime beaucoup plus qu’hier… – et beaucoup moins que demain ».

Pascal Ide

En raison d’une crise mondiale ayant provoqué une pénurie de produits de première nécessité, l’Espagne a vu l’émergence d’un gouvernement tyrannique. Nico (Tamar Novas) et Mia (Anna Castillo), mariés, ont déjà perdu leur fille, Uma, que l’armée a éliminé dans le cadre d’une politique génocidaire tuant enfants, personnes âgées et femmes enceintes. Aujourd’hui, alors que Mia est arrivée au terme de sa grossesse, le couple, craint pour la vie de leur enfant à naître, décide de quitter leur pays vers l’Irlande considérée comme l’un des rares pays d’Europe, avec l’Islande, la Russie et la Norvège, à avoir réussi à contrôler la crise des ressources et maintenir un gouvernement démocratique.

Le couple monte dans un conteneur qui doit être transporté par un camion. Cependant, Nico est séparé de force de Mia et placé dans un autre conteneur. À un point de contrôle militaire, l’armée tue tous les passagers du conteneur, à l’exception de Mia qui a réussi à se cacher au sommet d’une pile de caisses. Tous les conteneurs sont alors chargés sur un navire. Mais une tempête les fait tomber dans l’océan.

Son conteneur, qui se remplit lentement d’eau, contient une cargaison de contenants ménagers Tupperware, d’écouteurs radio, de téléviseurs à écran plat, de vodka en bouteille et de sweats à capuche, ainsi qu’une perceuse, du ruban adhésif et un canif qu’elle avait réussi à récupérer plus tôt. En entendant des cris, elle regarde au dehors par un impact de balle et aperçoit à quelques décamètres un autre conteneur, rempli de monde en train de couler. Après deux jours dans le conteneur, Nico lui téléphone pour lui annoncer qu’il est en route pour la secourir. Cette nuit-là, Mia accouche en pleine tempête d’une fille, Noa. Dès lors, bien qu’elle soit gravement affaiblie et ait des délires sur Uma, la mère du nouveau-né décide de se battre et va jusqu’à consommer son placenta.

Vingt jours plus tard, Nico appelle Mia et lui révèle que, quelqu’un lui ayant tiré dessus, il va probablement mourir. Dévastée, Mia lui dit qu’elle a accouché de leur fille. Dans ce qui semble bien être leur dernière conversation, Nico exhorte sa femme à continuer de se battre et à atteindre l’Irlande, promettant d’être toujours avec eux en esprit. Mia construit un radeau de fortune en utilisant les matériaux du conteneur et dérive dans l’océan après le naufrage du conteneur, dans l’espoir d’un miracle. Et celui-ci se produit. Une famille sur un bateau de pêche aperçoit Noa sur le radeau flottant. Mia, cependant, est inconsciente et attachée au radeau avec une corde. La mère qui n’a cessé d’être épouse sera-t-elle sauvée ?

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