Nouveau départ
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Pays:
Américain
Thème (s):
Animal, Homme, Zoothérapie familiale
Date de sortie:
18 avril 2012
Durée:
2 heures 3 minutes
Évaluation:
***
Directeur:
Cameron Crowe
Acteurs:
Matt Damon, Scarlett Johansson, Thomas Haden Church
Age minimum:
Tout public

Nouveau Départ (We Bought a Zoo), drame et biopic américain de Cameron Crowe, 2011. Inspiré des mémoires de Benjamin Mee qui racheta le Dartmoor Zoological Park, en Angleterre, où deux cents animaux exotiques sont menacés d’extinction. Avec Matt Damon, Thomas Haden Church, Colin Ford, Scarlett Johansson, Patrick Fugit et Elle Fanning.

Thèmes

Zoothérapie familiale, homme-animal.

Ce biopic tout public, sans prétention ni complication, montre le chemin curatif d’une famille traumatisée par le récent décès de leur épouse et mère, grâce à la médiation longue de la zoothérapie et la médiation courte des relations humaines – entre amour, fécondité, pardon et reconnaissance d’autrui.

Un exemple transparent parmi d’autres : Ben, pardon, Benjamin, car Ben est le nom de ce père un peu trop présent-prégnant, s’en est justement libéré en devenant l’aventurier en permanente proximité avec les plus grands dangers à travers le monde, et en permanent exode de soi au plus près. Bien évidemment, il finira par reconnaître ses torts à l’égard de son aîné, à épouser sa Belle et à fonder une nouvelle famille ; mais il ne connectera avec ses proches qu’en reconnectant avec son plus proche prochain, lui-même, et cela en consentant à vivre ce deuil qu’il fuit de toutes ses forces, au travers celui, imposé, de Spar, le vieux tigre moribond. On l’interprètera, soit, avec Sigmund Freud, comme l’abandon de la toute-puissance contrôlante et régressive, soit, avec Milton Erickson, comme la métaphore envoyée à l’inconscient du lâcher-prise qui est un laisser-mourir.

Par un suggestif contraste et une belle parole d’espérance, la seule personne à ne pas avoir bougé et ne pas avoir à bouger, Rosie, sera aussi la seule à pouvoir faire bouger celui qui était bien convaincu de ne pas avoir à le faire, l’intransigeant et omnicontrôlant, le pessimiste et défaitiste Ferris : « Dis, Monsieur, tout le monde dit que t’es un c… Je ne sais pas vraiment ce que cela veut dire, mais je crois que c’est pas vrai ! »

Comment, enfin, en contexte de confusion antispéciste, ne pas saluer la hiérarchie introduite dans la double médiation, humaine et animale, à travers le message deux fois entendu ? Une première fois, dans la bouche du grincheux Duncan : « J’adore les animaux, mais rien ne vaut les humains. Si leurs intentions sont bonnes ». Une deuxième fois par celle des lumineuses cousines : « Si tu devais choisir entre les humains et les animaux, très vite, qui choisirais-tu ? (long regard éloquent de Kelly vers Benjamin et Dylan) Moi aussi, les humains, évidemment ! »

 

Nous avons opté pour trois étoiles, non point parce que Nouveau Départ – reprise française bien plus inspirée que l’insipide We Bought a Zoo – serait un grand film, mais parce que c’est un film heureux qui rend heureux, un film qui vient de la vie et est bourré de leçons de vie.

Pascal Ide

Veuf depuis six mois, Benjamin Mee (Matt Damon) doit élever seul sa pétillante fille de sept ans, Rosie (Maggie Elizabeth Jones) et son fils Dylan (Colin Ford), quatorze ans, qui, tout au contraire, est en proie à des idées noires et sanglantes. Fuyant une compassion mielleuse qui l’englue et cherchant une solution qui convienne à ses enfants, il décide de s’engager à faire un essai comme directeur d’une grande maison avec un zoo. C’est toutefois un compromis, parce qu’il n’a nulle compétence pour s’occuper d’animaux, que, si sa fille est ravie, son fils déjà peu socialisé est obligé de s’éloigner de ses amis et enfin que, selon son frère Duncan (Thomas Haden Church), banquier, les difficultés ne font que commencer.

Le personnel du zoo, conduit par le gardien en chef Kelly (Scarlett Johansson), une célibattante qui y travaille sans discontinuer, aide Benjamin à lancer la rénovation du zoo. De plus, les relations s’avèrent peu à peu ne pas être seulement professionnelles : l’équipe, bigarrée, est particulièrement soudée face à l’adversité ; une admiration monte entre les deux responsables, blessés de la vie barricadés derrière leurs défenses ; contre toute attente, Dylan rencontre Lily (Elle Fanning), la jeune cousine de Kelly, qui tombe amoureuse de lui.

Mais, très vite, les dettes financières montent et le moral des employés, craignant la vente de la propriété, s’effondre – la chute étant accélérée par les exigences de Walt Ferris (John Michael Higgins), l’inspecteur de zoos, qui multiplie les aménagements nécessaires à la réouverture. Et, quand, en plus, la météo fomente le pire orage depuis plus de cent ans pour l’ouverture officielle le 7 juillet, comment l’équipe, même si soudée, pourra-t-elle éviter la collapsologie généralisée ?

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