L’étrange histoire de Benjamin Button

Né d’une affirmation paradoxale de Mark Twain selon laquelle la vie serait beaucoup plus heureuse si les hommes pouvaient naître à quatre-vingt ans et régresser progressivement jusqu’à dix huit, Le curieux cas de Benjamin Button relève du fantastique. Cette impossible rencontre d’une femme qui vieillit et d’un homme qui rajeunit avive la relation entre temps et amour. D’un côté, elle fait le jeu d’un thème romantique : la durée destructrice. Voilà pourquoi Benjamin et Daisy s’installent dans une maison non meublée qui restera telle jusqu’au terme de leur relation. Voilà aussi pourquoi leur idylle prend fin lors de la naissance de leur fille. Autant de traits caractéristiques de l’amour-passion. Mais, de l’autre, l’inversion du temps se refuse à cette nostalgie en révélant l’autre visage de l’amour, le don de soi : Benjamin vend tout ce qu’il a et l’offre à Daisy avant de partir dans un voyage dont il reviendra adolescent ; une fois veuve, Daisy se dédie à Benjamin devenu un jeune-vieux. Autant la passion célèbre l’obsolescence, autant le don en triomphe.

Pascal Ide

« Curieux destin que le mien… » Ainsi commence l’étrange histoire de Benjamin Button, cet homme qui naquit à 80 ans et vécut sa vie à l’envers, sans pouvoir arrêter le cours du temps. Situé à La Nouvelle-Orléans et adapté d’une nouvelle de F. Scott Fitzgerald, le film suit ses tribulations de 1918 à nos jours. L’étrange histoire de Benjamin Button : l’histoire d’un homme hors du commun. Ses rencontres et ses découvertes, ses amours, ses joies et ses drames. Et ce qui survivra toujours à l’emprise du temps..