Les Trois Mousquetaires : Milady
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Pays:
Franco-germano-espagnol-belge
Thème (s):
Manipulation
Date de sortie:
13 décembre 2023
Durée:
1 heures 55 minutes
Évaluation:
*
Directeur:
Martin Bourboulon
Acteurs:
François Civil, Vincent Cassel, Romain Duris
Age minimum:
Adolescents et adultes

Les Trois Mousquetaires : Milady, fiction historique franco-germano-espagnol-belge de Martin Bourboulon, 2023. Second volet de l’adaptation du roman éponyme d’Alexandre Dumas, 1844. Avec Eva Green, François Civil, Lyna Khoudri, Vincent Cassel, Romain Duris, Pio Marmaï.

Thèmes

Manipulation.

Me méfiant des biais de négativité (!), induit par la pénible impression laissée par le premier volet, je serai d’abord attentif au positif.

 

Selon moi, ce dernier se concentre sur deux points (au double sens du terme). Sans conteste, la plus grande réussite du film réside dans le personnage de Milady. Assurément servi par cette grande actrice qu’est Eva Green, il l’est aussi par certains choix scénaristiques. Passons les trahisons ponctuelles à l’égard de la lettre de Dumas. Le réalisateur en a sauvé l’esprit. En effet, le grand romancier avait voulu inventer un personnage hautement vénéneux, avant que la psychiatrie ne décrive les profils sociopathiques. Or, à la glaciale capacité de manipulation jusqu’à l’assassinat de sang-froid, s’adjoint une incendiaire jalousie mortifère qui lui fait envoyer à la pendaison celle qui vient de la sauver, pour le seul tort d’être follement aimée par celui qui s’est soustrait à sa diabolique tentative de séduction. Astucieuse invention du cinéaste, honorant le psychisme tourmenté de ces non-aimants qui sont d’abord des mal-aimés.

Toujours pour moi, la plus remarquable scène du film réside dans le duo-duel initial (dans la grotte, non sous la tente) où la tentatrice essaie de faire chuter le jeune mousquetaire amoureux et où, rebondissement aujourd’hui inattendu, celui-ci résiste au nom de la puissance fidèle de son amour que nous venons d’évoquer.

Et puisque jamais deux sans trois, je joindrai la scène, elle aussi imprévue, où l’on voit D’Artagnan, toujours follement épris de sa Belle, supplier Dieu pour elle et être exaucé.

 

Sinon, je sors de ce prétendu grand spectacle (qui n’a de grand que le budget pour un film non hollywoodien) entre déception et colère.

Désappointement pour la confusion des scènes de duel filmées de trop près, caméra à l’épaule. Déception plus grande pour la confusion d’une intrigue qui a substitué le spectaculaire au narratif, la discontinuité des micro-objectifs au grand récit dont le roman lui offrait pourtant la matrice et qui se résout dans une réponse cathartique. Sur le fond, la question qui soulève l’histoire (et fait la grande histoire) est la suivante. Dans sa lutte pour le triomphe du bien, D’Artagnan est-il d’abord mû par son amour du Roi ou par la recherche de Constance ? Dans son combat contre le mal, est-il d’abord animé par la vengeance ou par la justice ? On connaît les réponses d’Alexandre Dumas qui souligne le patriotisme de son héros et fait de la fin de Milady une scène mythique où la lune se reflète un moment sur la hache justicière du bourreau de Béthune. Tout à l’inverse, dans une dérive typiquement émotionnalisante, le scénario troque l’amour de Constance contre la constance du patriotisme, et la vindicte contre la vertu…

Mais, plus que la déconvenue, domine le courroux. Contre cette vision si partisane (qui oppose de manière manichéenne les méchants catholiques royalistes aux gentils protestants républicains), si convenue (intersectionnalisme oblige, s’invite un mousquetaire africain, Hannibal), si mensongère (le Richelieu-bashing continue de plus belle, sans nuance ni concession) et si obsédée (à Aramis superstitieux dont le jeu autant que le vêtement lorgnent décidément vers l’inoubliable Jack Sparrow, le vidéaste adjoint, autre invention, un personnage qui, doublement sœur, est son double féminin en matière d’incontinence…).

Pascal Ide

Constance Bonacieux (Lyna Khoudri), qui est au service de la reine Anne d’Autriche (Vicky Krieps), est enlevée sous les yeux de D’Artagnan (François Civil). Dans sa quête effrénée pour la sauver, le jeune mousquetaire est contraint de s’allier à la mystérieuse Milady de Winter (Eva Green). Alors que la guerre est déclarée, Athos (Vincent Cassel), Porthos (Pio Marmaï) et Aramis (Romain Duris), sous le commandement du capitaine de Tréville (Marc Barbé), ont déjà rejoint le front de La Rochelle. Mais il apparaît de plus en plus qu’un complot est ourdi contre le roi Louis XIII (Louis Garrel). Qui en est l’instigateur : le cardinal de Richelieu (Éric Ruf), le duc de Buckingham (Jacob Fortune-Lloyd), le frère du roi, Gaston d’Orléans (Julien Frison), le comte de Chalais (Patrick Mille) ? Plus encore, quel terrible secret hante le plus tourmenté et le plus romantique des mousquetaires, Athos ?

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