Kung Fu Panda, comédie américaine d’animation de Mark Osborne et John Stevenson, 2008.
Thème principal
Courage.
Thèmes secondaires
Blessure, bonheur, désespoir, guérison, apprentissage, mission.
D’une stupéfiante maîtrise technique, ce premier film d’animation 3 D de kung fu, ne lui a heureusement pas sacrifié le scénario, classique mais profond, voire émouvant. Non sans requérir un discernement.
De la technique, je ne soulignerai qu’un point. Les voix précèdent l’image (comme, dans la BD, la bulle prime le dessin) et ce sont celles d’acteurs (Dustin Hoffman, Angelina Jolie, etc.) qui furent filmés pendant qu’ils parlaient. Voilà pourquoi ces personnages, bien qu’animaux et surtout bien que dessinés, présentent une telle expressivité. Aristote disait que « l’art (entendons : la technique) imite la nature », c’est-à-dire non pas la copie, mais se met humblement à son école : il est créativité et non pas création.
Ce savoir-faire est au service d’une véritable histoire. Le film s’ouvre et se termine sur une vue retournée de Po Ping allongé. Toutefois, au terme, il est nimbé d’une lumière or (comme l’héroïsme) et vert (comme la sagesse). Tout en demeurant le même, le panda a beaucoup changé. Une fois n’est pas coutume, je renvoie au commentaire des réalisateurs du film, riche en informations : loin d’en rester à l’anecdote, ils décryptent nombre de symboles (les couleurs, le pêcher, etc.) et scandent l’évolution des héros. Je soulignerai seulement le moment décisif où tout bascule. Après le départ d’Oogway (la tortue créatrice du Kung-Fu), Po, jusqu’à maintenant si décidé de rester au palais de jade, désire aussi partir, car il sait que sa vie est réellement en danger. De son côté, Shifu (élève de maître Oogway, des Cinq cyclones et de Po lui-même) qui haïssait le panda jusqu’à mettre gravement sa vie en danger, veut qu’il reste au nom de la promesse faite à son maître ; en même temps, il ignore comment l’aider à devenir le guerrier dragon. L’impuissance et l’ignorance les conduit au désespoir (et, pour les cinq Cyclones, à la présomption et à la désobéissance). Or, c’est lorsque je touche le fond de la piscine que je peux enfin remonter. Encore faut-il que je décide de donner un coup de pied vers le haut. D’abord Po et Shifu reconnaissent humblement leur division intérieure. Ensuite, dans leur découragement extrême, ils découvrent qu’ils ont un absolu besoin de l’autre. Le désespoir ne devient orgueil que lorsqu’il conduit au repli sur soi. « Tiens ton âme en enfer et ne désespère pas », disait Silouane, le moine du Mont Athos. Enfin, ils se mettent chacun à l’écoute d’une sagesse plus grande qu’eux : là où est né l’art du kung-fu, là, ils renaîtront.
Sans surprise, les réalisateurs sont restés fidèles au fond commun des philosophies orientales, la non-dualité : l’homme se doit de consentir au cosmos (« L’univers en a décidé autrement », déclare Oogway face au choix de Po) ; l’achèvement et la paix se trouvent dans la découverte de sa propre essence (c’est en acceptant d’être ce qu’il est, un panda, que Po vainc Taï Lung : ses points de vulnérabilité sont aussi inaccessibles à l’acupuncture qu’à son adversaire qui rebondit sur lui). Dans la perspective chrétienne, l’homme se distingue et du cosmos et du Créateur : par sa liberté et sa conscience, il se tient au-dessus de la nature qu’il est appelé à garder et faire fructifier ; à l’écoute de son désir inquiet d’infini, il cherche même au-dessus de lui, et au plus intime de lui, le Bonheur infini qui étanche toute soif.
Pascal Ide
Passionné, costaud et quelque peu maladroit, Po est sans conteste le plus grand fan de kung fu. Serveur dans le restaurant de nouilles de son père, son habileté reste encore à prouver.
Elu pour accomplir une ancienne prophétie, Po rejoint le monde du kung fu afin d’apprendre les arts martiaux auprès de ses idoles, les légendaires Cinq Cyclones : Tigresse, Grue, Mante, Vipère et Singe, sous les ordres de leur professeur et entraîneur, Maître Shifu.
Mais Taï Lung, le léopard des neiges fourbe et animé d’un désir de vengeance, approche à grands pas, et c’est Po qui sera chargé de défendre la vallée face à cette menace grandissante.