Jumanji, film fantastique américain de Jake Kasdan, 2017. Adapté de l’ouvrage éponyme de Chris Van Allsburg, 1981. Avec Dwayne Johnson, Jack Black, Kevin Hart, Karen Gillan.
Thèmes
Conversion, Triangle dramatique de Karpman.
Pour Hollywood, nous le savons, toute aventure extérieure doit se traduire par une aventure intérieure – même si ce chemin de transformation est ici cousu de fil blanc. Nous le savons aussi, cet itinéraire sera nécessairement un changement positif, immédiat et sans reste (les cinq jeunes reviendront tous intacts et dans leur temps respectif) – même si le scénario semble oublier les défenses de l’inconscient, les aveuglements de l’esprit et les faiblesses de la volonté.
Mais pourquoi bouder notre plaisir et cette bonne nouvelle, surtout en période de Noël ? Demandons-nous plutôt : en qui nous projetterons-nous ? Le casting psychologique, dont les Américains sont passés maîtres, embrasse une grande variété de profils, avec ses ombres et ses lumières, ses talents et ses dysfonctionnements. Ce qui est dit à plusieurs reprises de l’heureuse diversité des compétences l’est encore plus de celle des profils humains. Donc, à qui nous identifierons-nous davantage ? À l’un des deux pseudo-losers ou l’un des deux faux-gagnants ? Au victimaire, au sauveteur, au bourreau ou à l’indifférent ? À l’homme ou à la femme, au gros ou au mince, au Noir ou au Blanc ? À l’intellectuel qui ne cesse de juger, à la « bombasse » (mot employé par le doublage) qui ne cesse de mépriser, au geek qui ne cesse de trembler… ?
Toutefois, l’essentiel ne réside pas dans la carence du point de départ, mais dans la plénitude à l’arrivée. La fête de Noël nous rappelle avant tout que le jour où l’Enfant est né dans la crèche de Bethléem, le monde, à son insu, a radicalement changé, que les ténèbres ont commencé à reculer irréversiblement devant la Lumière des nations et que la mort et le péché ont été définitivement vaincus. Elle nous annonce ensuite que le divin Messie n’est né dans la pauvre petitesse d’une étable que pour naître dans la pauvre petitesse de mon cœur (cf. Jn 1,12, qui, plus que l’Incarnation, est le cœur du prologue). Autrement dit, Jésus offre le prototype suprême de la double loi d’intériorisation et de transformation positive, dont traite Jumanji.
Pascal Ide
Quatre lycéens, Spencer (Alex Wolff), Bethany (Madison Iseman), Fridge (Ser’ Darius Blain), Martha (Morgan Turneren),sont en retenue. Après avoir découvert une vieille console contenant un jeu vidéo dont ils n’avaient jamais entendu parler, les quatre jeunes se retrouvent mystérieusement propulsés au cœur de la jungle de Jumanji, dans le corps de leurs avatars : Spencer (Dwayne Johnson), Bethany (Jack Black), Fridge (Kevin Hart) et Martha (Karen Gillan). Ils vont rapidement découvrir que l’on ne joue pas à Jumanji, c’est le jeu qui joue avec vous… Pour ne pas demeurer à jamais prisonniers de Jumanji et revenir dans le monde réel, chacun va devoir affronter les pires dangers et, plus encore, triompher de ses pires travers.