Julie (en 12 chapitres)
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Pays:
Norvégien
Thème (s):
Acédie, Amour, Jeunesse, Liberté
Date de sortie:
13 octobre 2021
Durée:
2 heures 8 minutes
Évaluation:
***
Directeur:
Joachim Trier
Acteurs:
Renate Reinsve, Anders Danielsen Lie, Herbert Nordrum
Age minimum:
Adultes

Julie (en 12 chapitres) (Verdens Verste Menneske : littéralement « la pire personne au monde »), drame norvégien, co-écrit et réalisé par Joachim Trier, 2021. Avec Renate Reinsve, Anders Danielsen Lie et Herbert Nordrum.

Thèmes

Acédie, liberté, jeunesse, amour.

La vision du film étant beaucoup trop éloignée, mon souvenir sera malheureusement trop vague (peut-on conseiller à un public adolescent ?) et ma critique trop elliptique. Je me souviens à la sortie m’être dit que, dans Julie, il y a quelque chose d’un Rohmer, quelques décennies en plus, et quelques degrés de longitude (et Celsius) en moins.

Comme le réalisateur français avec Paris, le cinéaste Nouvelle Donne (2006) et d’Oslo, 31 août (2011) fait d’Oslo un personnage à part entière de ses histoires en y dessinant une nouvelle Carte du Tendre. Comme Rohmer, il fait vibrer de manière inattendue, la poésie du quotidien (ainsi, dans cette scène d’où est tirée l’affiche du film où, follement amoureuse, l’héroïne traverse une ville où tout, personnes et choses, s’est immobilisé au nom du cri romantique par excellence : « Ô temps, suspends ton vol »). Comme l’auteur de La femme de l’aviateur, Joachim Trier sait filmer la fraîcheur hésitante de la jeunesse, non sans introduire une discrète espérance : au final, Julie aura bougé et, systémiquement, ses deux amours aussi.

On objectera à ce rapprochement l’immanentisme morne de cet univers scandinave dénué non seulement du Tout-Autre, mais d’une altérité véritable vers qui se tourner et à qui se donner : si Julie sort d’une certaine dépendance pour acquérir au terme une indépendance, nous ne la voyons pas accomplir le pas ultérieur par lequel elle passerait de l’indépendance à l’interdépendance, c’est-à-dire à l’exode de soi qui seul accomplit notre identité. Toutefois, ne pourrait-on sauver la proposition du cinéaste en avançant que l’indécision de son héroïne ne tient pas tant à un manque de volonté qu’à un manque de finalité ? Ne nous proposerait-il pas une description du drame spirituel de notre temps, l’acédie, sous le voile trompeur tout aussi actuel du divertissement généralisé ?

Pascal Ide

Julie (Renate Reinsve), trentenaire, a presque achevé ses études de médecine. Mais elle se rend compte que cette orientation ne lui plaît pas, bifurque vers la psychologie, puis vers la photo. Elle rencontre Aksel (Anders Danielsen Lie), un quadragénaire, auteur à succès de bandes dessinées, qui est séduisant, tendre, bref, a tout pour plaire. Pourtant, le tandem n’est pas si bien accordé. Aussi, lorsque Julie croise Eivind (Herbert Nordrum), de dix ans plus jeune, serveur dans un café, pensionnaire au Théâtre national de Genève et acteur populaire de séries télévisées, en tombe-t-elle amoureuse. Mais pour combien de temps ?

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