Hitman and Bodyguard, film d’action américain de Patrick Hugues, 2017. Avec Ryan Reynolds, Samuel L. Jackson, Gary Oldman, Salma Hayek et Élodie Yung.
Je ne vais assurément pas faire plus qu’une note de bas de page pour ce nanar majuscule qu’est Hitman and Bodyguard, 2017. L’échec de l’affiche anticipe celui du film… Qu’il est difficile de réussir une comédie ! Surtout lorsqu’elle se marie mal avec sa complaisante sanguinolence. Mais Ryan Reynolds a du mal à raccrocher son costume de Deadpool (2 suites sont malheureusement prévues), agressif, transgressif et dépressif.
Pourtant, cela n’interdit pas de penser, au moins minimalement, et de se dire qu’il y avait une bonne idée à travailler. Bien évidemment, le double genre du thriller et de la comédie se conjugue mal, très mal, avec la narrativité, c’est-à-dire l’évolution (la diachronie) des personnages. Il faut donc se rabattre sur la grille synchronique. Et ici comment ne pas relever cette structure ternaire universelle que Sergio Leone a réussi à nommer et magistralement illustrer : le bon, la brute et le truand. D’ailleurs, une bonne partie du film cherche à nous montrer combien le Hitman (le truand) est au fond un gentil qui a mal tourné, mais qui ne demande qu’à redevenir gentil. Les parallèles avec le grand western léonien, sans doute involontaires, ne manquent pas, jusqu’à la relation privilégiée du truand avec la religion et la mort sélective du méchant… Un ajout significatif souligne cette tripolarité, la relation au féminin : amoureuse, mais en souffrance intime, pour le bon qui manque décidément d’humour ; amoureuse, mais en souffrance seulement extérieure (la distance), pour le truand ; sans amour pour la brute.
Pascal Ide