Godless
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Pays:
Américain
Année:
2017-
Thème (s):
Féminisme, Homosexualité, Salut
Durée:
1 heures 0 minutes
Évaluation:
**
Directeur:
Scott Frank
Acteurs:
Jack O'Connell, Michelle Dockery, Scoot McNairy
Age minimum:
Adolescents et adultes

Godless, mini-série américaine créée et réalisée par Scott Frank, diffusée le 22 novembre 2017 sur Netflix. La série est composée de sept épisodes d’environ 70 minutes chacun. Avec Jack O’Connell, Jeff Daniels, Michelle Dockery, Scoot McNairy, Merritt Wever, Thomas Brodie-Sangster.

Thèmes

Salut, homosexualité, féminisme.

Le tout premier western produit par Netflix est encensé par une critique qui salue les paysages fascinants, les personnages passionnants, un casting impressionnant et un scénario innovant. Pourtant, le vent qui souffle sur cet immense et plat paysage désertique entre Nouveau Mexique et Colorado (peu à voir avec le charme immémorial de Monument Valley) m’apparaît plus méphitique que nostalgique, plus déplacé qu’inspiré.

 

Mais saluons d’abord les itinéraires de « rédemption » parcourus par les protagonistes principaux : Alice, la malchanceuse (deux fois veuves) et la mal-aimée (elle fut violée et, maudite par LaBelle, est traitée en paria), devenue une mal-aimante durcie et aigrie, découvre qu’elle peut à nouveau vibrer et, pourquoi pas, se marier ; Bill, l’homme sans ombre et sans avenir, cesse de fuir par honte, orgueil et désespoir, recouvre sa dignité avec sa mission et peut relever son visage au regard voilé ; Mary Agnes, la forte personnalité excluante qui finit par être exclue, sort de son amertume accusatrice et se réconcilie avec ses consœurs de la ville minière ; Truckee, l’orphelin délaissé par sa mère désemparée et sa grand-mère indienne déracinée (elle ne parle pas un mot d’anglais), trouvera dans ce providentiel étranger de passage, Roy, le père de substitution qui sera assez proche pour lui transmettre savoir-faire et savoir-être, mais demeurera assez à distance pour s’en détacher à temps ; Roy, enfin, surtout, l’enfant maudit qui, sans pouvoir encore devenir pleinement un adulte capable de s’engager, s’arrachera à sa bestialité violente en domestiquant ses pulsions et en apprenant à lire, s’affranchira de son faux père et vrai pervers en le tuant et en donnant son argent par reconnaissance (« Merci ») et générosité, enfin partira retrouver, à son tour, cette figure paternelle construite qu’est son frère.

Bien évidemment, dans la typologie obligée du western dont nous répétons qu’elle n’est pas manichéenne, le seul personnage à ne pas changer est Frank Griffin, la figure tourmentée et faussement complexe de ce sociopathe troublé autant que trouble qui s’achète une bonne conscience en se prétendant le bienfaiteur d’un hameau atteint par une épidémie, en les tuant méthodiquement, et une réputation de visionnaire illuminé en certifiant qu’il a vu comment il mourrait.

 

Reste que le titre n’a rien d’accidentel : GodlessUne terre sans dieux a traduit le Québec qui, pour une fois, n’est pas assez littéral : « Sans Dieu ». Un désert qui n’est pas déserté par Dieu, mais que le scénario a voulu priver de la présence de son Créateur. Pire, il a fait du « bad guy » un prêcheur satanique qui ne cesse de répéter que la seule loi est celle de l’homme et qui, dès le premier épisode, prend la place de Dieu en entrant à cheval dans une église. Lorsqu’enfin, au terme, arrivera un vrai pasteur, son discours sera d’un plat humanisme (seul sauve l’amour, quel qu’il soit, et Mary Agnes la rebelle l’entend bien ainsi), aussi anachronique que flagorneur.

Et, bien évidemment, la conséquence aujourd’hui obligée, mais déjà prophétisée par l’Apôtre (Rm 1, 20 s. Cf. les salutaires mises au point de Jean-Baptiste Édart, « Homosexualité, N’oublions pas saint Paul », La Croix, 26 mars 2021 : Tribune publiée sur https://www.la-croix.com/Debats/Homosexualite-pas-ignorer-saint-Paul-2021-03-26-1201147876 ; Innocent Himbaza, Adrien Schenker et Jean-Baptiste Édart, Clarifications sur l’homosexualité dans la Bible, coll. « Lire la Bible » n° 147, Paris, Le Cerf, 2007) est que le déni du Tout-Autre conduit à celui de l’autre. D’où l’apologie de l’homosexualité sous les traits de cette femme blessée qui est magnifiée comme le sauveur de LaBelle, le tout sur fond de féminisme militant où les seules et rares figures d’homme acceptables sont les déclassés…

À moins que… l’on ne sauve quelques gestes et images symboliques : la construction commune de l’église qui s’achève par la croix, le dépouillement du pseudo-pasteur comme acte final de vérité, l’ouverture en apothéose à l’infini qu’est l’Océan Pacifique et pacifiant.

Pascal Ide

Nouveau-Mexique, 1880. Un groupe de rangers à cheval émerge de la brume et de la poussière. Ils pénètrent lentement dans une petite ville jonchée de cadavres. Dans la nuit, un homme frappe à la porte d’un ranch. Une voix de femme, Alice Fletcher (Michelle Dockery : oui, vous avez bien lu, il s’agit de « Lady Mary » de Downton Abbey, le service à thé et l’humour en moins), lui demande de décliner son identité. Face à l’absence de réponse, elle tire et blesse à la gorge l’homme dont on découvrira plus tard qu’il s’appelle Roy Goode (Jack O’Connell). Les deux événements sont reliés. Roy fut élevé par un hors-la-loi, Frank Griffin (Jeff Daniels), qui l’a traité comme son fils. Mais, en ayant assez des agissements manipulateurs et sanglants de ce dangereux psychopathe et de sa bande de trente tueurs, Roy s’est enfui, non sans dérober à Frank sa fortune et le blesser gravement, au point qu’il devra être amputé du bras gauche. Pour passer sa colère, Frank a cruellement fait tuer tous les habitants de la ville.

Roy a donc trouvé refuge chez Alice, une veuve qui élève son fils Truckee (Samuel Marty), près de la ville de La Belle qui présente une particularité singulière : un accident minier, un coup de grisou, a tué d’un coup ses 83 hommes valides. La seule population masculine qui demeure est constituée par les vieillards, le shériff Bill McNue (Scoot McNairy), qui est constamment en vadrouille et que tout le montre traite de lâche, alors qu’il est seulement désespéré de perdre la vue, et son accolyte, aussi courageux que fleur bleu et ingénu, Whitey Winn (Thomas Brodie-Sangster). Autant dire que désormais, ce sont les femmes qui dirigent la ville, au premier rang desquelles, une maîtresse femme qui aime les femmes, Mary Agnes (Merritt Wever).

Griffin, lui, n’aura de cesse de retrouver l’ancien protégé qui l’a trahi. Comment la population de La Belle pourra-t-elle s’opposer à sa confrérie d’assassins, tous plus instables les uns que les autres ? Quel passé tourmenté dissimulent les différents personnages qui, le passage par Sergio Leone oblige, ne peuvent simplement se distribuer en bons et en mauvais ?

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