Fast & Furious : Hobbs & Shaw, thriller de David Leitch, 2019. Avec Dwayne Johnson, Jason Statham.
Thèmes
Frères ennemis, transhumanisme.
Fast & Furious : Hobbs & Shaw, suite de Fast and Furious 8, est un film grand public à gros budget (200 millions de dollars !), gros effets, grosses bastons, gros muscles, gros rires (parfois gras), sans grands acteurs mais un grand méchant plutôt réussi. Qui, contre toute attente, réussit à introduire un peu de finesse. Notamment de trois manières.
D’abord, en ménageant une évolution vraiment progressive entre les frères ennemis qui, bien entendu, réussiront à s’assembler et faire équipe, non pas vraiment par obéissance à leurs supérieurs (à qui ?), mais un tout petit peu pour lutter contre un ennemi plus fort qu’eux, un peu plus pour poursuivre un même bien commun (« Sauver la planète »), encore davantage par esprit de famille, mais surtout parce que chacun doit affronter le dissensus non pas au dedans de son propre clan, mais au dedans de lui.
Ensuite, en renouvelant l’opposition manichéenne des bons et des méchants, par le triangle plus mouvementé et souvent dessiné sur ce site, des Victimes qui s’identifient aux premiers, des Bourreaux qui s’identifient aux seconds, et des Justiciers qui se situent quelque part entre les deux extrêmes.
Enfin, en ne se contentant pas d’opposer les êtres humains, mais en étendant le conflit aux visions du monde qu’ils représentent. D’un côté l’humanité 2.0, symbolisée par l’anarchiste génétiquement modifié, qui lutte avec les armes du futur et asservit le faible par la technique en se prenant pour le dieu à venir. De l’autre, l’homme (quasi-)nu, symbolisé par les Samoans, unis à leur famille, qui se battent avec leurs armes ancestrales et surtout en communion avec les dieux et les anciens.
Si nous regrettons que l’esprit de la franchise soit oublié (le triangle du bon, de la brute et du méchant, sur fond de courses-poursuites automobiles dans les rues de Los Angeles), remercions l’un des rares blockbusters de la canicule estivale de nous distraire sans trop échauffer nos neurones…
Pascal Ide
Depuis que Luke Hobbs (Dwayne Johnson), fidèle agent de sécurité au service diplomatique des Etats-Unis, combatif mais droit, et Deckard Shaw (Jason Statham), un homme sans foi ni loi, ancien membre de l’élite militaire britannique, se sont affrontés en 2015 dans Fast & Furious 7, les deux hommes font tout ce qu’ils peuvent pour se nuire l’un à l’autre.
Mais lorsque Lore Brixton (Idris Elba), un transhumain augmenté, met la main sur une arme de destruction massive après avoir battu le meilleur agent du MI6 qui se trouve être Hattie Shaw (Vanessa Kirby), la sœur de Deckard. Les deux ennemis de longue date vont devoir alors faire équipe pour faire tomber le seul adversaire capable de les anéantir.