Décroche les étoiles
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Pays:
franco-américain
Thème (s):
Amitié, Amour, Famille
Date de sortie:
4 septembre 1996
Durée:
1 heures 47 minutes
Directeur:
Nick Cassavetes
Acteurs:
Gena Rowlands, Marisa Tomei, Gérard Depardieu
Age minimum:
Adolescents-adultes

 

 

 

Décroche les étoiles, drame franco-américain de Nick Cassavetes. Avec Gena Rowlands, Marisa Tomei, Gérard Depardieu.

Thèmes

Amitié, amour, famille.

Sacha Guitry a dit : « J’aime les femmes quand elles sont belles. » Il ajoute aussitôt : « J’ai remarqué que les femmes sont toujours belles quand elles sont aimées. » Il faudrait ajouter : « et quand elles aiment. »

Mildred Hawkes est une mère très possessive. Ses enfants le lui rendent bien, sur deux modes contrastés : la captation, pour Ethan, le fils  – préféré – qui ne supporte pas que l’autre, sa femme réduite à l’état d’ilote ou sa mère (« Je te veux près de moi »), puisse trouver son bonheur hors de lui ; le rejet pour la fille, que, pour mieux s’en masquer la cause, Meg s’empresse de justifier en invoquant le droit à la différence.

Ne suis-je pas injuste ? Milly n’a-t-elle pas tout donné à ses enfants – jusqu’au maigre pécule qui la fait vivre – ? La première scène nous la montre distribuant les journaux au petit matin, en lieu et place de sa fille. Mais écoutons : Mildred rumine. Rancœur veut dire cœur ranci…

Jusqu’au jour où sa voisine, Monica, lui propose de s’occuper de son fils J.J. On est en droit de craindre le pire : Mildred ne va-t-elle pas reproduire le même scénario captatif, d’autant que le vide affectif créé par le départ de sa fille est propice à ce transfert. Mais la largeur de la rue va permettre une salutaire prise de distance. Monica sera, pour Mildred, son révélateur. C’est d’ailleurs devant le miroir du bar qu’elle prend conscience de la fragilité de l’amour et parle à Monica autant qu’à elle-même : « Ne triche pas avec ton mari. Il cessera de t’aimer. » Mildred découvre en celle-ci, à la différence sociale et d’âge près, la mère battante, mais fusionnelle, qu’elle est. Un dialogue simple et dense le fait comprendre : « Tu es mon homme, dit Monica à J.J. – Je croyais que c’était papa. – Maintenant, c’est toi. » Dès lors, Mildred saisit qu’aimer réellement J.J. n’est pas se substituer à son père, c’est le lui redonner. Elle doit travailler non seulement à aimer l’enfant pour lui-même (s’en faire un ami et non un fils), mais à reconstruire le foyer. « C’est son père qui doit l’élever. »

Peut-être, dans son propre foyer, Mildred avait-elle, au moins en partie, troqué l’épouse contre la mère, ce qui expliquerait sa captation. Quoi qu’il en soit, maintenant, tout s’enchaîne. D’abord, Mildred prend conscience de l’attitude de ses enfants : « Les enfants sont jaloux. » Elle trouve la force de renoncer à la double tentation de son fils (l’enfermer dans une cage dorée, à San Francisco, en la coupant de ses racines) et de sa fille (qui lui propose de revenir à la maison où elle trouverait la sécurité de sa présence, jusqu’à la prochaine crise). Ensuite, en refusant de s’emparer de l’autre, en acceptant le retour du mari de Monica, donc le risque de perdre J.J., son meilleur ami, Mildred fait entrer dans sa vie l’aventure, et le tout premier risque, qui est celui d’être aimé : et cela de quelqu’un de différent, mais qui l’aime pour elle-même : « Vous êtes 100% femme. »

La dernière scène le résume admirablement. Mildred part pour Miami rejoindre Big Tommy. Sa fille l’accompagne : « Fais ce que tu veux de ton argent. » Pour la première fois, Mildred se refuse de donner un conseil moralisateur. Laissant ses enfants libres, Milly accède à la liberté d’aimer. Sa fille alors s’émerveille : « Que tu es belle, maman ! » Kalloskagathos, disaient les Grecs (le-beau-et-le-bien en est la traduction approximative). Décidément, aimer rend beau…

Pascal Ide

Une parfaite mère de famille, veuve et délaissée par des enfants qui ont fini par grandir, se retrouve face à elle-même. Elle reprend confiance en elle quand elle devient la baby-sitter du fils de sa voisine, avec laquelle elle se lie d’amitié.

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