Deadpool et Wolverine
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Pays:
Américain
Thème (s):
Ironie, Super-héros, Télépathie
Date de sortie:
24 juillet 2024
Durée:
2 heures 7 minutes
Évaluation:
***
Directeur:
Shawn Levy
Acteurs:
Ryan Reynolds, Hugh Jackman
Age minimum:
Adolescents et adultes

Deadpool et Wolverine (Deadpool & Wolverine), fantastique américain de Shawn Levy, 2024. 34e film de l’univers cinématographique Marvel et 4e de la phase cinq. Avec Ryan Reynolds et Hugh Jackman.

Thèmes

Super-héros, télépathie, ironie.

Si Deadpool et Wolverine mérite de faire partie de la franchise très prolixe de l’univers cinématographique Marvel, il hérite aussi de ses limites internes et de ses présupposés – qu’il n’est pas impossible de généraliser.

 

  1. Il serait paraphrastique d’entrer dans le détail de ces originalités. Relevons ce qui me semble être les trois plus grandes.

La première concerne le super-vilain qui se décline ici au féminin. Cassandra présente une double particularité : elle possède une puissance apparemment sans limite et pénètre les esprits au point de pouvoir les transformer. Elle joint donc paradoxalement le pouvoir télépathique, caractéristique du professeur Xavier, le fondateur de l’école des X-Men, et l’omnipotence de son pire ennemi, le torturé et torturant Magnéto. Ajoutons que cette télépathie est rendue spectaculaire, au double sens du terme : le scénario l’a transformée en un spectacle. Et donc en montre mieux la puissance aliénante. En effet, tant de récits et d’écrits New Age ont si banalisé ce pouvoir psy, voire en font le talent obligé d’une humanité avancée enfin parvenue à la sagesse, que ses partisans ont oublié son impossibilité ontologique (l’esprit est d’une profondeur potentiellement divine telle que seule la cause seconde qui le possède et la Cause première qui le crée lui sont intimes) et sa perversion éthique (violer l’intimité et aliéner la liberté).

La deuxième concerne le scénario en général qui développe le concept clé de multivers, caractéristique de la seconde saga (les trois phases de la première étant centrée, rappelons-le, sur l’infini) en introduisant quelques nouvelles variantes cohérentes : l’Éternel Flux Temporel, le Tribunal des Variations Anachroniques (TVA), l’Agglomérateur, le Chrono Broyeur – même si, pour le cerveau lent qu’est le mien, leur présentation est trop rapide et leur explication trop elliptique. Le tout sur fond de croisement réussi des deux univers superhéroïques (MCU ou Marvel Comics et DC ou DC Comics) – ce qui explique que le film soit l’un des plus gros succès du box-office (en 2 semaines, il cumule plus d’1 milliard et 200 millions dollars de recettes mondiales et près de 3 millions d’entrées en France…).

La troisième concerne l’histoire en particulier. Par leur conjugaison improbable, les deux protagonistes principaux vont inévitablement évoluer, c’est-à-dire à la fois guérir et se corriger. En sens opposé. Wolverine en son intériorité : il sort enfin de sa rage meurtrière, en connectant avec la tristesse profonde de sa culpabilité et de la perte qu’elle cache. Deadpool en son extériorité : il sort de sa solitude, qui provient autant de la perte de l’être aimée que de l’absence d’une mission super-héroïque, donc d’une équipe fraternelle et d’une identité.

Ainsi Logan et Wade accèdent à la loi d’or super-héroïque qui elle-même est postérieure à son âge d’or. En effet, à la première génération de superhéros messianiques quelque peu ingénus, a succédé une deuxième génération quelque peu désabusée, mais qui n’a pas renoncé à sa mission (« Montre-moi que tu t’engages pour une cause qui te dépasse »). Cette attitude plus unifiée qu’il y paraît est bien résumée dans le mot final de Wolverine, et qui vaut autant pour Deadpool : « Parfois ceux qu’on sauve nous sauvent en retour ». Cette phrase m’enchante parce qu’il épouse la loi du don et parce qu’il ne serait pas impossible de la mettre en résonance avec la christologie de la lettre aux Hébreux : « Il apprit par ses souffrances l’obéissance et, conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel » (He 5,8-9).

 

  1. Venons-en à mes deux résistances. Elles tiennent à toute la dernière saga en général et au personnage de Deadpool en particulier.

Le multivers n’est pas seulement impossible métaphysiquement (de sorte que la science-fiction devient fantastique ou du moins brouille sa frontière avec la fantasy), mais contradictoire logiquement et donc instable scénaristiquement. Il opère synchroniquement ce que le voyage temporel instaure diachroniquement. Ce dernier rend réversible le plus grand drame de l’humanité, la mort et, en l’annulant, dédramatise définitivement toute histoire (tel est le grand reproche que j’adresse à Endgame). Les univers parallèles, eux, néantisent le plus grand don de l’humanité : la personnalité unique de chaque homme, en démultipliant les copies jusqu’à l’inverser – ce qui, là encore, neutralise du dedans le ressort scénaristique le plus passionnant : les retournements de la liberté. Voilà pourquoi le scénario ne veut pas abuser du multivers et, lorsqu’il y fait appel, soit il accélère et ironise (la rencontre initiale avec les copycat de Wolverine), soit il se décrédibilise (comment l’armée des 100 clônes de Deadpool est-elle moins puissante qu’un seul exemplaire ?).

 

C’est à propos du persiflage de Deadpool que ma critique devient la plus subjective. En effet, la salle bondée de jeunes (et ce n’est pas que l’effet JO) rie de bon cœur à ses blagues dévastatrices, mais, il est vrai, plutôt créatives. Son cynisme fait d’autant plus mouche qu’il pointe des travers de notre société (comment ne pas se réjouir de la critique de la génération Z qui, portée à la victimisation, « surjoue son trauma » ?), que, à la manière de Tex Avery en dessin animé ou Philémon en bande dessinée, il prend du recul sur le film même et qu’il nomme tout fort ce que le spectateur pense tout bas, mais n’a jamais osé dire tout haut.

Toutefois, je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais je dois avouer que cette ironie aussi permanente que meurtrière (Wade tue avec les mots avant que de tuer avec ses gestes) à la fois me gêne et me fatigue. Il me gêne, du fait de l’emploi quasi-obsessionnel du registre obscène. Il me saoûle (pour employer l’un des mots favoris de cette même génération), c’est-à-dire qu’il m’épuise psychiquement par son incontinence verbale continue qui sature la bande sonore et, plus encore, me lasse spirituellement par ce second degré sarcastique qui interdit (presque) de croire même à ses prises de conscience les plus sérieuses (que celui qui crie au loup…) Ainsi, la mise en scène de ce que la psychanalyse a très bien démasqué comme un mécanisme de défense (mixé avec un TDAH d’ailleurs auto-diagnostiqué) accède à son effet délétère : pour les autres et pour lui-même. En clivant la personne d’elle-même (la première scène, emblématique, montre que Deadpool se parle, même lorsqu’il est seul au monde), cette insolence verbale et verbeuse le clive de tous les autres.

 

Alors, pourquoi trois étoiles ? Parce que cet opus particulièrement inventif augure positivement de la suite et a réussi enfin à inventer son bad guy, en l’occurrence, sa bad girl, une Thanos au féminin, qui devra encore gagner en rhétorique manipulatrice. Tout en espérant un peu plus de tempérance dans l’élaboration de ce multivers trop échevelé et trop paradoxal.

Pascal Ide

Histoire globale

Six ans après les événements de Deadpool 2, Wade Wilson mène une vie tranquille, ayant laissé derrière lui son époque de mercenaire et cherche des petits boulots. Jusqu’au jour où il est retrouvé par le Tribunal des Variations Anachroniques (TVA), une organisation dont la mission est de surveiller les différentes réalités du multivers et tenter de régler les interférences temporelles. L’agent Paradox lui propose alors l’opportunité de devenir un véritable héros parmi ceux du MCU (Univers cinématographique Marvel). Dans son périple, il croise la route de l’indomptable mutant Wolverine, qu’il va tenter de convaincre de l’aider. Tous les deux vont s’unir pour sauver leur univers.

Histoire détaillée

En 2018, sur la Terre-10005, Wade Wilson alias Deadpool (Ryan Reynolds) utilise la montre temporelle de Cable pour se rendre sur la Terre-616 (désigné aussi comme l’Éternel Flux Temporel). Il y demande à Happy Hogan (Hugh Jackman) de rejoindre les Avengers, mais celui-ci refuse.

Six ans plus tard, sur la Terre-10005, Wade a pris sa retraite en tant que Deadpool. Il travaille désormais dans un magasin de voitures aux côtés de Peter Wisdom (Rob Delaney). Wade a également rompu avec sa petite amie Vanessa Carlysle (Morena Baccarin).

Lors de la fête d’anniversaire de Deadpool avec ses amis, le Tribunal des Variations Anachroniques (TVA) capture Wade et le livre à un de ses agents, M. Paradox (Matthew Macfadyen), qui lui propose de rejoindre l’Éternel Flux Temporel, où il pourrait devenir un véritable héros aux côtés des Avengers. Cependant, l’univers de Wade se détériore à la suite de la mort de Logan alias Wolverine, qui se révèle être « l’Agglomérateur » de la Terre-10005, c’est à dire un individu indispensable à son univers, sa mort entraînant alors la décomposition de son flux temporel. Paradox révèle alors à Wade que son flux temporel disparaîtra dans deux mille ans. Mais pour Paradox, cela n’est pas assez rapide. Il fut donc choisi pour superviser l’annihilation de la Terre-10005. Il déplore les nouvelles méthodes du TVA, consistant à ne plus élaguer les flux temporels, mais les laisser disparaître naturellement. Il présente ensuite à Wade le « Chrono Broyeur », un activateur qui, une fois terminé, lui permettra de désintégrer la matrice spatio-temporelle de l’univers de Wade. Paradox lui offre deux options : retrouver ses amis pour disparaître avec eux dans environ soixante-douze heures ou rejoindre l’Éternel Flux Temporel. Wade casse le nez de Paradox et vole son Pad Temporel pour voyager à travers le multivers et trouver un Variant de Logan afin de remplacer sa version défunte et ainsi sauver son univers.

Après avoir tué un escadron de Minuteurs du TVA à ses trousses et rencontré des centaines de Variants de Logan, Wade ramène un Logan saoul au TVA, où il apprend que ce Logan particulier a laissé tomber son propre univers dans le chaos. Paradox brouille Wade et Logan, ce qui les envoie dans le Vortex (le Néant6), un endroit désertique où se trouvent les Variants que le TVA supprime. Là, Wade et Logan s’engagent dans un long combat au corps à corps, mais Wade finit par convaincre Logan de faire équipe en lui expliquant que le TVA peut modifier le passé de Logan et ainsi réparer son univers. Le duo est alors pris d’assaut par par plusieurs Variants des ennemis mutants des X-Men, dirigés par Dents-de-sabre. Ils sont capturés et font également la rencontre de Johnny Storm alias la Torche humaine (Chris Evans), qui leur expliquent que les mutants sont les sbires de Cassandra Nova (Emma Corrin), la sœur jumelle surpuissante de Charles Xavier. En arrivant au repaire de Cassandra, le cadavre immense d’un Variant de Scott Lang, Cassandra tue Johnny parce que, selon Wade, il l’a violemment insultée. Par la suite, elle explique au duo qu’elle a profité de son exil pour imposer son pouvoir dans le Vortex en tuant ou en réduisant en esclavage les nouveaux arrivants. Alioth, une gigantesque créature, apparaît et s’apprête à dévorer le duo. Wade et Logan réussissent à s’échapper rapidement avant que le monstre ne puisse les dévorer.

Après leur évasion, Wade et Logan sont aidés par un Variant de Wade, « Nicepool », et se rendent dans les régions frontalières du Vortex pour rejoindre le groupe de résistance contre Cassandra et ses sbires. Le duo fait la rencontre d’Elektra Natchios (Jennifer Garner), Eric Brooks alias Blade (Wesley Snipes), Remy LeBeau alias Gambit (Channing Tatum) et de Laura Kinney alias X-23 (Dafne Keen). Wade propose à l’équipe de se joindre à eux pour venger la mort de Johnny et de possiblement trouver un moyen de sortir du Vortex. Logan, persuadé que Cassandra est invincible, décide de ne pas rejoindre Wade et les autres. La nuit tombée, Logan raconte à Laura comment son univers est tombé dans le chaos et comment il a abandonné les X-Men, ce qui a entraîné leur massacre par des forces anti-mutants.

Le lendemain, Logan décide de rejoindre l’équipe. Ils attaquent alors par surprise le repaire de Cassandra. Alors que le reste de l’équipe affronte les mutants, Logan est emprisonné mentalement par Cassandra, qui fait pression sur sa culpabilité vis-à-vis de la chute de son univers. Wade utilise alors le casque du Fléau pour bloquer les pouvoirs psychiques de Cassandra, mais John Allerdyce alias Pyro (Aaron Stanford) lui tire dessus, se révélant comme l’agent dormant de Paradox chargé de la surveiller et de la tuer par la suite, Paradox la considérant comme trop dangereuse. Logan persuade Wade de retirer le casque pour permettre à Cassandra de guérir. Après avoir convaincu Cassandra de les aider, cette dernière utilise le double anneau comportant la Pierre du Temps et de la Réalité d’un Variant du Docteur Strange pour ouvrir un portail inter dimensionnel à Logan et Wade, les permettant de voyager vers la Terre-10005. Peu après, Pyro révèle à Cassandra le plan de Paradox. Cassandra profite alors du portail pour se rendre sur la Terre-10005, où se trouve également l’agent du TVA.

En arrivant sur la Terre-10005, Wade et Logan veulent se confronter à Cassandra, mais doivent d’abord faire face à la Deadpool Corp, une armée de Variants de Deadpool dirigée par Wanda Wilson alias Lady Deadpool (Blake Lively). L’objectif de Cassandra est alors de se venger du TVA et de détruire l’entièreté du multivers grâce au Chrono Broyeur, pour laisser seulement place au Vortex. Paradox explique alors à Wade et Logan qu’ils peuvent perturber le flux d’énergie du Chrono Broyeur en détruisant les chambres de matière et d’antimatière, mais au prix de leur vie. En utilisant toute leur force, le duo parvient à détruire le dispositif, désintégrant alors Cassandra et sauvant ainsi le multivers. Peu après, la Chasseuse B-15 arrive sur les lieux et arrête Paradox pour avoir construit illégalement le Chrono Broyeur. Grâce à leur exploit en détruisant le dispositif, la réalité de Wade est inexplicablement sauvée de l’anéantissement. En récompense de leurs efforts héroïques, Logan est autorisé à rester dans l’univers de Wade, tandis que ce dernier demande à B-15 de faire libérer Laura, Elektra, Blade et Gambit du Vortex.

De retour à la vie normale, Logan décide de prendre sa retraite en tant que Wolverine pour vivre une vie plus paisible. Plus tard, Wade et Vanessa se réconcilient, autour d’un repas avec Logan, Laura et le reste de leurs amis.

Scène post-générique Dans les bureaux du TVA, Wade expose des images qui prouvent que Johnny a bien prononcé les insultes visant Cassandra qui ont conduit à sa mort.

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