Copycat, drame américain de Jon Amiel, 1996. Avec Sigourney Weaver, Holly Hunter, Dermot Mulroney.
Thèmes
Violence.
Pourquoi cette fascination pour les serial killers (les tueurs en série) ? Pourquoi l’incroyable succès de films comme Le silence des Agneaux, Seven, et le dernier (de la série…), Copycat ?
Il y a un désir de comprendre l’incompréhensible. Peut-être pour se rassurer : que faire si l’on se retrouvait dans la position de la victime ? Plus probablement, pour conjurer le mal : que se passe-t-il dans la tête d’un sadique qui torture ses victimes ? Pourrais-je me retrouver du côté du bourreau ? On sait qu’il existe, en chacun de nous, un secret déséquilibre, ainsi qu’une inquiétante complicité avec le mal, et même l’abominable : nous ne pouvons plus ignorer aujourd’hui que le SS était M. Tout-le-monde.
C’est, pour une part, l’option prise par le film Copycat que d’expliquer la psychologie torturée et torturante de l’assassin à la chaîne. L’héroïne, en effet, est une psychiatre, spécialisée dans les serial killer, Helen Hudson. Plus encore, l’intérêt de ce film est d’avoir montré que, si inventif et génial soit le meurtrier à la chaîne, il est voué à la répétition, qu’elle soit compulsive ou responsable : en effet, le tueur s’aliène à la loi de la série ; de plus, ici, non seulement il reproduit des meurtres anciens, au micro-détail près, avec une minutie que l’on prend pour de l’art, alors qu’elle n’est que manie, mais, à l’intérieur du film, il répétera scrupuleusement un même tentative d’assassinat commise au début : le mal est sordide, jusque dans son manque d’inventivité. Il est copycat.
Mais le film est original à un autre titre (qui a été trop peu et mal exploité) : comment rompre avec la logique infernale du tueur ? Celui-ci est beaucoup plus intelligent que ses victimes, mais son intelligence s’est déconnectée de son cœur. Seul l’amour innove, seule l’amitié introduit de la vie, donc de l’imprévisible, dans du tueur. Certes, celui-ci a prévu que l’inspecteur de police Mary Jeanne Mohahan viendrait sauver la psychiatre, mais non que l’amitié née entre les deux femmes leur donnerait, à chacune, à son tour, de risquer sa vie pour l’autre et donc de briser sa mécanique mortifère.
Il demeure la question : pourquoi, dans chacun de ces trois films, donner le dernier mot à l’assassin ? N’est-ce pas, au nom d’un prétendu réalisme, distiller la conviction désespérante du triomphe finale du mal sur le bien et sacrifier à un manichéisme déresponsabilisant ?
Pascal Ide
Le docteur Helen Hudson, psychiatre réputée et auteur d’ouvrage à succès sur les serial killers, est victime d’un de ses « héros » qui l’agresse sauvagement a l’issue d’une causerie. Fortement traumatisée, Helen vit recluse dans son appartement de San Francisco et n’entretient plus que de rares relations avec le monde extérieur. Jusqu’au jour où elle découvre à la une d’un journal la photo d’une jeune fille victime d’un serial Killer. D’autres crimes ont lieu et Helen se rend vite compte qu’elle est à nouveau en danger.