Tralala, comédie musicale française d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu, 2021. Avec Mathieu Amalric, Josiane Balasko, Mélanie Thierry.
Thèmes
Vérité.
Tralala est encore plus flou dans mon souvenir que Julie (en 12 chapitres). Je me rappelle seulement être sorti plutôt heureux de cette comédie musicale et burlesque. N’ayant bien évidemment rien lu de l’histoire, étant plutôt bon public, je vous avouerai que j’ai pleinement cru à l’heureuse coïncidence et fait confiance à Lili. Je suis donc rentré dans le désir-délire de la mère inapte à faire son deuil. Ce n’est donc qu’au terme que j’ai dû me rendre à l’évidence et dissocier Tralala de Pat. Il y a quelque chose du Quentin de Montargis ou de François Pignon dans ce loser qui s’ignore, dont la présence va révéler les autres à eux-mêmes, panser quelques blessures et raccomoder les personnes à leurs rêves ou à leurs proches.
L’on pourrait s’inquiéter de ce que le salut opéré par Tralala se fonde sur un mensonge monumental (une usurpation d’identité) doublé d’une injonction paradoxale (« Surtout, surtout, ne soyez pas vous-même »). Toutefois, au final, c’est bien la vérité qui gagne : elle s’invite discrètement tandis que celui dont on ne sait d’où il vient s’éloigne modestement sans savoir où il va… Le tout à Lourdes dont nous ne verrons jamais la grotte, mais dont nous frôlerons le miracle.
Pascal Ide
« Tralala » (Mathieu Amalric), chanteur-compositeur en voie de clochardisation voit apparaître une « fille en bleu » (Galatea Bellugi) sur le parvis de la gare Montparnasse. Elle disparaît en lui glissant un mot d’ordre : « Surtout, surtout, ne soyez pas vous-même », en laissant un briquet qui vient de Lourdes et en oubliant la monnaie, de quoi payer son billet pour cette ville. Frappé par ce qu’il prend pour une apparition mariale ou bien parce qu’il est déjà amoureux, il décide de partir à sa recherche et se rend à Lourdes. Cherchant où dormir, un autre déclassé, « Climby » (Denis Lavant) le conduit à un hôtel, Il y fait la rencontre d’une sexagénaire, Lili (Josiane Balasko) qui reconnaît en lui son fils Pat, parti voici vingt ans aux Etats-Unis et depuis porté disparu. Elle le conduit à son frère Seb (Bertrand Belin) qui ne croit pas que son frère revienne des morts, mais qui salue son talent du guitariste. Il croise aussi un ancien amour, Jeannie (Mélanie Thierry), qui le reconnaît sans être totalement sûre. Il retrouve la « fille en bleu » qui s’appelle Virginie et est la fille de Barbara (Maïwenn), elle-même mariée à Benjamin Trescazes (Jalil Lespert). Tralala est-il Pat ? Quel lien l’unité à Barbara et, par-delà, à Virginie ?