Les traducteurs
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Pays:
Français
Thème (s):
Crime parfait, Traduction
Date de sortie:
29 janvier 2020
Durée:
1 heures 45 minutes
Évaluation:
**
Directeur:
Regis Roinsard
Acteurs:
Lambert Wilson, Olga Kurylenko, Riccardo Scamarcio
Age minimum:
Adolescents et adultes

 

Les traducteurs, thriller français coécrit et réalisé par Régis Roinsard, 2019. Avec Lambert Wilson, Alex Lawther, Olga Kurylenko.

Crime parfait, traduction.

Ce film qui n’est pas sans mérite souffre d’une vraie limite de forme et de fond.

 

Réjouissons-nous d’abord de ce qu’un cinéaste français, de surcroît coscénariste, ose se lancer dans un genre qui semblait être la chasse gardée des Anglo-saxons, réunisse un casting de luxe, construise une machine complexe aux multiples rebondissements inattendus. Quelle belle trouvaille de retourner le métier de traducteurs en arme de guerre contre l’ennemi ! Quelle autre ingénieuse invention que celle du vol du manuscrit qui joint avec brio le chronométrage le plus réaliste, la géographie la plus métropolitaine, la psychologie la plus perfectionniste et la sociologie la plus cryptologique !

 

Mais cette profusion finit par torpiller la règle d’or de la simplicité et l’une des sous-règles qui l’incarne presque obligatoirement dans le genre du huis-clos à mystère : celle des trois unités. Par exemple, les allers-retours spatiaux et temporels d’une prison à l’autre conduisent paradoxalement le spectateur à s’évader trop vite de l’atmosphère étouffante où il comptait s’immerger avec un délice d’autant plus désirable qu’il n’est pas durable. De même, la révélation trop précoce de l’identité du coupable évente l’énigme qui concentre le principal intérêt des histoires d’enfer-mement à la chambre-jaune, et celle de la condamnation du méchant évapore le principal suspense moral des histoires de coupables à la dix-petits-nègres.

Surtout, je fus doublement gêné. Spirituellement. Quelle jouissance perverse le cinéaste trouve-t-il à montrer une version de la Bible (de plus, celle de la Bible dans ses traductions) brûler en premier plan – surtout quand il choisit très intentionnellement comme titre de son best-seller le héros d’un autre best-seller, celui d’un des romans les plus ouvertement anticléricaux, voire iconoclastes du siècle dernier, L’Ulysse de Joyce ?

Moralement. Certes, le héros est motivé par un désir de justice, punir celui qui a lâchement assassiné son maître spirituel, Oscar Brach. Toutefois sa motivation est largement surdéterminée par le désir de se venger d’un éditeur qui a transformé la plus spirituelle des œuvres culturelles, le livre, en un simple objet commercial (une vulgaire pâte dentifrice). En arborant un héros désintéressé qui reverse la fortune si astucieusement extorquée, et en le montrant quitter la centrale en toute sérénité dans un dernier plan sensé être un point d’orgue, Roinsard nous offre un énième revenge movie et cède à la dramatique illusion de la violence comme seul remède à la violence.

Et si l’on revoyait le film qui a peut-être le mieux compris l’impasse de la vengeance et le mieux montré que l’aventure du salut se joue à la jointure du pardon et de la justice : The Searchers (La prisonnière du désert, John Ford, 1956) ? Ou, plus léger, pour l’amour des livres et des énigmes, le délicieux et tout récent Mystère Henri Pick (Rémi Bezançon, 2019) ?

Pascal Ide

Le dernier tome de la série littéraire à succès Dedalus, du mystérieux auteur Oscar Brach, est sur le point de sortir. Auparavant, neuf traducteurs sont rassemblés par le très strict éditeur Éric Angstrom (Lambert Wilson), aidée de sa dévouée assistante Rose-Marie Houeix (Sara Giraudeau), pour travailler dans le secret absolu pour rendre le texte en français dans leur langue respective : Alex Goodman (Alex Lawther) pour l’anglais, Katerina Anisinova (Olga Kurylenko) pour le russe, Dario Farelli (Riccardo Scamarcio) pour l’italien, Helene Tuxen (Sidse Babett Knudsen) pour le danois, Javier Casal (Eduardo Noriega) pour l’espagnol, Ingrid Korbel (Anna Maria Sturm) pour l’allemand, Chen Yao (Frédéric Chau) pour le chinois, Telma Alves (Maria Leite) pour le portugais, Konstantinos Kedrinos (Manolis Mavromatakis) pour le grec. La sortie de ce roman constituant pour Angstrom un enjeu financier colossal, il évite toute fuite en privant les traducteurs de leurs portables, les coupant de tout contact avec l’extérieur et les obligeant à vivre reclus dans un luxueux bunker situé sous un manoir en France pendant deux mois.

Cependant, contre toute attente, après trois semaines, les dix premières pages du roman sont dévoilées sur Internet et une énorme rançon est exigée pour ne pas dévoiler le reste du roman. Comment cette fuite a-t-elle été possible ? Quel est le génial hacker qui a réussi l’impossible ?

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