Spider-Man 3, film fantastique américain de Sam Raimi, 2007. Avec Tobey Maguire, Kirsten Dunst, James Franco.
Thèmes
Bien, mal, mission.
Si, une fois n’est pas coutume dans les séries, le troisième opus de Spider-Man a autant enthousiasmé que les deux premiers, sa complexité (quatre “vilains”) a suscité la perplexité. Pourtant, cette surabondance n’est pas gratuite.
Le film reprend le plan classique : paradis, chute, salut. Au commencement, tout va au mieux pour Peter Parker, dans sa vie professionnelle, amoureuse et super-héroïque.
Mais cette triple assurance va rapidement voler en éclats : Eddie Brock, journaliste sans scrupule, cherche à lui voler son poste ; Harry Osborn, l’ancien ami nourrissant sa haine contre Peter qu’il accuse d’avoir tué son père, convoite Mary Jane pour se venger ; Flint, l’homme sable, dont les pouvoirs ne semblent connaître aucune limite, menace la sécurité de New York. Plus encore, chacun de ces ennemis en veut à sa vie ou, pire, s’attaque à son âme (Flint, assassin de son oncle Ben, va éveiller en Peter une haine assassine). Mais, bien plus grave que ces périls extérieurs, l’homme-araignée est rongé par un mal intérieur (lui seul fait l’objet du générique), et le pire de tous : l’orgueil. Sous sa double forme : l’égoïsme (vivre pour soi seul : “Tu es encore en train de parler de toi. Essaie de ressentir ce que je ressens”) et l’indépendance (vivre par soi seul : “Je vais bien, je n’ai pas besoin ‘aide”). Enfin, médiatrice entre l’extérieur et l’intérieur, le parasite extraterrestre amplifie la puissance destructrice de Peter, donc aussi sa violence, tout en révélant cette face sombre par un costume de même couleur. Pécher, c’est toujours se tromper de bonheur. Par sa faute, Spider-Man perdra tout : son ami en voulant le tuer, sa petite amie en la trahissant, sa mission en troquant la vengeance contre la compassion, et jusqu’à son identité (“Qui es-tu ? – Je n’en sais rien”).
La rédemption viendra, comme toujours, d’autre et de “plus petit” que soi : Harry sera sauvé par le fidèle serviteur de la maison Osborn et Peter par tante May. Celle qui l’aime comme une mère lui redira sa confiance et sa valeur (“Tu es quelqu’un de bien”), joignant à la parole le geste (le don de la bague de fiançailles). Mais le salut qui commence sans nous ne s’achève pas sans notre décision. Il s’agit de défaire ce qui a été mal fait. D’abord l’égoïsme. Peter le reconnaîtra face à Mary Jane : “Je suis parfois égoïste”. Incarnant sa prise de conscience, il renoncera à son habit noir, donc à l’ivresse de ses pouvoirs multipliés, et mettra sa vie en danger pour la sauver. Surtout, il s’arrachera à sa vengeance meurtrière en pardonnant à l’homme-sable. Sortir du narcissisme ne suffit pas ; encore faut-il accepter la dépendance : “Harry – demande enfin Peter –, il faut vraiment que tu m’aides”. Or, par l’exemple de son ami qui livrera sa vie, il apprendra à “offrir ce qu’il y a de meilleur en lui”.
“Ce sont nos choix qui déterminent qui nous sommes et nous pouvons toujours choisir le bien”, tel est le leitmotiv de la saga Spider-Man et l’une des raisons de son succès planétaire. Or, beaucoup plus que le mal, le bien rayonne. En le choisissant, tous les “ vilains” – hors Eddie, qui mourra de sa convoitise – parcourront aussi ce chemin de rédemption, demandant le pardon et le recevant. Autour de l’homme-araignée, le bien a régné…
Pascal Ide
Peter Parker a enfin réussi à concilier son amour pour Mary-Jane et ses devoirs de super-héros. Mais l’horizon s’obscurcit. La brutale mutation de son costume, qui devient noir, décuple ses pouvoirs et transforme également sa personnalité pour laisser ressortir l’aspect sombre et vengeur que Peter s’efforce de contrôler.
Sous l’influence de son costume, Peter devient trop sûr de lui et commence à négliger ses proches. Contraint de choisir entre le pouvoir si séduisant de ce nouveau costume et la compassion qui le caractérisait avant, Peter va faire face à ses démons lorsqu’il affrontera deux des pires méchants de l’histoire, l’Homme-sable et Vénom, dont l’extraordinaire puissance et la soif de vengeance menacent Peter et tous ceux qui lui sont chers.