Seven, film d’action de David Fincher, 1996. Avec Brad Pitt, Morgan Freeman, Gwyneth Paltrow.
Thèmes
Mal, vengeance, violence.
Le dernier thriller, hyper-violent, s’appelle Seven, comme les sept péchés capitaux (et non comme les sept vertus cardinales – qui sont quatre -, erreur qui a échappée à l’acribie du scénariste). Au fait, qu’est-ce qu’un péché capital ? La capitale d’un pays n’en est pas forcément la ville la plus importante (Washington ne peut rivaliser avec New York), mais celle qui a fonction de gouvernement. Capital tire sa signification de son étymologie caput, capitis : tête (que l’on retrouve dans l’expression « peine capitale »). Le péché capital est donc un péché qui est tête, source d’autres péchés, souvent plus graves. Le péché capital de gourmandise est souvent anodin, mais il peut engendrer un profond égoïsme. Précisément, le scénario a gardé pour l’affrontement final les deux péchés capitaux qui peuvent conduire jusqu’à la haine assassine : la jalousie et la colère.
Après le mal, le remède. Aussi noir qu’efficace, le film n’en propose pas. Sans sacrifier au happy end, mais à une ethic end, on pourrait s’interroger : comment échapper à la logique infernale mise en place par John Doe (traduction : Jean Dupont) ? Pour Mills, ç’aurait été de pardonner à l’assassin de sa femme. Mais comment quelqu’un qui « ne carbure qu’à la passion » et ignore la maîtrise de soi peut-il résister à la folie homicide de la colère ? Il demeure une seconde possibilité. Pour Somerset, le vieux policier sage, il n’aurait pas fallu seulement jeter son arme ni exhorter son jeune fougueux collègue, mais s’interposer entre lui et Doe ; autrement dit, être prêt à donner sa vie innocente pour sauver celle du coupable.
Dans les deux cas, ces gestes héroïques demandent que l’on voit dans le serial killer autre chose que son extrême perversion : une personne humaine. Le pardon, comme le martyr, sont le fruit de la grâce divine ; ce sont aussi les seules issues hors du péché qui donne la mort. Par le pardon, nous mourons à la haine qui tue notre âme ; par le martyr, nous mourons pour que le pécheur ait la vie.
Pascal Ide
Pour conclure sa carrière, l’inspecteur Somerset, vieux flic blasé, tombe à sept jours de la retraite sur un criminel peu ordinaire. John Doe, c’est ainsi que se fait appeler l’assassin, a décidé de nettoyer la société des maux qui la rongent en commettant sept meurtres basés sur les sept péchés capitaux: la gourmandise, l’avarice, la paresse, l’orgueil, la luxure, l’envie et la colère.