Apollo 13 est un film catastrophe américain réalisé par Ron Howard, sorti en 1995. Il s’agit d’une adaptation du livre Lost Moon: The Perilous Voyage of Apollo 13 (1994), écrit par James « Jim » Lovell, qui fut le commandant de la mission spatiale Apollo 13, et Jeffrey Kluger.
Thèmes
Amour, vulnérabilité.
La mission Apollo XIII fut un « échec réussi », selon les mots de ses organisateurs. Pourquoi fut-ce un échec ? Certains pourraient être tentés par le fatalisme au vu du choix des dates (envol prévu un 13 avril, à 13 h 13), du cauchemar prémonitoire, de la perte de l’alliance de Marilyn… Ron Howard refuse l’explication superstitieuse. Le savant parlera de sous-pression dans le système à oxygène. Mais un autre regard est possible que l’on pourrait qualifier de métaphysique : cette mission témoigne de la contingence, c’est-à-dire de la fragilité de toute affaire humaine, si minutieusement préparée soit-elle.
Un enfant voit un jour un plat que sa maman posait sur la table se briser : « Dis maman, demande l’enfant, et si tout se brisait ? » En un instant, l’enfant découvrait la contingence de la réalité. La Terre du moins semble invulnérable…
Un geste de Jim Lowell (Tom Hanks) symbolise cette impossible toute-puissance. Avant de partir, il rêve au clair de lune et joue à cacher notre satellite en l’effaçant de son champ de vision avec son seul pouce. Vu de la Terre, la Lune est bien lointaine. Mais ce n’est que plus tard qu’il percevra tout le sens de ce petit jeu. Quelques jours plus tard, entre la vie et la mort, dans le vaisseau en perdition dont rien ne garantit qu’il reviendra à son bercail, Jim aperçoit soudain la Terre ; or, son seul pouce suffit là encore à cacher le globe. Avec angoisse et nostalgie, il mesure qu’une simple phalange efface du ciel la petite planète bleutée… Tout passe, tout casse, tout lasse. La Terre qui semblait si solide apparaît soudain bien vulnérable.
Dès lors, la sophistication laisse la place aux gestes élémentaires et indépassables : la règle à calcul résout un problème urgent, plus sûrement que les ordinateurs les plus élaborés. Le système D reprend ses droits. L’amitié aussi : d’étrangers et un instant ennemis, les astronautes découvriront l’importance vitale d’une véritable solidarité. Or, l’amour, lui, ne passera jamais…
« On ne sait jamais quel chemin peut vous mener à la vie ».
Pascal Ide
La mission Apollo 13 comprend pour équipage James Lovell (l’astronaute le plus expérimenté de la NASA), Fred Haise et Jack Swigert. Douzième mission du programme Apollo, le départ de cette troisième mission habitée vers la Lune a lieu le 11 avril, à exactement 13 h 13. Le décollage est une réussite malgré une coupure du moteur no 5. Mais le 13 avril, à 21 h 7, Jack Swigert alerte le centre de la NASA, à Houston : une explosion à bord de l’engin détruit un réservoir d’oxygène et endommage l’autre réservoir ainsi que plusieurs piles à combustible. Le moteur principal du module de commande (CSM) a peut-être été endommagé, ce qui rend impossible la mission lunaire et oblige les hommes chargés du contrôle de la mission à retenir une trajectoire passant par l’orbite lunaire pour le retour sur Terre. La perte d’alimentation provoquée par l’explosion va obliger les astronautes à couper tous les appareils consommateurs d’électricité à bord, les laissant ainsi sans guidage.