Les 8 salopards
Film de science-fiction (sous-type : space opera) américain de J. J. Abrams, 2015.
Thème principal
Violence.
Thèmes secondaires
…
Le nouveau film de Tarantino ne mérite ni l’intérêt du spectateur, ni le temps consacré à rédiger une fiche. Certes, on ne va pas demander au cinéaste de Réservoir Dogs ou de Django unchained (dont le film est d’ailleurs comme un mixte) de nous filmer l’Ouest de La petite maison dans la prairie ; certes, Tarantino a intentionnellement éliminé (dans les deux sens du terme) les bons et les innocents pour ne garder que les « méchants » ; certes, on connaît le narcissisme du réalisateur (quel metteur en scène ose dire dans le générique d’entrée qu’il signe ici son énième opus, en l’occurrence le huitième ?) ; certes, enfin, on sait que l’auteur de Pulp fiction joue constamment du second degré, de l’humour et des allusions. Mais, outre la longueur (presque trois heures !) très inutile qui est synonyme de lenteur, bavardages interminables et ennui, tout est irrecevable dans ce film. À la barbarie des hommes répond celle de la nature (blizzard interminable) et du lieu (un havre de paix se transforme en espace de prolifération d’une sadique et gratuite bestialité). La violence est tolérable, lorsqu’elle est cathartique, c’est-à-dire, pour Tarantino, lorsqu’elle rime avec vengeance (on ne peut lui demander plus…). Or, tout ici montre le triomphe de la barbarie gratuite, jusqu’à la sauvage exécution finale qui salit le seul personnage semblant sortir indemne de ce huis clos aussi complaisante qu’étouffant, le « Shérif » de Red Rock.
Alors, pourquoi perdre mon temps à rédiger ces quelques lignes ?
À cause de la première image, qui se trouve aussi dans la bande annonce et reviendra, vers la fin du film, lors du flashback explicatif : elle montre un crucifix enneigé. Je ne vais certainement pas tenter de lui donner un sens et encore moins « sauver la proposition » de Tarantino. Je dirai seulement que, en cette année de la miséricorde – dont il n’a probablement pas entendu parler –, on ne peut trouver film qui lui soit plus profondément opposé : tout n’est ici qu’égoïsme, vengeance et cruauté, alors que l’Amour crucifié n’est que don de soi, pardon et douceur.
Pascal Ide
Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement