Les trois prochains jours
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Pays:
Franco-américain
Thème (s):
Don, Vérité
Date de sortie:
8 décembre 2010
Durée:
2 heures 13 minutes
Évaluation:
**
Directeur:
Paul Haggis
Acteurs:
Russell Crowe, Elizabeth Banks, Brian Dennehy, Olivia Wilde et Liam Neeson
Age minimum:
Adolescents et adultes

Les Trois Prochains Jours (The Next Three Days) drame franco-américain de Paul Haggis, 2010. Remake du drame français de Fred Cavayé, 2008. Avec Russell Crowe, Elizabeth Banks, Brian Dennehy, Olivia Wilde et Liam Neeson.

Thèmes

Don, vérité.

Après une première partie trop ténue et trop terne, la deuxième accélère heureusement le tempo, ménageant un suspense bienvenu et bien tenu. Alors pourquoi, au final, tant d’incohérences et de promesses non tenues ? Sans nous attarder sur le détail, égrénons-en trois, des moins au plus importantes.

 

Pourquoi suggérer la possible tentation d’infidélité avec la superbe inconnue, Nicole (Olivia Wilde), alors que son rôle demeurera des plus marginal ?

Comment John peut-il risquer de perdre sa liberté, et donc, de faire de son fils un orphelin de père, alors qu’il l’est déjà pratiquement de sa mère, sans être totalement assuré de son innocence ? Osons dire davantage. Toujours face à la même inévidence, comment peut-il transgresser une loi qui n’est pas seulement civile, mais naturelle, donc courir le péril de trahir sa conscience et compromettre l’image qu’il transmet à sa progéniture ? Or, non seulement Lara laise entendre sa culpabilité lors d’une confidence à son époux qui, enfin, ose la questionner sur ce sujet intouchable, mais deux scènes (celle, initiale, où John et son frère se rencontrent en compagnie de leurs épouses respectives ; celle presque finale, où Lara court le risque de se faire décapiter…) la montrent assez impulsive et agressive pour attenter à la vie de son responsable hiérarchique. Par ailleurs, la question posée par John à ses étudiants durant l’un de ses cours, n’est aussi existentielle que parce qu’elle est autobiographique : « Si l’on s’invente sa vérité, peut-on dire qu’on est fou ? [If we choose to exist in our own reality, are we insane?] ». Sans rien dire, enfin, de la relecture de l’épisode criminel et incriminé au terme du film, dont le commentaire du réalisateur, dans le bonus, affirme qu’il n’est que le point de vue subjectif de ce policier scrupuleux (c’est lui qui est relaté au début du résumé).

Enfin, pourquoi, dans la scène ultime, nous montrer un mari qui a tout sacrifié pour libérer son épouse et a répondu à son désir le plus profond de communion, tout en refusant de lui révéler son plan, échoue éthiquement encore plus que psychologiquement en lui proposant de fuir sans son fils ? Et donc, nous laisser sur une impression amère en montrant les deux conjoints qui se frôlent sans se toucher et une mère qui substitue régressivement son fils au père dans une archaïque consolation œdipienne. Qu’a donc voulu montrer le cinéaste dans cette impossibilité si pessimiste de métamorphoser la gratitude d’être sauvée sinon en force de pardonner, du moins en don de sa confiance ? En se dérobant à tout dénouement heureux, il rend vaine toute la dynamique généreuse qui soulevait John et frustre le spectateur en profondeur parce qu’il trahit la dynamique la plus centrale de l’homme, la redamatio (la réponse aimante à un don aimant).

Pascal Ide

John Brennan (Russell Crowe), un professeur à l’université à Pittsburgh, vit une vie normale avec sa femme Lara (Elizabeth Banks) et son fils Luke (Ty Simpkins). Un jour, Lara se dispute à son travail avec sa supérieure. Celle-ci monte dans sa voiture, mais une voleuse l’assomme avec un extincteur et la vole. La voleuse s’enfuit en bousculant Lara. Lors de la bousculade, elle perd un bouton qui tombe dans une bouche d’égout. Lara trouve l’extincteur devant sa voiture qu’elle déplace et monte dans sa voiture sans voir sa supérieure morte par terre. Lara est tachée par le sang de sa supérieure, mais elle ne s’en rend pas compte. Tout s’écroule lorsque Lara est arrêtée et enfermée dans la prison de Pittsburgh pour avoir tué sa patronne. Bien qu’elle nie l’avoir commis, elle est condamnée. Les preuves de sa condamnation sont solides : elle a été trouvée en train de nettoyer sa veste tachée du sang de sa patronne, ses empreintes se trouvent aussi sur l’arme du crime (un extincteur), un de ses collègues l’a vue quitter la scène de crime.

Trois ans plus tard, John se bat pour élever leur fils, tout en se démenant pour prouver l’innocence de Lara. Mais quand la demande en appel échoue, l’avocat refuse d’aller devant la cour suprême. L’ayant appris, Lara s’enfonce dans la dépression et fait une tentative de suicide. Mais elle est sauvée in extremis.

John ne voit plus qu’une seule solution : faire évader sa femme. Il se lance dans cette aventure désespérée, bien qu’il ne lui ait jamais demandé si elle était vraiment coupable. Voire Lara finit par lui avouer sa culpabilité au cours d’une visite. Pour monter son plan, John rencontre Damon Pennington (Liam Neeson), un ancien criminel, qui a réussi à s’évader de prison sept fois. Damon lui donne quelques conseils : étudier les lieux, en lui précisant que chaque prison a sa « clé » ; posséder des faux passeports pour lui, sa femme et son fils, ainsi qu’un permis de conduire et numéro de sécurité sociale, et beaucoup d’argent pour réussir son plan ; quitter la ville en moins de quinze minutes ; et, par-dessus tout, se durcir et être prêt à tout, car il pourrait être amené à blesser des innocents au cours de sa cavale.

John prépare alors son évasion. Il fait des repérages autour de la prison et se met en quête de faux papiers, mais la plupart des malfrats qu’il croise se méfient de lui. Après avoir finalement obtenu deux passeports pour réussir à prendre l’avion sous une fausse identité, il apprend à fabriquer de fausses clés afin d’ouvrir les portes de la prison. Il tente d’en essayer une lors d’une visite à sa femme, mais elle se casse dans la serrure, ce qui lui vaut d’être interrogé par le directeur de la prison et tenu à l’œil par des policiers pendant les jours qui suivent.

Cependant, John apprend que Lara va être transférée dans trois jours. Il ne lui reste donc plus que 72 heures (d’où le titre) pour la faire évader, sans quoi tous ses efforts auraient été inutiles. Parallèlement, John s’aperçoit qu’il n’a plus assez d’argent pour organiser l’évasion de Lara. Il se résout donc à braquer un laboratoire de dealers, parvient à mettre leur magot dans un sac et le prendre, mais dans le feu de l’action, deux d’entre eux sont tués.

Lorsque le « jour J » arrive, John met son plan à exécution. Il commence par couper les communications d’une clinique pour diabétiques, puis s’infiltrant dans la camionnette livrant les résultats médicaux à la prison, il remplace le dossier de sa femme par un autre qui contient des données falsifiées, afin que Lara soit transférée dans un hôpital, où il réussit à l’extraire. Poursuivis par des policiers, ils réussissent à les semer et retournent chercher leur fils déposé à un anniversaire, mais ils apprennent sur place que ce dernier a été déplacé au zoo.

Alors qu’ils s’efforcent de rejoindre le zoo le plus vite possible, John s’aperçoit qu’ils n’ont plus le temps : Pennington lui avait expliqué qu’un barrage routier pouvait être mis en place en 35 minutes, et elles sont presque écoulées. Il se résout donc à laisser Luc à ses grands-parents paternels, George (Brian Dennehy) et Grace (Helen Carey), en pensant le récupérer un jour, mais Lara ne peut s’y résoudre. Ils vont donc le chercher, puis embarquent un couple âgé pour brouiller les recherches de la police. Ils prennent tous les trois un avion pour Caracas au Venezuela, où ils arrivent sans encombre.

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