L’eau qui surgit du fond de la grotte de Massabielle fait 12 °C ; on peut l’observer sous la plaque de verre au fond de la grotte. Elle a un débit de 25 litres par minute en moyenne. Elle est distribuée gratuitement aux pèlerins qui peuvent la recueillir aux robinets, fontaines, etc. Elle est régulièrement contrôlée par l’agence régionale de santé d’Occitanie et la Lyonnaise des eaux (pour les bassins).
Cette eau pose bien des questions. Par exemple, sur son origine. Les premières recherches ont conclu qu’elles provenaient du Gave [1]. Mais de nouvelles études ont contredit ces résultats. En effet, le bureau de recherche géologique et minière de Toulouse, qui était mandaté par l’agence régionale de santé, a conclu après deux années d’études que l’eau vient principalement d’un lac souterrain et, pour une part plus modeste, de la perte d’Ossen.
Mais, bien entendu, les interrogations les plus stupéfiantes et les plus passionnantes concernent les guérisons inexpliquées qui se produisent à Lourdes et qui sont liées, de près ou de loin, à cette eau. Les différentes études obligent à conclure qu’aucune expérience physique ou chimique n’explique à ce jour les miracles qui se produisent à Lourdes [2].
Faut-il alors faire appel à des influences psychologiques ? C’est ce qu’affirme la professeure de rhumatologie Esther M. Sternberg. Selon elle, les émotions agissent sur le système immunitaire ; or, les lieux de guérison comme Lourdes engendrent des affects intenses ; là résident, selon elle, les processus prétendument miraculeux [3]. D’autres personnes ont approfondi l’hypothèse et ont cherché à corréler émotions et certaines propriétés physiques pour les appliquer à l’eau de Lourdes.
- Le physicien Wofgang Ludwig a analysé avec un spectrophotomètre l’eau de Lourdes. Or, il affirme que les oscillations sont beaucoup plus puissantes que le spectre observé avec une eau courante (du robinet ou minérale). Ces observations ont aussi été faites par des chercheurs de l’université de Milan et de Bari [4]. Ludwig affirme aussi que ces fréquences émises par cette eau sont sembables à celles des ondes du cortex humain.
- Un biochimiste du département de médecine de l’université de Harvard, Bugaslow Lipinski, a émis une autre hypothèse explicative de l’efficacité curative de l’eau de la grotte de Massabielle : les différents lieux d’apparition sont toujours liés à des eaux qu’il appelle les eaux-lumières ; or, elles influencent les électrons de l’organisme humain [5].
Il semble surtout que le plus prometteur soit le travail effectué sur la mémoire de l’eau appliqué à l’eau de Lourdes : « L’eau de Lourdes a augmenté de façon significative l’indice d’agglutination antigène/anticorps in vitro par comparaison à une eau contrôle », affirme un biologiste de l’Inserm qui a travaillé toute sa vie aux côtés de Jacques Beveniste et Luc Montagner [6].
Pascal Ide
[1] Cf. Jean-Guy Astruc et al., Étude hydrogéologique de la région de Lourdes (1985-1986), Orléans, BRGM, 1986, 52 pages. Rapport.
[2] Sur l’eau de Lourdes et l’explication scientifique des guérisons, cf. la synthèse de Fabienne Raoul, Tout est lié. Et si l’eau avait une conscience ?, Paris, Leduc Éso, 2021, p. 92-104.
[3] Cf. Esther M. Sternberg, Healing Spaces. The Science Behind How Places Heal, Cambridge (Massachusetts), Harvard University Press, 2009.
[4] Cf. Gudrun Dalla Via, Les eaux dénergie et de lumière, trad. Christian Muguet, Paris, Éd. Véga, 2006.
[5] Cité par Fabienne Raoul, Tout est lié, p. 103.
[6] Jamal Aïssa, cité Ibid., p. 121.