À la source du sourcier

L’eau est aussi émettrice d’information. C’est ce qu’établissent les géobiologues comme Thierry Gautier.

1) Le fait

Son but est d’établir l’existence des courants d’eau souterrains grâce à des baguettes en bois (par exemple le noisetier). Si « le géobiologue est le sourcier des temps modernes », il en diffère d’abord quant à la finalité : il cherche non plus seulement la présence d’une veine d’eau, mais l’intensité du rayonnement de l’eau. Autrement dit, il a affiné sa recherche, passant de l’existence ou de l’inexistence d’un courant, au plus ou moins. En effet, l’intensité est corrélée au rayonnement électromagnétique ; or, c’est celui-ci qui influe sur l’organisme et sa santé ; donc, plus un rayonnement est intense, plus il est nocif. Or, l’intensité est liée au débit et à la proximité. Mais, d’une part, aux bords (ou rives ou lèvres) d’un courant, le courant est plus proche et plus rapide (?), qu’au centre ; donc, le rayonnement est plus intense et plus dangereux. D’autre part, un courant profond est plus lointain. Donc, le péril est prorportionnel à la superficialité du courant.

Le géobiologue se distingue du sourcier aussi quant aux moyens utilisés : la baguette est aussi en métal ou en plastique. Enfin, il s’en distancie par les informations nouvelles qui permettent de mieux fonder la scientificité de la pratique.

2) Le mécanisme

Il est double : du côté de l’eau ; du côté du sourcier. La médiation est, à l’évidence, les champs électromagnétiques.

a) Du côté de l’eau

Un courant d’eau souterrain engendre un courant électrique et, puisqu’il est en mouvement, un champ électromagnétique. De fait, l’on a observé des fortes différences de potentiel électrique aux bords de courant d’eau souterrain [1]. L’origine est double.

La première est mécanique. L’eau en mouvement frotte les roches de la couche terrestre. Or, ces roches se trouve érodées, électrifiées. C’est ce qu’avait déjà supposé le professeur Yves Rocard qui dirigeait le laboratoire de physique de l’École Normale supérieure [2]. C’est ce qu’ont montré des géomécaniciens américains [3].

La seconde est immédiatement électrique. Les cristaux de quartz contenus dans les roches éruptives sont comprimés. Or, la compression engendre un effet piézo-électrique. Or, le courant d’eau passe dans des failles et est contact avec ses roches. Mais l’eau est à la fois conductrice d’électricité et amplificatrice (toujours la docilité !). Donc, le courant souterrain transmet un signal électrique en l’augmentant.

Peut-être faut-il ajouter un troisième mécanisme, d’ordre plus global, terrestre. En effet, la Terre elle-même émet un champ magnétique. Or, ce rayonnement influe la vie, comme il est lui-même influencé par les courants d’eau : un géomagnétomètre a mesuré une augmentation des rayonnements gamma (qui sont des rayonnements naturels) le long de ces rivières souterraines [4].

b) Du côté du sourcier

Une objection sera de dire que si nous captons les rayonnements électromagnétiques visuels grâce à nos rétines, nous n’avons pas de récepteurs sensoriels aux ondes invisibles. Or, la présence de l’eau induit des différences de potentiel. Donc, nous ne sommes pas capables de percevoir la présence des courants souterrains.

La réponse semble être la suivante. Pour percevoir la présence d’un champ électromagnétique, un oxyde de fer (Fe3O4), la magnétite, est l’un des meilleurs (voire l’unique) détecteur. Or, une équipe du département des sciences de la terre et de géologie du Caltech (Institut de technologie de Californie) a fait la passionnante découverte suivante : le cerveau contient dans plusieurs zones de la magnétite [5].

D’ailleurs, loin d’être propre à l’homme et localisée au seul cortex, la magnétite se retrouve dans d’autres organes et chez d’autres animaux : cou du pigeon, tête du dauphin, de l’orque ou de la baleine, etc. Ainsi s’expliquerait que ces différents animaux qui naviguent sans pouvoir bénéficier des points de repère terrestre s’orientent en fonction du champ magnétique.

Ce nouveau sens s’appelle magnétoréception et ses organes des magnétorécepteurs [6].

3) Les conséquences

Il est de plus en plus établi que ces rayonnements telluriques exercent des effets considérables sur les organismes vivants : humains, animaux ou végétaux ; nocifs ou bénéfiques.

Par exemple, un lit ne doit pas être positionné au-dessus d’un passage d’eau. Sinon, les effets négatifs prendront différentes formes : des troubles du sommeil (avec toutes les conséquences que l’on connaît) aux troubles organiques (jusqu’au cancer). Thierry Gautier explique que, lorsqu’il place son pied sur une veine d’eau, son système endocrinien est activé, au point que sa thyroïde triple sa production [7].

Les animaux sont particulièrement sensibles à ces rayonnements. C’est d’ailleurs là l’une des différences entre chiens et chats : si ceux-ci apprécient particulièrement un panier placé sur un cours d’eau, en revanche, ceux-là le fuient. Ce qui, pour moi, confirme bien le caractère sauvage du chat et si domestiqué du chien.

Pascal Ide

[1] Cf. Thierry Gautier, Bien-être et maison saine. Feng shui, géobiologie, matériaux, ondes électromagnétiques, Lille et Rennes, Éd. Ouest-France, 2014.

[2] Cf. Yves Rocard, Le signal du sourcier, Paris, Dunod, 1962 ; Les sourciers, coll. « Que sais-je ? » n° 1939, Paris, p.u.f., 1981, Yves Rocard avec la collab. de Emmanuèle de Lesseps, Les sourciers, coll. « Que sais-je ? » n° 1939, Paris, p.u.f., 21991.

[3] Cf. Stephen R. Brown & Rob W. Haupt, « Study of electrokinetic effects to quantify groundwater flow », Sandia National Laboratories Technical Report, n° SAND94­2607, 1997.

[4] Cf. Robert Endrös, Le rayonnement de la terre et son influence sur la vie, trad. Patrick Chatillon et Pierre Collet, Genève et Le Touvet, Ambre Éd., 2014.

[5] Cf. Joseph L. Kirschvink, Atsuko Kobayashi-Kirschvink & Barbara J. Woodford, « Magnetite biomineralization in the human brain », Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, 89 (1992) n° 16, p. 7683-7687. En ligne sur le site consulté le 7 avril 2025 : https://web.gps.caltech.edu/~jkirschvink/pdfs/PNASbrainMagnetite.pdf

[6] Cf. Muriel Valin, « Nous avons bien un sixème sens magnétique », Science et vie, 25 avril 2012. En ligne sur le site consulté le 7 avril 2025 : https://www.science-et-vie.com/article-magazine/nous-avons-bien-un-sixieme-sens-magnetique#:~:text=Les%20adeptes%20du%20paranormal%20le,de%20cet%20étrange%20sixième%20sens.

[7] Cf. sans nom, « Un géobiologue au château », Inexploré, 5 mai 2020. En ligne sur le site consulté le 7 avril 2025 : https://www.inexplore.com/articles/geobiologie-chateau-chambord-thierry-gautier

16.4.2025
 

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