Slumdog Millionnaire
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Thème (s):
Liberté
Date de sortie:
14 janvier 2009
Durée:
2 heures 0 minutes
Directeur:
Danny Boyle
Acteurs:
Dev Patel, Freida Pinto, Mia Drake...

Slumdog millionnaire

Slumdog millionnaire, drame britannique de Danny Boyle, 2008. Avec Dev Patel, Freida Pinto et Anil Kapoor.

Thème principal

Liberté

Thèmes secondaires

Amour, décision, hasard, foi, persévérance, Providence

Reportage sur l’Inde d’aujourd’hui ? Conte de fées ? Le film de Danny Boyle est d’abord une histoire de liberté, d’amour et même de foi.

La première scène nous plonge au cœur du récit. On y découvre un jeune homme passé à tabac parce qu’il est entrain de gagner la somme phénoménale de vingt millions de roupies à un jeu télévisé. C’est Jamal Malik, un jeune indien issu des taudis de Moobai. A-t-il triché ? Est-il chanceux ? Est-ce un génie ? Etait-ce écrit ? En cochant la dernière réponse, le film ne dit pas tout.

Assurément, certains auraient triché pour gagner. Jamal, lui, est un homme droit : « Quand on me pose une question, je donne la réponse ». Voilà pourquoi le commissaire, contre toute évidence, finit par croire à sa sincérité. En revanche, certains autour de lui ne vivent que dans le mensonge. La chance ne semble pas étrangère au gain de Jamal. Lorsque le présentateur demande à Jamal pourquoi il a choisi la réponse « Aramis », le candidat répond : « Parce que ». Mais, derrière cette option se cache un acte de liberté. Optare ne vient-il pas du latin « choisir » ? Aucune fatalité n’oblige Salim, le frère aîné, à devenir un brigand : « Écoute, petit, tu dois prendre une décision : tu veux devenir un caïd ».

Etait-ce écrit ? C’est ce que pense Latika qui subit sa situation sans réagir et pense qu’elle ne sera réunie à Jamal que dans la mort. Assurément, Dieu est présent. Rama n’empêche pas le massacre des musulmans du bidonville, mais son apparition permet à Jamal, quinze ans plus tard, de remporter le jeu et de rendre leur fierté à bien plus que le bidonville. Toutefois, là encore, la Providence divine n’écarte pas notre liberté. Jamal n’aurait jamais trouvé Latika sans sa recherche opiniâtre. Jamais il n’aurait gagné au jeu sans son extraordinaire présence aux grands événements de sa vie.

Il demeure la troisième hypothèse : le génie. Qualifie-t-il la seule intelligence ? N’existe-t-il pas aussi un génie de l’amour ? « On vivra de quoi ? – D’amour ». Le génie de l’amour est celui de la fidélité, de la créativité et du don de soi. C’est par amour et non par obstination que Jamal demeure indéfectiblement fidèle à Latika. C’est l’amour qui lui fait trouver le moyen, astucieux, de concourir à ce jeu mythique auquel tant voudraient participer. C’est l’amour qui lui fait choisir, envers et contre tout, de continuer la partie, malgré les risques colossaux, pour être assuré que Latika le verra à la télévision. Salim, quant à lui, se rachète en donnant sa vie pour son frère et en condamnant l’argent malhonnête qu’il arrose symboliquement de son sang. Or, le christianisme nous a appris que l’acte par excellence de l’amour est le don de soi. En ce sens, même si Jamal a perdu la foi lors de l’assassinat atroce de sa mère – « C’est la faute de Rama et Allah si j’ai perdu ma mère » – la grâce l’habite plus qu’il ne sait. Couronné par l’amour beaucoup plus que par les millions, le chien du bidonville, slum-dog, est en réalité un roi.

Pascal Ide

Version longue

Entre quasi-reportage sur l’Inde d’aujourd’hui racontée sans fard mais non sans humour, et conte de fées, le film huit fois oscarisé inspiré du premier roman de l’écrivain indien Vikas Swarup, Les fabuleuses aventures d’un Indien malchanceux qui devint milliardaire, est d’abord une histoire de liberté, d’amour et même de foi.

La toute première scène nous place d’emblée au centre : Jamal, un jeune du bidonville de Moobai, est passé à tabac car il est en train de gagner à un jeu télévisé la somme phénoménale de 20 millions de roupies. D’où la question à quatre options : a-t-il triché ? est-il chanceux ? est-ce un génie ? était-ce écrit ? En revanche, la toute dernière image qui choisit la quatrième réponse ne dit pas tout.

Assurément, certains auraient triché pour gagner. Jamal, lui, est un homme droit : « Quand on me pose une question, je donne la réponse ». Voilà pourquoi le commissaire, contre toute évidence, finit par croire à sa sincérité. En revanche, certains ne vivent que dans le mensonge. Qu’elle est symbolique la scène où Salim montre les gratte-ciels construits à la place du bidonville en expliquant qu’au cœur règne toujours le même gangster, donc la même injustice.

Par ailleurs, la chance ne semble pas étrangère au gain de Jamal. Lorsque le présentateur lui demande pourquoi il a choisi Aramis, il répond « Parce que ». Arvind devenu aveugle explique sa vie de mendiant en employant le même épithète : « Je n’ai pas de chance (I’m not lucky) ».

Mais, derrière ces deux options, il se cache un acte de liberté. Optare ne vient-il pas du latin « choisir » ? Nulle fatalité n’obligeait Salim à devenir un brigand : « Ecoute, petit, tu dois prendre une décision : tu veux devenir un caïd ».

Etait-ce écrit ? C’est ce que pense Latika qui d’ailleurs prononce le dernier mot, subit sa situation sans réagir et pense qu’elle ne sera réunie à Jamal que dans la mort. Assurément, Dieu est présent : Rama n’empêche pas le massacre des musulmans du bidonville mais son apparition permet à Jamal, quinze ans plus tard, de remporter le jeu et de rendre leur fierté à bien plus que le bidonville. Toutefois, là encore, la Providence divine n’écarte pas notre liberté (1). Jamal n’aurait jamais trouvé Latika sans sa recherche opiniâtre. Jamais il n’aurait gagné au jeu sans son extraordinaire présence aux grands événements de sa vie.

Il demeure la troisième hypothèse : le génie. Qualifie-t-il la seule intelligence ? N’existe-t-il pas aussi un génie de l’amour ? « On vivra de quoi ? – D’amour ». Le génie de l’amour est celui de la fidélité, de la créativité et du don de soi. C’est par amour et non par obstination que Jamal demeure indéfectiblement fidèle à Latika. C’est l’amour qui lui fait trouver le moyen, astucieux, de concourir à ce jeu mythique où tant voudraient participer. C’est l’amour qui lui fait choisir, envers et contre tout, de continuer le jeu, malgré les risques colossaux, pour être assuré que Latika le verra à la télévision. Salim lui-même se rachète en donnant sa vie pour son frère et en condamnant le malhonnête argent qu’il arrose symboliquement de son sang. Or, le christianisme nous a appris que l’acte par excellence de l’amour est le don de soi (cf. Jn 15,13). En ce sens, même si Jamal a perdu la foi lors de l’assassinat atroce de sa mère (« C’est la faute de Rama et Allah si j’ai perdu ma mère »), la grâce l’habite plus qu’il ne sait. Couronné par l’amour beaucoup plus que par les millions, le chien du bidonville (slum-dog) est en réalité un roi (ce que signifie la racine de son nom, Malik).

 

(1) Alors, le destin devient un autre nom pour dire Providence (cf. S. Thomas d’Aquin, Somme de théologie, Ia, q. 116).

Pascal Ide

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Jamal Malik, 18 ans, orphelin vivant dans les taudis de Mumbai, est sur le point de remporter la somme colossale de 20 millions de roupies lors de la version indienne de l’émission Qui veut gagner des millions ? Il n’est plus qu’à une question de la victoire lorsque la police l’arrête sur un soupçon de tricherie.
Sommé de justifier ses bonnes réponses, Jamal explique d’où lui viennent ses connaissances et raconte sa vie dans la rue, ses histoires de famille et même celle de cette fille dont il est tombé amoureux et qu’il a perdue.
Mais comment ce jeune homme est-il parvenu en finale d’une émission de télévision ? La réponse ne fait pas partie du jeu, mais elle est passionnante.

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