Dieu est communion (Billet du 30 mars 2020)

Coup de téléphone. Une personne que je ne connais pas me propose de faire mes courses alimentaires. Je décline pour ne pas donner de travail supplémentaire : « Nous faisons les courses pour 30 personnes, mon Père ; alors une personne de plus ou de moins, cela ne change rien pour nous ! »

Une immense gratitude monte en mon cœur pour la généreuse donatrice qui a de surcroît la délicatesse de dire que son acte ne lui pèse pas. Je la lui exprime. Paradoxe et merveille du confinement ! C’est lorsque l’homme est le plus solitaire qu’il redécouvre qu’il est le plus solidaire.

L’homme veut être comme Dieu. Et comme il a raison ! Mais à condition qu’il ne se trompe pas sur la nature de Dieu ! C’est ce que disait Louis Évely dans une page inspirée :

 

« Toute l’histoire de l’humanité a été dévoyée, brisée, parce qu’Adam s’est fait une fausse idée de Dieu. Il voulait devenir comme Dieu. J’espère que vous n’avez jamais fait consister le péché d’Adam en cela […]. N’était-ce pas cela à quoi Dieu l’avait invité ? Adam s’est seulement trompé de modèle. Il a cru que Dieu était un être indépendant, autonome, suffisant et, pour devenir comme Lui, il s’est rebellé, il a désobéi.

« Mais quand Dieu s’est révélé, quand Dieu a voulu montrer vraiment ce qu’il était, Il s’est révélé amour, tendresse, effusion de soi, infinie complaisance en un autre, attachement, dépendance ; Dieu s’est révélé obéissant, obéissant jusqu’à la mort.

« En croyant devenir Dieu, Adam se différenciait totalement de Lui. Il se retranchait dans la solitude, et Dieu n’était que communion [1] ».

Pascal Ide

[1] Louis Évely, Notre Père, Paris, Fleurus, 1962, p. 45.

30.3.2020
 

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