Maigrir efficacement et durablement. Ou comment les sciences incarnent la vertu (de sobriété) 1/4

Notre intention est de proposer une attitude scientifiquement établie pour maigrir. Elle est, plus encore, de donner des moyens pour entrer dans la vertu de sobriété et combattre la gourmandise au quotidien. Certes, nous ne désirons en rien nous substituer au médecin ou au diététicien à l’approche des vacances d’été ! Tout en restant concret et pratique, notre motivation dernière est de montrer combien l’acte de nutrition est un acte profondément humain qui engage non seulement la vie physiologique et affective, mais aussi l’intelligence et la liberté. Tel je mange, tel je suis.

Nous n’inventons rien. L’occasion de cette étude nous fut proposée par la lecture d’un ouvrage dont l’auteur est connu de ce site (cf. l’article « La grande menace de la télévision »), puisque nous avons résumé une partie d’un autre de ses ouvrages, un pamphlet remarquablement argumenté contre l’usage intempérant de la télévision : TV Lobotomie [1]. Nous avions montré, à cette occasion, combien les études actuelles en neurosciences et en sciences du comportement confirment et incarnent l’enseignement traditionnel de l’éthique des vertus [2]. C’est ce qu’atteste aussi, par exemple, un autre article de ce site : « Comment changer efficacement d’habitude ? Les enseignements des neurosciences » – dont cet article, « Mieux maigrir… » est, sous certains aspects, un prolongement.

Comme beaucoup, j’ai lu ou entendu parler d’un certain nombre de régimes. Mais aucun d’entre eux ne m’avait paru convaincant et fondé sur des études sérieuses. Plus encore, ces régimes me paraissaient non seulement inefficaces, mais dangereux pour la santé, parce qu’ils n’assuraient pas l’apport en nutriments dont cette merveille de complexité et d’équilibre qu’est le corps humain a besoin.

Tout au contraire, je fus séduit par la proposition de Michel Desmurget dans un livre au titre toujours aussi provocateur : Antirégime [3]. Non seulement, parce que ce directeur de recherche à l’INSERM et spécialiste en neurosciences multipliaient les références les plus rigoureuses, mais, plus encore, parce que ses conclusions et ses règles pratiques à la fois retrouvaient et enrichissaient considérablement les enseignements de l’antique doctrine sur la vertu de tempérance, précisément l’espèce de tempérance appliquée à l’usage de la nourriture qu’est la sobriété. Autrement dit, Desmurget offre beaucoup plus qu’une technique, il élabore une éthique ou, comme on aime dire aujourd’hui, un art de vivre. Sans rien dire d’un témoignage personnel touchant : il est passé de 129 kg à 74, et s’y maintient depuis des années, sans jamais avoir souffert de la faim [4].

J’ai donc cru utile de proposer une synthèse de cet ouvrage : d’abord parce qu’il comporte 400 pages (sans compter les 89 pages remplies par les 1 231 notes qui sont autant de références !) ; même si la nouvelle édition a eu la bonne idée d’ouvrir chaque chapitre d’un utile encart résumé, il est révélateur que Desmurget ait souhaité doubler son gros ouvrage théorique d’un petit livre pratique [5] ; ensuite, parce que j’ai trouvé l’organisation parfois un peu confuse ; enfin, pour montrer les convergences entre ses propositions et une vision anthropologique et éthique. Il ne s’agira pas de tout redire d’une autre manière ; je renverrai parfois à certains développements ou certains graphiques.

À l’instar du livre cité, l’exposé comportera un double volet : une pars destruens, qui, après avoir parlé des souffrances multiples de l’embonpoint (mais aussi de son contraire) (A), expliquera que et pourquoi les régimes sont presque toujours des arnaques inefficaces et, plus, périlleuses (B) ; une pars construens (elle nous retiendra davantage) qui, après avoir exposé la finalité et les fondements théoriques (C), proposera une démarche par étapes (D). Partir du négatif permet de comprendre en creux les raisons justifiant la démarche positive. Bien entendu, on peut se rendre directement à C sans passer par A et B.

A) Sortir de la souffrance des désordres alimentaires

1) Les souffrances par excès

Ces 30 dernières années, le taux mondial d’obésité a doublé [6]. Les personnes en surpoids représentent 70 % de la population américaine adulte (et 35 % des enfants) [7] ; et 50 % de la population américaine adulte (et 20 % des enfants) [8].

Les effets négatifs sont considérables, du point de vue physique, comme du point de vue psychosocial.

a) Les souffrances physiques

L’obésité accroît le risque d’un certain nombre de maladies chroniques ou dégénératives graves : diabète de type 2, hypertension artérielle, accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde, ostéoporose, épisodes migraineux majeurs, Alzheimer, cancers divers, etc. C’est ainsi que près de 4 % des cancers – pas moins de 500 000 cas en 2012 – sont directement dus à l’obésité et au surpoids [9].

Par ailleurs, le dommage somatique est proportionnel à l’embonpoint. Le tableau suivant résume quelques pourcentages. Le chiffre indique que l’augmentation de la probabilité de survenue de la pathologie. Par exemple, une femme en surpoids a 3,9 d’avoir un diabète de type 2 [10].

 

Homme Femme
Surpoids Obésité Surpoids Obésité
Diabète de type 2 2,4 6,7 3,9 12,4
Cancer du rein 1,4 1,8 1,8 2,6
Hypertension artérielle 1,3 1,8 1,7 2,4

 

L’on pourrait croire que ce sont surtout les obèses qui sont physiquement menacés dans leur santé. Ce serait une erreur : la simple surcharge pondérale (le surpoids) a des effets délétères sur la santé. Même si elle n’ampute pas les années de vie, elle ampute la qualité de la vie. En effet, elle augmente les périodes d’invalidité [11] ; par exemple, une femme non fumeuse en surpoids aura en moyenne une période d’invalidité allongée de 4 années et obèse de 6 par rapport à une femme non fumeuse sans embonpoint [12]. Plus encore, ces surcharges sont l’une des principales causes de l’accident vasculaire cérébral [13] ; or, si, le plus souvent, la personne survit, elle présente des séquelles très lourdes à long terme [14].

b) Les souffrances psychiques et sociales

« Les gens obèses sont les individus les plus ouvertement discriminés dans notre société, avec des données publiées montrant que le stigma du poids est plus pénétrant et intense que le racisme, le sexisme et d’autres formes de préjugés », affirment deux chercheurs en psychologie cognitive [15].

De fait, toutes les études montrent que les personnes grosses sont psychologiquement stigmatisées [16] : on l’observe par exemple dans les informations [17], à la télévision [18], dans les films [19], en particulier dans les dessins animés [20]. Elles sont aussi socialement discriminées [21], et cela dans tous les aspects de leur vie quotidienne, et quel que soit l’âge [22]. Par exemple, un accroissement de 10 % de l’IMC entraîne une diminution du salaire de 3,3 % chez les hommes et 1,9 % chez les femmes [23]. Traduisons cela concrètement : une personne de 67 kg qui touchera 2 000 euros par mois, ne gagnera plus que 1 830 si elle pèse 85 kg et 1392 si elle fait 130 kg. Ces données sont confirmées [24].

L’industrie du régime pèse 49 milliards de dollars annuels, affirme le site annuel de la NAAFA (National Association to Advance Fat Acceptance).

Ce stress est d’autant plus regrettable que le stress et le mal-être, ce coût psychique de l’obésité l’accroît, par compensation, faisant ainsi entrer dans un cercle vicieux. En effet, les produits gras et/ou sucrés sont considérés comme des aliments de confort, c’est-à-dire de réconfort [25].

Ajoutons un constat qui est loin d’être anodin. Bien qu’ils connaissent les effets discriminants de l’obésité, les médecins eux-mêmes les prennent moins bien en charge, toujours à cause des préjugés [26].

2) Les souffrances par défaut

Inversement, il y a le risque du contraire de l’obésité qui est la sous-alimentation, jusqu’à l’anorexie. Je n’en décrirai pas les signes, ni les conséquences néfastes (j’en parlerai un peu plus loin en traitant de la juste déperdition de poids), et ne considérerai qu’une des causes principales : la tyrannie de l’image.

L’environnement médiatique joue un rôle maheur dans notre ressenti pondéral et notre comportement à l’égard de la nourriture. On pourrait même parler d’endoctrinement en douceur [27], en particulier sur les enfants [28] et les adolescents [29], mais aussi sur les personnes mûres et âgées [30]. Or, les modèles qui sont mis en scène sont totalement atypiques, plus, anormaux, souvent proches de la maigreur anorexique [31]. Les stérotypes pondéraux sont donc véritablement toxiques [32].

a) Les faits
1’) Chez les femmes

Quelques chiffres donnent à réfléchir.

L’IMC des lauréates du concours Miss Amérique est passé de 21-22 kg/m2 (ce qui est normal) à une moyenne de 18 depuis les années 2000, ce qui est en-dessous du seuil de normalité [33] ; voire, pour les modèles des défilés de mode à 17,5 [34].

Statistiquement, les mannequins américaines sont plus minces que 98 % du reste de la population féminine [35]. Concrètement, alors que la femme moyenne mesure 1,62 m pour 75 kg [36], la star des défilés affiche 1,80 m pour 55 kg [37].

Si nous ne regardons pas beaucoup de défilés, en revanche, les séries télévisées sont très visionnées. Or, plus de 30 % des actrices y sont maigres [38], soit 15 fois plus que dans le reste de la population [39] ; inversement, seules 3 % des femmes sont obèses [40], alors qu’il y en a 33 % dans la société américaine [41].

Quelques derniers chiffres pour dégoûter à tout jamais de se comparer à ces prétendus idéaux : il y a à peu près 1 femme sur 100 000 dont les mensurations ont les proportions de la poupée Barbie [42] ; et une femme qui voudrait correspondre devrait en moyenne affiner sa taille de 15 cm, accroître sa poitrine de 13 cm, allonger son cou de 8 cm et grandir de… 61 cm [43] ! Or, ce personnage mythique a façonné l’imaginaire féminin [44].

2’) Chez les hommes

Certes, les femmes sont beaucoup plus concernées par la question de l’amaigrissement : l’on trouve 11 fois plus de publicités ou d’articles consacrés à ce sujet dans les magazines féminins que dans les magazines masculins [45]. Mais l’homme n’est pas indifférent au surpoids, ne serait-ce, là encore, qu’à cause des modèles médiatiques : 7 % des acteurs sont obèses [46], contre 28 % dans le reste de la population [47].

Toutefois, l’insatisfaction masculine porte non sur la minceur, mais sur la musculature, dont la minceur est une condition : « De même que les femmes sont vulnérables à la culture de la minceur […], les hommes sont soumis à une culture de la muscularité [48] ».

b) Confirmation : un exemple culturel significatif

Une étude a comparé les comportements alimentaires des adolescentes fidjiennes de la province de Nadroga juste avant l’arrivée de la télévision, et trois ans après [49]. Auparavant, la moyenne de l’IMC était saine et le stéréotype ethnique était la femme « généreuse », l’opulence physique étant signe d’opulence sociale, comme c’est le cas dans un nombre de sociétés ; aucune ne suivait de régime ; aucune jeune fille ne se faisait vomir. Trois ans plus tard, tout a changé chez les Fidjiennes : 74 % se trouvent désormais trop grosses ; 69 % suivent un régime ; 11 % adoptent le vomissement comme stratégie de contrôle pondéral ; le risque d’entrer dans une pathologie du comportement alimentaire est multiplié par 3. Et nous n’avons pris en compte que la petite lucarne, pas la presse magazine, dont l’influence est majeure [50].

c) Les mécanismes en jeu

Une méta-analyse portant sur près de 80 études scientifiques conclut ainsi :

 

« L’exposition médiatique est liée à l’insatisfaction généralisée des femmes vis-à-vis de leur corps, à l’accroissement de l’investissement consacré à l’apparence et à une augmentation de l’acceptation des comportements alimentaires déréglés. Ces effets apparaissent robustes : ils sont présents à travers de multiples conséquences et sont démontrés à la fois dans les études expérimentales et de corrélations [51] ».

B) Sortir de l’imposture des régimes

1) Quels régimes ?

Contrairement à ce que l’on croit souvent, les personnes ne demeurent pas passives à l’égard de leur excès pondéral. Aujourd’hui, les pratiques amaigrissantes se généralisent de manière ahurissante. Ainsi, 4 Américains sur 10 suivent actuellement un régime [52] ; en particulier les femmes (45 % contre 35 % pour les hommes). Voire, pour les obèses, 70 %, avec toujours une plus grande prévalence féminine[53] .

Il est hors de question de passer en revue les différentes propositions de régime miracle : Dukan [54] – qui est le plus utilisé et le plus populaire [55] –, Montignac [56], chrononutrition (Delabos) [57], régime Atkins [58], , etc. Via les big data, elles continuent à arriver sur notre ordinateur dans la page publicité, même si nous n’avons jamais surfé sur les sites de nutrition et surtout à l’approche de l’été.

Desmurget met à part l’approche Weight Watchers qu’il qualifie de « plutôt équilibrée [59] », puisqu’elle consiste à attribuer à chaque aliment un nombre de points ou de calories ; or, c’est justement ce qu’il prônera.

2) Pourquoi séduisent-ils tant ?

Pourquoi les régimes sont-ils tellement suivis ? Nous avons parlé ci-dessus de l’impact médiatique des figures maigres jusqu’à l’anorexie. Ici, nous considérons non plus les raisons liées à la motivation (la fin), mais les raisons liées au moyen qu’est le régime.

a) L’efficacité spectaculaire

La raison principale de l’attrait de ces régimes vient de leur efficacité à court terme. Presque tous, sinon tous, promettent de faire perdre beaucoup de kilos en quelques semaines : par exemple « jusqu’à 8 kg en 4 semaines maxi [60] » ; « jusqu’à 7 kg en 15 jours et ne les reprenez plus jamais [61] » ; etc. [62] Et tiennent leur promesse !

b) Le surf sur notre impatience

« Je hais la patience », disait Méphisto. Nous sommes une époque pressée-stressée, dont le tempo privilégié est celui, tout-puissant, du « tout tout de suite ». Voilà pourquoi (presque) tout le monde est prêt à faire un régime sur une, voire, s’il y a besoin, quelques semaines. Mais, après, nous demandons à en être délivré pour revenir en toute quiétude à ses habitudes d’antan.

Mais agir ainsi, c’est confondre technique et éthique, « truc » et vertu (cf. plus bas). En effet, la technique ou le faire transforme les réalités extérieures, alors que l’éthique, l’agir transforme notre réalité interne. Or, la nutrition est un acte qui engage tout l’homme : sa vie végétative, sa vie sensible (la sensation comme le goût, et les passions comme le plaisir) et sa vie spirituelle (intelligence et volonté). Donc, ajuster notre relation à la nourriture ne revient pas à changer de méthode (ou de voiture), mais à changer radicalement d’habitude, c’est-à-dire de mode de vie. Cela ne se fait pas sans effort de volonté, mais cela ne se fait pas non plus sans joie et surtout sans efficacité.

c) Les argumentations vraisemblables

Desmurget analyse en détail les raisons avancées par les promoteurs des régimes. Nous y renvoyons .

3) Pourquoi doivent-ils être arrêtés ?

Ces régimes sont non seulement inefficaces, mais contreproductifs, mensongers et périlleux pour la santé.

a) Inefficacité

De manière constante, on observe les trois phénomènes suivants :

1’) Preuves factuelles de l’inefficacité

Une récente étude [63] a porté sur les candidats d’une émission de téléréalité qui avaient suivi un régime drastique pendant les sept mois que dura cette émission. Ils perdirent en moyenne… 60 kg. Ce qui est extrêmement spectaculaire !

Les analyses montrèrent alors que, chez les participants, le taux de la leptine, l’hormone de satiété ou anorexigène (qui inhibe l’appétit), avait chuté de presque 95 %. Par ailleurs, par un remaniement métabolique majeur, l’organisme économisait chaque jour, 300 calories sur les activités de base, respiratoire, cardiovasculaire, thermique. Autrement dit, les sujets étaient en état de stress majeur, psychologique (ils avaient constamment faim) et physique (leur métabolisme était déprivation de l’énergie de base). Les conséquences n’ont pas tardé à se faire voir. Les candidats ont commencé à reprendre du poids, inexorablement, à raison de 600 grammes par mois en moyenne. Et presque tous ont retrouvé leur poids de départ, correspondant à une obésité morbide. Plus encore, même après six années, l’organisme avait un taux de leptine inférieur de 33 % à la moyenne, pour pouvoir récupérer la graisse initiale, et économisait jusqu’à 500 calories quotidiennes sur son métabolisme de base. Autrement dit, il continuait à se défendre avec âpreté contre la perte.

Cette étude a été confirmée encore plus récemment : le sujet obèse qui suit un régime restrictif éprouve une sensation exacerbée de faim qui est liée au déséquilibre majeur en hormone de la satiété [64].

Ensuite, aucun régime ne tient ses promesses sur le long terme. En effet, de nombreuses études montrent que entre 90 et 99 % des personnes – soit une moyenne de 95 % – (le pourcentage est colossal) reprennent le poids perdu [65].

Il y a plus. Le besoin de revenir au nombre initial de kilogrammes se poursuit sur le long temps, même des années, même lorsque presque tout le poids de départ a été reconquis [66]. Bref, le corps ne lâche jamais. Il ne s’arrête à secréter de la ghréline, l’hormone orexigène (stimulant l’appétit), que lorsque l’échec du régime s’est avéré total.

D’ailleurs, l’exigence sur le long terme est telle que, au final, presque personne ne suit le régime. Une équipe de Christopher Gardner, à l’Université Stanford, a montré que, sur les 180 participants, répartis en trois groupes, chacun suivant un régime différent (Ornish, The Zone et Atkins), un seul avait réussi à suivre les règles [67].

2’) Les raisons de cette inefficacité

a’) Cause organique

« Notre brave carcasse n’a qu’une réelle terreur : la famine [68] ». La perte de poids brutale est une telle menace pour l’organisme qu’il a multiplié les mécanismes pour lui résister et défendre ses réserves de graisse [69].

La conséquence en est qu’elle prive la personne de l’hormone de la satiété (la peptine) tant qu’elle n’a pas de nouveau retrouvé le point de départ. Et quand bien même la personne arriverait à tenir, elle dépenserait une telle énergie psychique pour ne pas céder à la tentation de trop absorber de calories que le jeu n’en vaut pas la chandelle [70].

L’organisme d’ailleurs multiplie les stratégies : outre la sensation de faim ; il devient moins sensible à la satiété, est plus attiré par les aliments très caloriques, sous-estime les volumes d’aliment [71].

Ensuite, ce que le sujet perd, ce n’est pas de la graisse, mais de l’eau ! En effet, souvent, ces régimes sont hyperprotéinés ; or, les protéines entraînent de grandes déshydratations.

Enfin, même en jeûnant intégralement, l’on ne peut perdre que 300 grammes de graisse par jour : c’est ce qui correspond à l’équivalent calorique d’une journée pour un Occidental moyen.

b’) Cause psycho-éthique

En effet, la résistance à la tentation est coûteuse. Une sorte d’équivalent pour adulte du test du chamallow a été réalisé [72].

Des participants furent placés pendant 5 minutes face à une table avec un bol de douceurs au chocolat et un bol de radis, avec comme objectif d’évaluer les aliments : la moitié les chocolats, l’autre, les radis ! Au terme, on demandaient aux candidats de résoudre un problème compliqué. En réalité, celui-ci était insoluble.

Résultats : les sujets du groupe « chocolat » tinrent 19 mn avant de déclarer forfait, celui du groupe « radis » seulement 8 mn. Un test psychométrique standard confirma ce que l’on savait déjà : les membres du deuxième groupe étaient psychiquement bien plus fatigués que ceux du premier. Donc, la résistance à une envie de chocolats pendant seulement 5 mn pouvait largement entamer les ressources psychiques.

La conséquence en est que la poursuite d’un régime sur le long terme entraîne un stress mental, une usure psychique chronique [73]. D’ailleurs, un autre effet est la rupture (« le pétage de plomb ») et le passage dans le contraire, c’est-à-dire la reprise massive et rapide de poids [74]. Le barrage rompt ses digues. C’est là l’une des principales causes du redémarrage de l’obésité.

b) Aggravation
1’) Le fait

Il y a plus. Non seulement les effets des régimes finissent toujours par s’annuler, mais, au terme, ils entraînent une prise de poids supérieure à celui du point de départ [75], ainsi que c’est montré depuis 30 ans [76]. Une étude révélatrice a montré que des sujets masculins avaient un IMC normal à 16 ans ; toutefois, ils suivirent un régime restrictif entre 16 et 25 ans. Or, le risque d’être en surpoids à 25 ans était alors multiplié par 1,8 et par 2 si la personne avait suivi plusieurs régimes. Pour les femmes, le risque était bien supérieur : 2,7 et 5,2 [77]. La même étude l’a confirmé pour des vrais jumeaux afin d’écarter la prédisposition génétique à l’obésité : elle a montré que le jumeau soumis au régime alimentaire pesait significativement plus lourd que son double.

D’autres études ont confirmé cette surcompensation : on observe chez les sportifs qui doivent tellement entamer les réserves énergétiques musculaires pendant l’entraînement qu’ils reconstituent leur stock à un niveau plus élevé que le niveau originaire [78].

2’) La cause

Là encore, la cause est riche d’enseignement : le corps demande un bonus par sécurité. À l’instar du monde de l’esprit, le monde de la nature est celui de l’excès.

c) Mensonge [79]

La méthode Montignac, dont nous rappelons qu’elle est la plus utilisée se fonde sur une contre-vérité absolue. Sur le site web officiel dédié à ce régime, on peut lire cette phrase ahurissante : « Il n’y a pas de corrélation entre l’obésité et le niveau calorique des apports alimentaires ». Autrement dit, « la prise de poids ne dépend pas des apports caloriques [80] ».

d) Dangerosité
1’) Physique

Souvent ces régimes conduisent à de sévères carences alimentaires. Par exemple, la méthode Montignac, si elle préconise un régime hypocalorique (et, en cela, se conforme à ce qui sera dit plus bas), en revanche, elle conduit à une sévère carence en glucides et un fort excès en lipides et en protéines [81].

Souvent, les régimes conduisent à une orgie protéique dont les effets sont gravement néfastes. Par exemple, selon les estimations de l’ANSES, dans le régime Dukan, l’apport énergétique des protéines est de 55 % en phase d’attaque et supérieur à 40 % en période de consolidation qui peut durer plusieurs mois [82].

Surtout, l’apport hyperprotéique induit un risque d’obésité sur le long terme, ainsi que l’attestent plusieurs études ayant suivi des centaines de milliers de personnes pendant plusieurs années [83]. Par exemple, une augmentation de 5 % des protéines animales multiplie par 5 le risque de devenir obèse dans les 7 ans [84]. De plus, la surconsommation protéinique induit un plus grand risque de survenue de problèmes cardiovasculaires ou de cancers [85]. Par exemple, chaque 100 grammes supplémentaires d’apport quotidien de viande rouge augmente de 30 % les chances d’avoir un cancer colorectal [86] et de 15 % la mortalité [87]. De même, autre mauvaise nouvelle pour les amateurs d’œufs : celui qui mange 2 œufs et demi ou plus par semaine accroît de plus de 80 % les chances de développer un cancer mortel de la prostate, comparativement à celui qui en consomme moins d’un demi [88].

2’) Psychologique : addiction

Celui qui commence un régime court le risque de devenir dépendant :

3’) Limite du péril

Heureusement, contrairement à une opinion tenace [89], les études montrent que le fait d’avoir suivi plusieurs régimes n’empêche pas la perte de poids par une autre voie [90].

Pascal Ide

[1] Cf. Michel Desmurget, TV lobotomie. La vérité scientifique sur les effets de la télévision, coll. « L’inconnu », Paris, Max Milo, 2011.

[2] Cf. Pascal Ide, « L’éducation aux vertus », Éducation et nouvelle évangélisation, colloque de Rome, 31 janvier au 2 février 2014, Paris, L’Emmanuel, 2015, p. 65-118.

[3] Cf. Michel Desmurget, L’antirégime. Maigrir pour de bon, Paris, Belin, 2015, coll. « Pocket » n° 17153, 2018. Cf. aussi Id. et Caroline Tricot, L’antirégime au quotidien. Comment maigrir durablement ? En trompant son cerveau, Paris, Belin, 2017.

[4] Cf. Michel Desmurget, L’antirégime, p. 45. Cf. son témoignage raconté avec humeur, mais surtout avec humour, p. 33-41.

[5] Michel Desmurget et Caroline Tricot, L’antirégime au quotidien. Comment maigrir durablement ? En trompant son cerveau! Coll. « Belin Sciences », Paris, Belin, 2016.

[6] Cf. Mariel M. Finucane et al., « National, regional, and global trends in body-mass index since 1980: systematic analysis of health examination surveys and epidemiological studies with 960 country-years and 9.1 million participants, The Lancet Journal, 377 (2011) n° 9765, p. 557-567.

[7] Cf. Katherine M. Flegal et al., « Prevalence of obesity and trends in the distribution of body mass index among US adults, 1999-2010 », Journal of American Medical Association, 307 (2012) n° 5 , p. 483-490.

[8] Cf. AFSSA. Étude individuelle nationale des consommations alimentaires 2 (INCA2), Agence française de sécurité sanitaire et des aliments, (2009) : www.anses.fr/Documents/PASER-Ra-INCA2.pdf ; Ipsos. Enquête auprès de la population jeune : des habitudes de vie qui exposent ausurpoids et à l’obésité, Ipsos pour DoingGoodDoingWell, 2012 : www.ipsos.fr/ipsos-public-affairs/ actualites/2012-10-11-habitudes-vie-jeunes-exposent-au-surpoids-et-l%E2%80%99obesite

[9] Cf. Melina Arnold et al., « Global burden of cancer attributable to high body-mass index in 2012: a population-based study, Lancet Oncology, 16 (2014) n° 1, p. 36-46.

[10] Cf. Daphne P. Guh et al., « The incidence of co-morbidities related to obesity and overweight: a systematic review and meta-analysis », BioMed Central Public Health, 9 (2009) n° 1, p. 88.

[11] Cf. Anna Peeters et al., « Adult obesity and the burden of disability throughout life, Obesity Research, 12 (2004) n° 7, p. 1145-1451 ; Sandra Reynolds et al., « The impact of obesity on active life expectancy in older American men and women, Gerontologist, 45 (2005) n° 4, p. 438-444 ; Heather K. Vincent et al., « Obesity and mobility disability in the older adult », Obesity Reviews, 11 (2010) n° 8, p. 568-579 ; Bart Klijs et al., « Obesity, smoking, alcohol consumption and years lived with disability: a Sullivan life table approach », BioMed Central Public Health, 11 (2011) n° 1, p. 378 ; Kathryn Backholer et al., « Increasing body weight and risk of limitations in activities of daily living: a systematic review and meta-analysis », Obesity Reviews, 13 (2012) n° 5, p. 456-468.

[12] Cf. Istvan M. Majer et al., « Life expectancy and life expectancy with disability of normal weight, overweight, and obese smokers and nonsmokers in Europe », Obesity (Silver Spring), 19 (2011) n° 7, p. 1451-1459.

[13] Pasquale Strazzullo et al., « Excess body weight and incidence of stroke: meta-analysis of prospective studies with 2 million participants », Stroke, 41 (2010) n° 5, p. 418-426.

[14] Cf. Michel Desmurget et al., « Contrasting acute and slow-growing lesions: a new door to brain plasticity, Brain, 130 (2007) n° 4, p. 898-914.

[15] Cf. Janet Tomiyama & Traci Mann, « If shaming reduced obesity, there would be no fat people », Hastings Center Report, 43 (2013) n° 3, p. 4-5.

[16] Rebecca M. Puhl et al., « The stigma of obesity: a review and update », Obesity (Silver Spring), 17 (2009) n° 5, p. 941-964 ; Kirsti Malterud et al., « Norwegians fear fatness more than anything else – a qualitative study of normative newspaper messages on obesity and health », Patient Education Counseling, 81 (2010) n° 1, p. 47-52 ; Rheanna N. Ata et al., « Weight bias in the media: a review of recent research », Obesity Facts, 3 (2010) n° 1, p. 41-46.

[17] Chelsea A. Heuer et al., « Obesity stigma in online news: a visual content analysis, Journal Health Communication, 16 (2011) n° 9, p. 976-987 ; Kimberly J. McClure et al., « Obesity in the news: do photographic images of obese persons influence antifat attitudes? », Journal Health Communication, 16 (2011) n° 4, p. 359-371.

[18] Cf. Gregory Fouts et al., « Television Situation Comedies: Female Weight, Male Negative Comments, and Audience Reactions », Sex Roles, 42 (2000) n° 9-10, p. 925-932 ; Gregory Fouts et al., « Television Situation Comedies: Male Weight, Negative References, and Audience Reactions », Sex Roles, 46 (2002) n° 11-12, p. 439-442.

[19] Cf. Susan M. Himes et al., « Fat stigmatization in television shows and movies: a content analysis », Obesity (Silver Spring), 15 (2007) n° 3, p. 712-719.

[20] Cf. Hugh Klein et al., « Messages about physical attractiveness in animated cartoons », Body Image, 3 (2006) n° 4, p. 353-363 ; Hugh Klein et al., « Thin is ‘in and stout is out’ what animated cartoons tell viewers about body weight », Eating and Weight Disorders, 10 (2005) n° 2, p. 107-116.

[21] Cf. Rebecca M. Puhl et al., « Psychosocial origins of obesity stigma: toward changing a powerful and pervasive bias », Obesity Reviews, 4 (2003) n° 4, p. 213-227 ;  Rebecca M. Puhl et al., « Obesity stigma: important considerations for public health », American Journal of Public Health, 100 (2010) n° 6, p. 1019-1028 ; Jennifer L. Pomeranz, « A historical analysis of public health, the law, and stigmatized social groups: the need for both obesity and weight bias legislation », Obesity (Silver Spring), 16 (2008) n° S2, p. 93-103 ; Katrin E. Giel et al., « Weight bias in work settings – a qualitative review », Obesity Facts, 3 (2010) n° 1, p. 33-40 ; Claudia Sikorski et al., « The stigma of obesity in the general public and its implications for public health – a systematic review », BioMed Central Public Health, 11 (2011) n° 1, p. 661.

[22] Jeanett Louise Tang-Peronard et al., « Stigmatization of obese children and adolescents, the importance of gender », Obesity Reviews, 9 (2008) n° 6, p. 522-534.

[23] Giorgio Brunello et al., « Does body weight affect wages? Evidence from Europe », Economics & Human Biology, 5 (2007) n° 1, p. 1-19.

[24] John Cawley, « The Impact of Obesity on Wages », Journal of Human Resources, 39 (2004) n° 2, p. 461-474.

[25] Cf. Jurriaan M. Born et al., « Acute stress and food-related reward activation in the brain during food choice during eating in the absence of hunger », International Journal of Obesity (Lond.), 34 (2010) n° 1, p. 172-181 ; Femke Rutters et al., « Acute stress-related changes in eating in the absence of hunger », Obesity (Silver Spring), 17 (2009) n° 1, p. 72-77 ; Matthew S. Tryon et al., « Having your cake and eating it too: A habit of comfort food may link chronic social stress exposure and acute stress-induced cortisol hyporesponsiveness, Physiology & Behavior, 114-115 (apr. 2013), p. 32-37 ; Sandrine Peneau et al., « Sex and dieting modify the association between emotional eating and weight status », American Journal of Clinical Nutrition, 97 (2013) n° 6, p. 1307-1313.

[26] Rebecca M. Puhl et al., « Bias, discrimination, and obesity », Obesity Research, 9 (2001) n° 12, p. 788-805.

[27] J. Kevin Thompson et al., « Thin-Ideal Internalization: Mounting Evidence for a New Risk Factor for Body-Image Disturbance and Eating Pathology, Current Directions in Psychological Science, 10 (2001) n° 5, p. 181-183 ; Harrison G. Pope et al., The Adonis Complex: How to Identify, Treat and Prevent Body Obsession in Men and Boys, New York, The Free Press, 2002 ; Lisa M. Groesz et al., « The effect of experimental presentation of thin media images on body satisfaction: a meta-analytic review », International Journal of Eating Disorders, 31 (2002) n° 1, p. 1-16 ; Wendy Spettigue et al., « Eating disorders and the role of the media », Canadian Child and Adolescent Psychiatry Review, 13 (2004) n° 1, p. 16-19 ; Guy Cafri et al., « The Influence of Sociocultural Factors on Body Image: A Meta-Analysis », Clinical Psychology: Science and Practice, 12 (2005) n° 4, p. 421-433 ; Jennifer L. Derenne et al., « Body image, media, and eating disorders », Academic Psychiatry, 30 (2006) n° 3, p. 257-261 ; Marjorie J. Hogan et al., « Body image, eating disorders, and the media », Adolescent Medicine: State of the Art Review, 19 (2008) n° 3, p. 521-546 ;

[28] Victor C. Strasburger, « Children, adolescents, and the media », Current Problems in Pediatric and Adolescent Health Care, 34 (2004) n° 2, p. 54-113.

[29] Andrew J. Hill, « Motivation for eating behaviour in adolescent girls: the body beautiful », Proceedings of the Nutrition Society, 65 (2006) n° 4, p. 376-384.

[30] Catherine Marshall et al., « Body dissatisfaction among middle-aged and older women », Canadian Journal of Dietetic Practice and Research, 73 (2012) n° 2, p. e241-e247.

[31] David M. Garner et al., « Cultural expectations of thinness in women », Psychological Reports, 47 (1980) n° 2, p. 483-491 ; Brett Silverstein et al., « The role of the mass media in promoting a thin standard of bodily attractiveness for women », Sex Roles, 14 (1986) n° 9-10, p. 519-532 ; Claire V. Wiseman et al., « Cultural expectations of thinness in women: An update », International Journal of Eating Disorders, 11 (1992) n° 1, p. 85-89 ; Brenda L. Spitzer et al., « Gender Differences in Population Versus Media Body Sizes: A Comparison over Four Decades », Sex Roles, 40 (1999) n° 7-8, p. 545–565 ; Martin Voracek et al., « Shapely centrefolds? Temporal change in body measures: trend analysis », British Medical Journal, 325 (2002) n° 7378, p. 1447-1448 ; Mia Foley Sypeck et al., « No longer just a pretty face: fashion magazines’depictions of ideal female beauty from 1959 to 1999 », International Journal of Eating Disorders, 36 (2004) n° 3, p. 342-347 ; Mia Foley Sypeck et al., « Cultural representations of thinness in women, redux: Playboy magazine’s depiction of beauty from 1979 to 1999 », Body Image, 3 (2006) n° 3, p. 229-235 ; Kristen Harrison, « Television Viewers’ Ideal Body Proportions: The Case of the Curvaceously Thin Woman », Sex Roles, 48 (2003) n° 5-6, p. 255-265 ; Tim Seifert, « Anthropomorphic characteristics of centerfold models: trends towards slender figures over time », International Journal of Eating Disorders, 37 (2005) n° 3, p. 271-274 
 ; Martin Voracek et al., « Success is all in the measures: androgenousness, curvaceousness, and starring frequencies in adult media actresses », Archives of Sexual Behavior, 35 (2006) n° 3, p. 297-304.

[32] Gregory Fouts et al., « Television Situation Comedies: Female Body Images and Verbal Reinforcements », Sex Roles, 40 (1999) n° 5-6, p. 473-481 ; Sylvia Herbozo et al., « Beauty and thinness messages in children’s media: a content analysis », Eating Disorders, 12 (2004) n° 1, p. 21-34 ; Janet D. Latner et al., « Childhood obesity stigma: association with television, videogame, and magazine exposure », Body Image, 4 (2007) n° 2, p. 147-155.

[33] Sharon Rubinstein et al., « Is Miss America an undernourished role model? », Journal of American Medical Association, 283 (2000) n° 12, p. 1569.

[34] Martin J. Tovee et al., « Supermodels: stick insects or hourglasses? », The Lancet Journal, 350 (1997) n° 9089, p. 1474-1475.

[35] Michael P. Levine et al., « Media as a context for the development of disordered eating », Michael P. Levine et al. (éds.), The developmental psychopathology of eating disorders: Implications for research, prevention, and treatment, Hillsdale, Lawrence Erlbaum Associates, 1996, p. 235-257.

[36] Centers for Disease Control and Prevention, « Anthropometric Reference Data for Children and Adults: United States, 2007-2010 », Center for Disease Control, 2012 : www.cdc.gov/nchs/data/series/sr_11/sr11_252.pdf

[37] Lauren Effron et al., « Fashion Models: By the Numbers », ABC News, 14/09/2011 : http://abcnews. go.com/blogs/lifestyle/2011/09/ fashion-models-by-the-numbers/

[38] Bradley S. Greenberg et al., « Portrayals of overweight and obese individuals on commercial television », American Journal of Public Health, 93 (2003) n° 8, p. 1342-1348.

[39] Cheryl D. Fryar et al., « Prevalence of Underweight Among Adults Aged 20 Years and Over: United States, 2007-2008 », Center for Disease Control and Prevention, 2010 : www.cdc.gov/NCHS/ data/hestat/underweight_adult_07_08/underweight_adult_07_08.pdf

[40] Bradley S. Greenberg et al., « Portrayals of overweight… ».

[41] Katherine M. Flegal et al., « Prevalence of obesity… ».

[42] Kevin I. Norton et al., « Ken and Barbie at life size », Sex Roles, 34 (1996) n° 3-4, p. 287–294.

[43] Kelly D. Brownell et al., « Distorting reality for children: Body size proportions of Barbie and Ken dolls », International Journal of Eating Disorders, 18 (1995) n° 3, p. 295-298.

[44] Florence Amalou, Le livre noir de la pub, Paris, Stock, 2001 ; Mary F. Rodgers, Barbie Culture, London-Thousand Oaks, Sage Publications, 1999.

[45] Arnold E. Andersen et al., « Diet vs. shape content of popular male and female magazines: A dose-response relationship to the incidence of eating disorders?, International Journal of Eating Disorders, 11 (1992) n° 3, p. 283-287.

[46] Bradley S. Greenberg et al., « Portrayals of overweight… ».

[47] Katherine M. Flegal et al., « Prevalence of obesity… »

[48] Daniel Agliata et al., « The Impact of Media Exposure on Males’ Body Image », Journal of Social and Clinical Psychology, 23 (2004) n° 1, p. 7-22.

[49] Anne E. Becker et al., « Eating behaviours and attitudes following prolonged exposure to television among ethnic Fijian adolescent girls », British Journal of Psychiatry, 180 (2002) n° 6, p. 509-514.

[50] Alison E. Field et al., « Exposure to the mass media and weight concerns among girls », Pediatrics, 103 (1999) n° 3, p. e36.

[51] Shelly Grabe et al., « The role of the media in body image concerns among women: a meta-analysis of experimental and correlational studies », Psychological Bulletin, 134 (2008) n° 3, p. 460-476.

[52] Mary K. Serdula et al., « Prevalence of attempting weight loss and strategies for controlling weight », Journal of American Medical Association, 282 (1999) n° 14, p. 1353-1358 ; Karin A. Mack et al., « Health and sociodemographic factors associated with body weight and weight objectives for women: 2000 behavioral risk factor surveillance system », Journal of Womens Health (Larchmt), 13 (2004) n° 9, p. 1019-1032 ; Connie L. Bish et al., « Diet and physical activity behaviors among Americans trying to lose weight: 2000 Behavioral Risk Factor Surveillance System », Obesity Research, 13 (2005) n° 3, p. 596-607 ; Edward Weiss et al., « Weight-control practices among U.S. adults, 2001-2002 », American Journal of Preventive Medicine, 31 (2006) n° 1, p. 18-24 ; Christopher M. Wharton et al., « Weight loss practices and body weight perceptions among US college students », Journal of American College Health, 56 (2008) n° 5, p. 579-584 ; Stephenie C. Lemon et al., « Contributions of weight perceptions to weight loss attempts: differences by body mass index and gender », Body Image, 6 (2009) n° 2, p. 90-96 ; Alison E. Field et al., « Weight-control behaviors and subsequent weight change among adolescents and young adult females », American Journal of Clinical Nutrition, 91 (2010) n° 1, p. 147-153.

[53] Lesley A. Baradel et al., « Temporal changes in trying to lose weight and recommended weight-loss strategics among overweight and obese Americans, 1996-2003 », Preventive Medicine, 49 (2009) n° 2-3, p. 158-164 ; Connie L. Bish et al., « Health-related quality of life and weight loss practices among overweight and obese US adults, 2003 behavioral risk factor surveillance system », Medscape General Medicine, 9 (2007) n° 2, p. 35.

[54] Pierre Dukan, La méthode Dukan illustrée, Paris, Flammarion, 2009 ; Je ne sais pas maigrir, Paris, J’ai Lu, 2011.

[55] Nutrinet Santé, « État d’avancement et résultats préliminaires 3 ans après le lancement. Régimes amaigrissants : Acceptabilité et perception de l’efficacité », Unité de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Inserm U577), 10 mai 2012. Consulté en mai 2019 : http://media. etude-nutrinet-sante.fr/resultats_ nutrinet_10_05_12.pdf

[56] Michel Montignac, La méthode Montignac illustrée. La référence pour maigrir, Paris, J’ai Lu, 2012.

[57] Alain Delabos, Mincir sur mesure grâce à la chrono-nutrition, Paris, Albin Michel, 2012.

[58] Robert C. Atkins, Dr. Atkins’ New Diet Revolution. Completely Updated, New York, M. Evans & Company, 2002.

[59] Michel Desmurget, L’antirégime, p. 77.

[60] Alain Delabos. Le régime starter : jusqu’à 8 kilos en 4 semaines maxi, Paris, Albin Michel, 2006.

[61] Eric Westman et al., « Le nouveau régime Atkins, Vergèze, Thierry Souccar, 2011.

[62] Cf., par exemple, Mayo Clinic, The Mayo Clinic Diet: Eat Well, Enjoy Life, Lose Weight, s.l. , Good Books, 2010 ; Herman Tarnower et al., Scarsdale régime médical infaillible, Paris, Marabout, 1996.

[63] Cf. Erin Fothergill et al., « Persistent metabolic adaptation 6 years after ‘The Biggest Loser’ competition », Obesity (Silver Spring), 24 (2016) n° 8, p. 1612-1619.

[64] Silvia R. Coutinho, Jens F. Rehfeld, Jens J. Holst, Bård Kulseng & Catia Martins, « Impact of weight loss achieved through a multidisciplinary intervention on appetite in patients with severe obesity », American Journal of Physiology-Endocrinology and Metabolism, 315 (2018) n° 5, p. e91-e98.

[65] Cf. Linda Bacon et al., « « Weight science: evaluating the evidence for a paradigm shift », Nutrition Journal, 10 (2011) n° 9, p. 1-13 ; Susan C. Wooley et al., « « Obesity treatment: the high cost of false hope », American Dietetic Association, 91 (1991) n° 10, p. 1248-1251 ; David M. Garner et al., « « Confronting the failure of behavioral and dietary treatments for obesity », Clinical Psychology Review, 11 (1991) n° 6, p. 729-780 ; James O. Hill et al., « Weight maintenance: what’s missing? », Journal of the American Dietetic Association, 105 Suppl 1 (2005), p. S63-S66 ; Traci Mann et al., « « Medicare’s search for effective obesity treatments: diets are not the answer », American Psychology, 62 (2007) n° 3, p. 220-233 ; Emma Loveman et al., « « The clinical effectiveness and cost-effectiveness of long-term weight management schemes for adults: a systematic review », Health Technology Assessment, 15 (2011) n° 2, p. 1-182 ; A. Janet Tomiyama et al., « « Long-term Effects of Dieting: Is Weight Loss Related to Health? », Social and Personality Psychology Compass, 7 (2013) n° 12, p. 861–877.

[66] Priya Sumithran et al., « Long-term persistence of hormonal adaptations to weight loss, New England Journal of Medicine, 365 (2011) n° 17, p. 1597-1604.

[67] Cf. Sofiya Alhassan et al., « Dietary adherence and weight loss success among overweight women: results from the A TO Z weight loss study », International Journal of Obesity (Lond.), 32 (2008) n° 6, p. 985-991.

[68] Michel Desmurget, L’antirégime, p. 13.

[69] Paul S. Maclean et al., « Biology’s response to dieting: the impetus for weight regain », American Journal of Physiology-Regulatory, Integrative and Comparative Physiology, 301 (2011) n° 3, p. r581-r600 ; Nuala M. Byrne et al., « Biology or Behavior: Which Is the Strongest Contributor to Weight Gain? », Current Obesity Reports, 2 (2013) n° 1, p. 65-76 ; Priya Sumithran et al., « The defence of body weight: a physiological basis for weight regain after weight loss », Clinical Science (Lond), 124 (2013) n° 4, p. 231–241 ; Huiyuan Zheng et al., « Appetite control and energy balance regulation in the modern world: reward-driven brain overrides repletion signals », International Journal of Obesity (Lond.), 33 Suppl 2 (2009), p. S8-S13 ; Michael Rosenbaum et al., « Adaptive thermogenesis in humans », International Journal of Obesity (Lond.), 34 Suppl 1 (2010), p. S56-S63 ; Erik Scott Blomain et al., « Mechanisms of Weight Regain following Weight Loss », ISRN Obesity, 2013 (2013), p. 1-7.

[70] Todd F. Heatherton et al., « Why Is It So Difficult to Inhibit Behavior? », Psychological Inquiry, 9 (1998) n° 3, p. 212-216 ; Kathleen D. Vohs et al., « Self-regulatory failure: a resource-depletion approach », Psychological Science, 11 (2000) n° 3, p. 249-254 ; Roy F. Baumeister et al., « The Strength Model of Self-Control », Current Directions in Psychological Science, 16 (2007) n° 6, p. 351-355 ; Roy F. Baumeister et al., Willpower, London, Penguin Books, 2012 ; Deborah Cohen et al., « Eating as an automatic behavior », Preventing Chronic Disease, 5 (2008) n° 1, p. a23 ; Deborah Cohen et al., « Contextual influences on eating behaviours: heuristic processing and dietary choices », Obesity Reviews, 13 (2012) n° 9, p. 766-779.

[71] Michael Rosenbaum et al., « Energy intake in weight-reduced humans », Brain Research, 1350 (sept. 2010), p. 95-102 ; Amanda Sainsbury et al., « Role of the arcuate nucleus of the hypothalamus in regulation of body weight during energy deficit », Molecular and Cellular Endocrinology, 316 (2010) n° 2, p. 109-119 ; Marc-Andre Cornier, « Is your brain to blame for weight regain? », Physiology & Behavior, 104 (2011) n° 4, p. 608-612 ; Christopher Ochner et al., « Biological mechanisms that promote weight regain following weight loss in obese humans », Physiology & Behavior, 120 (Aug. 2013), p. 106-113 ; Patrik Borg et al., « Food selection and eating behaviour during weight maintenance intervention and 2-y follow-up in obese men », International Journal of Obesity and Related Metabolic Disorders, 28 (2004) n° 12, p. 1548-1554.

[72] Roy F. Baumeister et al., « Ego depletion: is the active self a limited resource? », Journal of Personality and Social Psychology, 74 (1998) n° 5, p. 1252-1265.

[73] Todd F. Heatherton et al., « Effects of physical threat and ego threat on eating behavior », Journal of Personality and Social Psychology, 60 (1991) n° 1, p. 138-143.

[74] Alison E. Field et al., « Association of weight change, weight control practices, and weight cycling among women in the Nurses’ Health Study II », International Journal of Obesity and Related Metabolic Disorders, 28 (2004) n° 9, p. 1134-1142.

[75] Jean-Philippe Chaput et al., « Risk factors for adult overweight and obesity in the Quebec Family Study: have we been barking up the wrong tree? », Obesity (Silver Spring), 17 (2009) n° 10, p. 1964-1970.

[76] Robert C. Klesges et al., « Effects of dietary restraint, obesity, and gender on holiday eating behavior and weight gain », Journal of Abnormal Psychology, 98 (1989) n° 4, p. 499-503.

[77] Kirsi H. Pietilainen et al., « « Does dieting make you fat? A twin study », International Journal of Obesity (Lond.), 36 (2012) n° 3, p. 456-463.

[78] David G. Rowbottom, « Periodization of training », William E. Garrett et al., « (éds.), Exercise and Sport Science, Lippincott, Williams & Wilkins, 2000, p. 499-514.

[79] Pour une évaluation détaillée des multiples mensonges sur lesquels ces méthodes fondent leur succès, cf. Michel Desmurget, L’antirégime, p. 53-72.

[80] Site officiel de la méthode Montignac. L’échec des régimes hypocaloriques, 2012 : www. montignac.com/fr/l-echec-des-regimes-hypocaloriques/ (accès : 09/05/2012.

[81] Cf. Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES), Évaluation des risques liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement. Rapport d’expertise collective, Agence nationale de sécurité sanitaire, novembre 2010 : www.anses.fr/Documents/ NUT2009sa0099Ra.pdf

[82] Ibid.

[83] Cf. Alexandra M. Johnstone, « Safety and efficacy of high-protein diets for weight loss », Proceedings of the Nutrition Society, 71 (2012) n° 2, p. 339-349 ; Anne-Claire Vergnaud et al., « Macronutrient composition of the diet and prospective weight change in participants of the EPIC-PANACEA study », PLoS One, 8 (2013) n° 3, p. e57300.

[84] Deborah Bujnowski et al., « Longitudinal association between animal and vegetable protein intake and obesity among men in the United States: the Chicago Western Electric Study », Journal of the American Dietetic Association, 111 (2011) n° 8, p. 1150-1155.

[85] Cf. Institute of Medicine, Dietary Reference Intakes for Energy, Carbohydrate, Fiber, Fat, Fatty Acids, Cholesterol, Protein, and Amino Acids (Macronutrients), Washington, The National Academies Press, 2005, consulté en mai 2019 : https://www.nal.usda.gov/sites/default/files/fnic_uploads/energy_full_report.pdf ; Shane Bilsborough et al., « A review of issues of dietary protein intake in humans », International Journal of Sport Nutrition and Exercise Metabolism, 16 (2006) n° 2, p. 129-152 ; Bonnie J. Brehm et al., « Benefits of high-protein weight loss diets: enough evidence for practice? », Current Opinion in Endocrinology, Diabetes, and Obesity, 15 (2008) n° 5, p. 416-421 ; John P. Bantle et al., « Nutrition recommendations and interventions for diabetes: a position statement of the American Diabetes Association », Diabetes Care, 31 Suppl. 1 (2008), p. S61-S78.

[86] Adam M. Bernstein et al., « Major dietary protein sources and risk of coronary heart disease in women », Circulation, 122 (2010) n° 9, p. 876-883.

[87] An Pan et al., « Red meat consumption and mortality: results from 2 prospective cohort studies », Archives of Internal Medicine, 172 (2012) n° 18, p. 1424-1425.

[88] Erin L. Richman et al., « Egg, red meat, and poultry intake and risk of lethal prostate cancer in the prostate-specific antigen-era: incidence and survival », Cancer Prevention Research (Phila), 4 (2011) n° 12, p. 2110-2121.

[89] Kristina Elfhag et al., « « Who succeeds in maintaining weight loss? A conceptual review of factors associated with weight loss maintenance and weight regain », Obesity Reviews, 6 (2005) n° 1, p. 67-85.

[90] Zhaoping Li et al., « Weight cycling in a very low-calorie diet programme has no effect on weight loss velocity, blood pressure and serum lipid profile », Diabetes Obesity and Metabolism, 9 (2007) n° 3, p. 379-385 ; Caitlin Mason et al., « History of weight cycling does not impede future weight loss or metabolic improvements in postmenopausal women », Metabolism, 62 (2012) n° 1, p. 127-136.

8.6.2019
 

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