« L’amour simplifie tout ». Lettres à une carmélite, préf. D.-M. Golay o.c.d.
Marie-Antoinette (Consummata) De Geuser
Histoire de la pensée – Recenseur : Pascal Ide
Marie-Antoinette De Geuser (1889-1918) est l’aînée d’une famille très chrétienne (quatre de ses frères seront religieux). L’été 1906, alors qu’une appendicite compliquée la conduit au seuil de la mort, elle vit ce qu’elle appellera sa « conversion » : « Du tabernacle, Jésus se fit si beau, et me regarda d’un regard si plein d’Amour que mon cœur en fut blessé jusqu’au fond » (p. 155). Lisant les écrits des deux saintes Thérèse, elle espère ardemment rentrer au Carmel et reçoit de la prieure du carmel de Pontoise, Mère Marie-Thérèse, son nouveau nom qui l’enchante : « Marie de la Trinité ». Se laissant consumer par l’Amour divin, elle signe aussi certaines lettres à son oncle jésuite (frère de Léonce de Grandmaison) : « Consummata ». Sa santé fragile, ainsi que celle de sa mère, lui interdisant d’entrer au Carmel, elle l’acceptera avec abandon et en vivra l’esprit sans l’incarner dans un couvent.
Le vol. 79 de l’élégante coll. d’Arfuyen Les carnets spirituels a déjà édité un premier vol. de lettres sous le titre Notes spirituelles (2011). Des 73 lettres que Marie-Antoinette a écrites à Mère Marie-Thérèse entre 1910 et 1917, ce vol. en a retenu 23 (auxquelles s’ajoute une lettre de sa mère). Comme l’écrit le frère Didier-Marie Golay, qui préface l’ouvrage, ces Lettres – qui ont fasciné et nourri Edith Stein-Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix – « rendent la « mystique » – c’est-à-dire la vie divine en nous – accessible » (p. 20), car « Marie-Antoinette reçoit tout de [l]a main [de l’Amour] et fait tout par Amour » (p. 19). L’ami de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus y retrouvera la centralité de l’action de grâces, du don de soi et de l’abandon à Jésus – sans les exemples concrets et les symboles qui incarnent précieusement « la petite voie ». – P. Ide