Dépendance, indépendance et interdépendance en psychologie. Le secret de la communion 1/7

« Je me reçois bien plus que je ne me fais [1] ».

« Le cœur consiste à dépendre [2] ».

A) Intention

De manière inattendue, certains courants de la psychologie qui se passionnent pour la relation interpersonnelle montrent que la vie heureuse réside dans la relation à autrui. Ce faisant, ils s’opposent à deux écoles : l’une, héritée des Lumières, qui fait de la conquête de l’autonomie l’achèvement de la personne ; l’autre, héritée de la psychanalyse freudienne, qui suspecte toute ouverture à autrui de régression. En réalité, les études actuelles, de grande portée pratique, montrent que l’homme ne s’accomplit que dans la relation à son prochain, qu’en tissant des liens, plus encore, en apprenant à recevoir et à donner. Elles établissent aussi que, si l’indépendance est la condition d’une juste interdépendance, celle-ci, en retour, favorise celle-là.

Pour l’établir, nous allons nous fonder principalement sur les études rassemblées par le récent ouvrage de Christophe André et de Rébecca Shankland [3] qui est évalué sur ce site sous le titre : « Indépendance et interdépendance en psychologie. Une nouvelle approche des relations ».

Sans surprise, nous allons relire ces multiples apports à la lumière de l’amour-don, précisément, la dynamique ternaire du don que résume le tableau ci-dessous. Mais, comme les études emploient les catégories de dépendance, d’indépendance et d’interdépendance, nous les interpréterons en fonction du don. De fait, notre plan épousera ces trois temps (B à D).

En fait, pour être rigoureux, l’interdépendance ne correspond pas à la donation stricto sensu, mais à son achèvement, sa finalité qui est la communion (E). On peut en rendre compte adéquatement de deux manières : soit en couronnant le don 3 d’une sorte de don 4 qui serait la communion (c’est la démarche que nous suivrons ici) ; soit en changeant de paradigme et en passant du modèle personnel du don qui est ternaire (recevoir, s’approprier, donner) au modèle interpersonnel qui est quaternaire (donner, recevoir, donner en retour, recevoir en retour) [4].

Un tableau permettra de mieux comprendre les connexions :

 

Moments du don

Don 1 (don pour soi)

Don 2 (don à soi)

Don 3 (don de soi)

Nom

Réception

Appropriation

Donation

Relation à…

l’autre

soi

l’autre

Nom

Dépendance

Indépendance

Interdépendance

 

Après avoir relu la relation saine à autrui à l’aune du don, nous en étudierons les dysfonctionnements, comme l’excès d’indépendance et l’excès de dépendance (F).

B) La dépendance ou la réception de l’autre

Considérons en premier lieu la réception : tout être humain dépend, c’est-à-dire s’enracine dans une origine. Nous verrons successivement deux figures d’attachement ou de réception, les parents (1) et les enseignants (2) ; la vertu de la juste réception qu’est l’humilité (3) ; les bienfaits de cette dépendance, c’est-à-dire le retentissement du don 1 sur le don 2 (4).

1) L’attachement aux parents

a) Importance de l’interdépendance

Depuis plus de cinquante ans, l’interdépendance fait l’objet de nombreuses études scientifiques [5].

Les études montrent que c’est l’interdépendance (et non l’indépendance) qui donne le plus de sens à notre vie [6]. Et cela est vrai dès la naissance [7]. Inversement, l’isolement du bébé est déshumanisant.

Les expérimentations montrent aussi que nous consacrons une part importante de notre temps et de nos ressources à évaluer nos interactions sociales : pourquoi n’a-t-il pas répondu à mon salut ? pourquoi ne m’a-t-il pas invité à cette soirée ? ai-je été bien clair dans ma présentation ? [8]

b) La relation entre la dépendance et l’interdépendance

1’) Exposé

Souvent, l’on soupçonne la dépendance de l’enfant à sa mère, et l’on craint qu’elle ne soit la matrice d’une dépendance à l’âge adulte. Rien n’est moins sûr.

Une équipe de chercheurs de l’Université Columbia, à New York, a étudié l’effet du portage sur l’attitude du bébé [9]. Un groupe de jeunes mamans a été divisé en deux. Le premier a été invité à placer son bébé dans un transat le plus souvent possible. Le second a porté son enfant le plus possible (comme le fond les femmes africaines portant leur bébé sur leur dos). Pour cela, les mères ont reçu un porte-bébé et un podomètre qui mesurait la fréquence d’utilisation de celui-ci. Puis les chercheurs ont revu les jeunes enfants à treize mois et observé leurs conduites d’exploration.

Ils ont alors constaté que ceux qui avaient été portés plus souvent exploraient plus volontiers d’autres espaces et rencontraient davantage d’autres personnes, lorsque leurs parents s’éloignaient. Or, qui dit portage dit proximité et donc attachement ou dépendance ; et qui dit éloignement, exploration paisible, rencontre, dit ouverture à l’autre ou interdépendance. L’étude montre donc que plus de dépendance ouvre à plus d’interdépendance.

2’) Confirmations

Cette expérience ne fait que confirmer ce que les passionnants travaux de John Bowlby, depuis les années 1930, ont établi et qui fut amplement confirmé. En un mot, non seulement, il n’y a pas d’antagonisme entre attachement (dépendance) et autonomie (indépendance), mais, plus le lien d’attachement de l’enfant au parent est puissant et sécurisant, plus l’enfant explore son environnement de manière autonome et féconde. Précisons bien : l’enfant autonome n’est pas un enfant qui revendique sa liberté, mais qui se tourne vers l’autre sans avoir besoin d’attirer l’attention de l’adulte pour être sécurisé par lui. En termes philosophiques, la liberté n’est donc pas le but, mais la modalité de son action.

De plus, les études en éthologie montrent que cette recherche d’une figure d’attachement, en particulier lors de situations stressantes, existe même chez les animaux. Donc, l’être humain est naturellement porté à s’attacher [10].

En outre, il arrive malheureusement qu’un des parents n’est pas capable de construire un attachement sécurisant pour leur enfant. Alors, celui-ci se tourne spontanément vers l’autre parent pour tisser le lien de confiance dont il a besoin [11]. Pire encore, les deux parents peuvent défaillir dans leur rôle ; or, l’on constate qu’il se porte vers un autre adulte pour y trouver la sécurité qui lui manque cruellement : un grand-parent, un enseignant, un parrain [12]. Ces personnes sont appelées tuteurs de résilience.

c) Les critères de l’attachement sécurisant

Shankland et André nomment trois critères caractéristiques d’un attachement sécurisant (d’un parent à l’enfant) [13]. Il faut que la réponse apportée par le parent soit :

  1. prévisible, c’est-à-dire similaire dans une situation similaire ;
  2. cohérente, c’est-à-dire présente une intention transparente, compréhensible ;
  3. bienfaisante, c’est-à-dire cherche le bien de l’enfant.

J’ajoute et précise : désintéressée, inconditionnellement ; et permanente, c’est-à-dire sur le long terme de toute l’enfance.

d) Mécanisme physiologique de l’attachement

La biologie confirme et précise cette dynamique de l’attachement. En effet, au moment de l’accouchement, l’organisme secrète de fortes doses d’ocytocine. Or, cette hormone contribue, du côté de la mère, à une grande affiliation à l’enfant [14] : elle est médiatrice d’une relation confiante et apaisée ; elle lui procure aussi de la joie [15]. En fait, elle est déjà présente dans les différents stades du travail ; puis elle le sera lors de l’allaitement. Mais l’ocytocine agit aussi du point de vue du nouveau-né, en disposant à ce que la réponse de la mère soit adaptée à ses besoins : être pris dans les bras, réconforté, bercé, etc. [16] Voilà pourquoi l’on a pu parler de l’ocytocine comme l’hormone de l’attachement. Le père n’est pas exclu de cette relation, puisque l’arrivée du nourrisson le pousse à secréter la vasopressine ; or, cette hormone favorise aussi une proximité, donc un lien avec l’enfant.

e) La médiation : le besoin de contact physique

L’enfant a besoin d’un foyer, dans le double sens de lieu chaleureux et d’environnement aimant.

1’) Le fait

Le nourrisson n’a pas seulement besoin de proximité relationnelle, mais aussi de contact, c’est-à-dire de toucher et d’être touché. Par exemple, les études montrent que, lorsque le nourrisson naissant avec un poids inférieur à 2,5 kilos, est porté par la méthode « kangourou » en continu et est alimenté exclusivement au sein, le risque de mortalité est diminué de 40 % [17]. Or, ces moyens permettent le contact peau à peau avec leurs parents. Voilà pourquoi l’OMS le recommande vivement. Pourtant, moins de 5 % des maternités dans le monde le préconisent.

Mais l’une des raisons de cette absence de contact vient de ce que de nombreux capteurs utilisés pour le suivi du prématuré et le reliant à des machines l’interdisent : la technique s’interpose entre l’enfant et ses parents, autrement dit, elle empêche la relation et le contact interpersonnel. Aussi un article de Science a-t-il fait la une des journaux en mars 2019 [18] : une équipe a mis au point des capteurs moins invasifs ; ainsi, cette avancée technologique a permis aux parents de pouvoir prendre leur tout-petit dans leurs bras et de lui donner la chaleur humaine si indispensable à sa construction humaine, physique autant que psychologique et spirituelle.

2’) Confirmations

D’ailleurs, confirmation en a été donnée chez l’adulte. En effet, l’on a placé un adulte en laboratoire en situation d’exclusion sociale ; or, l’on a observé que la température de son corps chutait. Inversement, lorsqu’il était mis en présence d’un proche empathique et attentionné, les réactions physiologiques se normalisaient [19].

Un chercheur, James Coan, a mesuré la capacité des couples à s’ajuster aux besoins de l’autre à partir d’un questionnaire. Puis, il a soumis la femme à une situation stressante : elle recevait sur son orteil des chocs électriques à une fréquence aléatoire. Bien évidemment le candidat était prévenu et consentant vis-à-vis de cette situation menaçante. Toutefois, malgré ces précautions, le sujet réagissait comme s’il était en survie. Pendant ce temps, le chercheur analysait par IRMF (imagerie fonctionnelle par résonance magnétique) les zones cérébrales qui étaient activées pendant cette situation menaçante, en particulier le système limbique, qui est impliqué dans la peur. Or, Coan a testé deux types de situation : l’un où la femme ne bénéficiait d’aucune aide ou seulement celle d’un inconnu lui tenant la main, l’autre où un proche (le conjoint) lui tenait la main pendant l’expérimentation désagréable.

Résultat : plus la relation de couple était satisfaisante, moins le système limbique était activé. Inversement, moins cette relation était sécurisante ou si la personne qui tenait la main était un inconnu, et plus cette zone cérébrale était excitée.

3’) Causes
a’) Physique

D’abord, le nouveau-né est précablé pour rechercher une source de température stable. En effet, nous l’oublions, le nourrisson présente un beaucoup plus petit volume pour une beaucoup plus grande surface que l’adulte. Or, les échanges de chaleur dépendent de la surface et non pas du volume. Donc, un tout petit perd beaucoup plus de chaleur qu’un adulte. Prévoyant, l’organisme l’a donc prédisposé, programmé pour rechercher des sources de chaleur [20]. Or, l’autre être humain, notamment adulte, est la plus constante et la plus disponible. Surtout, une étude a montré que le nouveau-né stabilise beaucoup mieux sa chaleur corporelle lorsqu’il est placé peau contre peau que lorsqu’il est emmitouflé dans plusieurs épaisseurs de vêtements [21]. Inversement, la séparation du parent engendre de nombreuses perturbations physiologiques, jusqu’à abaisser la température corporelle [22].

b’) Psychique

Ensuite et davantage encore, le nourrisson a un besoin vital de chaleur humaine psychologique, c’est-à-dire relationnelle. Or, là encore, l’on a mis en évidence que le contact peaucier apaise profondément : par exemple, les pleurs deviennent moins fréquents [23]. Donc, contrairement à ce que l’on a pu enseigner aux parents des générations précédentes, prendre un enfant dans ses bras est le « moyen le plus efficace, le plus simple, le plus naturel, pour l’apaiser et donc lui permettre, progressivement, de développer une plus grande confiance en la vie [24] ».

Ce qui est vrai à court terme l’est aussi à long terme. En effet, une étude a suivi pendant 10 ans 73 prématurés ayant bénéficié du dispositif « kangourou » avec leur maman pendant deux semaines. Elle les a comparés avec des nourrissons aussi prématurés qui, de manière classique, furent placés dans des incubateurs, donc ont disposé d’une chaleur physique, mais non pas corporelle. Or, ceux qui avaient bénéficié du contac peau à peau présentaient de meilleurs paramètres physiologiques, moins de signes de stress, une meilleure qualité de sommeil, un style d’attachement sécurisé avec leurs parents et un plus grand autocontrôle [25].

c’) La synchronisation

Mais il y a plus. Dans l’expérience d’apaisement décrite ci-dessus entre adultes dont l’un souffre physiquement et l’autre lui prend la main, l’on a constaté que non seulement la douleur diminue, mais que les pouls et les respirations entre les deux personnes se synchronisent [26]. Or, la personne ressent alors singulièrement la proximité de l’autre, en même temps que ses paramètres physiologiques s’améliorent. En effet, la personne souffrante voit son rythme cardiorespiratoire épouser celui de la personne qui ne souffre pas. Cette synchronisation cardiaque a aussi été observée entre la maman et son bébé [27].

Mais la synchronisation est aussi psychique, en l’occurrence, émotionnelle. Elle passe par l’échange des regards, les vocalisations simultanées et les expressions faciales en miroir. Il faut toutefois ajouter que cette deuxième forme de synchronisation n’a rien d’automatique ni de seulement corporel. Elle suppose une compétence de la part du parent : celle de pouvoir se représenter ce que son enfant vit émotionnellement. Or, la représentation est un acte mental. Voilà pourquoi l’on parle de capacité de mentalisation du parent, nécessaire pour entrer dans cette résonance affective [28].

Attention ! Il ne s’agit en rien d’une capacité télépathique : le parent ne lit pas les pensées ou les émotions à l’intérieur de la tête de son enfant ; il demeure dans sa têter de parent. Seulement, avec son imagination, il se rend capable de se représenter ce que son enfant vit et éprouve. Il n’y a donc pas de fusion-confusion moniste des psychismes. Empathie n’est pas télépathie ni monopathie, si je puis dire. La médiation est émotionnelle [29].

Voire, une étude a montré que, loin d’exclure le père, cette résonance l’intéressait autant que la mère, mais de manière différenciée. En l’occurrence, en synchronisation émotionnelle, la mère diminue les affects désagréables (angoisse, tristesse, etc.) de l’enfant et le père accroît les affects agréables (confiance, joie, etc.) [30].

Cette synchronisation parents-enfants est contagieuse. En effet, des chercheurs ont mesuré cette résonance triadique (père, mère, enfant) pendant la période de 3 à 9 mois de l’enfant. Or, ils ont observé que celui-ci présentait de meilleures capacités d’empathie, c’est-à-dire de résonance émotionnelle avec d’autres personnes [31] ; il aura de meilleures compétences relationnelles à l’adolescence et donc recourra moins à des conduites agressives [32] et sera mieux adapté socialement [33].

4’) Interprétation philosophique

Toutes ces passionnantes expériences attestent à la fois la discontinuité entre les êtres, autrement dit, l’autonomie corporelle et psychique des personnes, et le besoin de continuité, c’est-à-dire de lien, de connexion. Plus encore, elles montrent en quoi consiste cette continuité. Elle est totale : ni seulement physique, ni seulement psychologique. Or, les personnes en relation sont elles-mêmes des totalités psychophysiques. Donc, ce qui assure la continuité épouse la même complexité et la même totalité. De plus, elle est immédiate : elle n’est ni distante, ni violente (c’est-à-dire intrusive) ; elle est un contact, et le plus intime qui soit, à savoir tactile, peau contre peau.

Il ne s’agit pas d’une personne, donc d’une substance, puisque cette continuité est justement ce qui se trouve entre les personnes ; d’ailleurs, si c’était une substance, nous tomberions dans la régression à l’infini. Il ne s’agit pas non plus d’un accident, c’est-à-dire d’une propriété qui appartient à cette substance. Il doit donc s’agir d’un autre type d’être, qui assure la médiation, une communication en acte.

Pourrait-on aller plus loin et oser dire que cette relation est d’un genre particulier ? L’expérimentation nous dit qu’elle passe par la chaleur ; il est d’ailleurs significatif que, dans sa sagesse, le langage qualifie la relation aimante de chaleureuse. Or, Aristote avait noté que la chaleur est, de toutes les qualités, la première, de sorte que l’altération (le mouvement qualitatif) premier est le réchauffement et le refroidissement et que, dans sa chimie, dépassée dans ses conclusions, mais non dans ses prémisses, il faisait de la différence chaud-froid – croisée avec la deuxième distinction qualitative fondamentale, celle de l’humide et du sec, le principe de répartition des quatre éléments.

Voire, la communication passe par la main. Or, la main ne dit pas seulement contact, mais contact par l’organe par excellence de la relation, avec le visage. Voire, alors que le visage est fait pour exprimer, donc pour se-dire, la main est faite pour transmettre, donc pour se-donner – la seule exception étant le baiser qui conjugue l’expression et la donation, mais est bien entendu réservé à la relation intime.

Mais ne faut-il pas dire plus et tourner notre regard davantage vers Platon et Pythagore ? Cette continuité entre les personnes discontinues ne serait-elle pas une vibration, une harmonie qui met les personnes « en résonance [34] » ? C’est ce que nous avons observé dans les processus de synchronisation à la fois physiologique et psychique (par la médiation émotionnelle). La synchronisation totale, physiologique autant que psychologique, voire comportementale, serait comme une analogie de proportionnalité réelle entre deux substances distinctes, donc une modalité assurant un contact aussi intime que respectueux des intimités…

5’) Conséquences

N’observons-nous pas la même chose avec la pandémie de Covid ? Le besoin de toucher et de vision est systématiquement frustré, au nom de la priorité absolutisée donnée aux normes sanitaires, c’est-à-dire aux besoins physiques sur les besoins psychologiques.

f) Et les enfances fracassées ? Conjurer la fatalité de la répétition

Certes, nous l’avons dit et montré, les personnes n’ayant pas bénéficié d’un attachement sécure, tendent à reproduire ce comportement dans leur vie adulte. Toutefois, il n’y a pas de fatalité. Les expériences de la vie peuvent changer le schéma mental et conjurer la répétition [35]. Par exemple, l’on a étudié des orphelins roumains. 75 % présentaient des symptômes d’attachement sécurisant. Mais certains ont pu bénéficié d’un placement en famille d’accueil. Or, ils ont à cette occasion présenté des comportements d’attachement sécure en pourcentage plus élevé que ceux qui sont demeurés dans l’orphelinat [36].

Pascal Ide

[1] Pierre Teilhard de Chardin, Œuvres. 4. Le milieu divin. Essai de vie intérieure, Paris, Seuil, 1957, p. 76.

[2] Paul Valéry, « Affectivité », Cahiers, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », Paris, Gallimard, 1974, tome 11, p. 389.

[3] Cf. Rébecca Shankland et Christophe André, Ces liens qui nous font vivre. Éloge de l’interdépendance, Paris, Odile Jacob, 2020.

[4] Cf. Pascal Ide, Bénédite de Peyrelongue, Anouk Grévin et Jean-Dider Monneyron, Recevoir pour donner, Paris, Nouvelle Cité, 2020.

[5] Cf. Harold H. Kelley & John W. Thibaut, Interpersonal relations : A theory of Interdependence, New York, Wiley-Interscience, 1978.

[6] Cf. Roy F. Baumeister & Mark R. Leary, « The need to belong : Desire for interpersonal attachments as a fundamental human motivation », Psychological Bulletin, 117 (1995) n° 3, p. 497-529.

[7] Cf. Hazel Rose Markus & Shinobu Kitayama, « Culture and the self : Implications for cognition, emotion, and motivation », Psychological Review, 98 (1991) n° 2, p. 224-253.

[8] Cf. Mario Mikulincer & Phillip R. Shaver, Mechanisms of Social Connection : From Brain to Group, Washington, American Psychological Association, 2014.

[9] Cf. Elizabeth Anisfeld, Virginia Casper, Molly Nozyce & Nicholas Cunningham, « Does infant carrying promote attachment ? An experimental study of the effects of increased physical contact on the development of attachment », Child Development, 61 (1990) n° 5, p. 1617-1627.

[10] Cf. Vivien Prior & Danya Glaser, Understanding Attachment and Attachment Disorders: Theory, Evidence and Practice, London, Jessica Kingsley Publishers, 2006.

[11] Cf. Jen Jen Chang, Carolyn T. Halpern & Jay S. Kaufman, « Maternal depressive symp toms, father’s involvement, and the trajectories of child problem behaviors in a US national sample », Archives of Pediatrics and Adolescent Medicine, 161 (2007) n° 7, p. 697-703.

[12] Cf. Gretchen Brion-Meisels, Jessica Tseming Fei & Deepa Sriya Vasudevan, « Building positive relationships with adolescents in educational contexts », Meg A. Warren & Stewart I. Donaldson (éds.), Toward a Positive Psychology of Relationships : New Directions in Theory and Research, Santa Barbara, Praeger, 2018, p. 145-177.

[13] Cf. Rébecca Shankland et Christophe André, Ces liens qui nous font vivre, p. 40.

[14] Cf. Tristen K. Inagaki, « Opioids and social connection », Current Directions in Psychological Science, 27 (2018) n° 2, p. 85-90.

[15] Cf. Jennifer A. Bartz, « Oxytocin and the pharmacological dissection of affiliation », Current Directions in Psychological Science, 25 (2016) n° 2, p. 104-110.

[16] Cf. Ruth Feldman, « The neurobiology of human Attachments », Trends in Cognitive Sciences, 21 (2017) n° 2, p. 80-99.

[17] Cf. Sarmila Mazumder, Sunita Taneja, Brinda Dube, Kiran Bhatia, Runa Ghosh, Medha Shekhar et al., « Effect of community-initiated kangaroo mother care on survival of infants with low birthweight : a randomized controlled trial », The Lancet, 394 (2019) n° 10210, p. 1724-1736.

[18] Cf. Ha Uk Chung, Bong Hoon Kim, Jong Yoon Lee, Jungyup Lee, Zhaoqian Xie et al., « Binodal, wireless epidermal electronic systems with in-sensor analytics for neonatal intensive care », Science, 363 (2019) n° 6430, p. eaau0780.

[19] Cf. Naomi I. Eisenberger & Steve W. Cole, « Social neuroscience and health : Neurophysiological mechanisms linking social ties with physical health », Nature Neuroscience, 15 (2012) n° 5, p. 1-6.

[20] Cf. Hans IJzerman, James A. Coan, Fieke M. A. Wagemans, Marjolein A. Missler, Ilja Van Beest, Siegwart Lindenberg & Mattie Tops, « A theory of social thermoregulation in human primates », Frontiers in Psychology, 6 (avr. 2015), p. 464.

[21] Cf. Ksenia Bystrova, Ann-Sofi Matthiesen, Igor Vorontsov, Ann-Marie Widström, Anna-Berit Ransjö-Arvidson & Kerstin Uvnäs-Moberg, « Materna laxillar and breast temperature after giving birth : Elïects of delivery Ward practices and relation to infant temperature », Birth, 34 (2007) n° 4, p. 291-300.

[22] Cf. Tiffany Field, « Attachment as psychobiological attunement : Being on the same wavelength », Martin Reite & Tiffany Field (éds.), Psychobiology of Attachment and Separation, New York, New York Academic Press, 1985.

[23] Cf. Jan Winberg, « Mother and new born baby : Mutual regulation of phy siology and behavior. A selective review », Developmental Psychohiology, 47 (2005) n° 3, p. 217-229.

[24] Cf. Rébecca Shankland et Christophe André, Ces liens qui nous font vivre, p. 41.

[25] Cf. Ruth Feldman, Zehava Rosenthal & Arthur I. Eidelman, « Maternal-preterm skin-to skin contact enhances child physiologic organization and cognitive control across the first 10 years of life », Biological Psychiatry, 75 (2014) n° 1, p. 56-64.

[26] Cf. Pavel Goldstein, Irit Weissman-Fogel & Simone G. Shamay-Tsoory, « The role of touch in regulating inter-partner physiological coupling during empathy for pain », Scientific Reports, 7 (2017) n° 1, p. 3252.

[27] Cf. Ruth Feldman, Romi Magori -Cohen, Giora Galili, M Singer & Yoram Louzoun, « Mother and infant coordinate heart rhythms through episodes of interaction synchrony », Infant Behavior and Development, 34 (2011) n° 4, p. 569-577.

[28] Cf. Peter Fonagy, Guörgy Gergely, Elliot L Jurist & Mary Target, Affect Regulation, Mentalization, and the Development of the Self, London, Karnac, 2002.

[29] Cf. Hans IJzerman, James A. Coan, Fieke M. A. Wagemans, Marjolein A. Missler, Ilja Van Beest, Siegwart Lindenberg, Mattie Tops, « A theory of social thermoregulation in human primates », Frontiers in Psychology, 6 (avr. 2015), p. 464.

[30] Cf. Ruth Feldman, « Infant-mother and infant-father synchrony : The coregulation of positive arousal », Infant Mental Health Joumal, 24 (2003) n° 1, p. 1-23.

[31] Cf. Ruth Feldman, Charles W. Greenbaum & Nurit Yirmiya, « Mother-infant affect synchrony as an antecedent of the emergence of self-control », Developmental Psychology, 35 (1999) n° 1, p. 223-231.

[32] Cf. Ruth Feldman, « Synchrony and the neurobiological basis of social affiliation », Mario Mikulincer et Phillip R. Shaver (dir), The Herzliya Series on Personality and Social Psychology. Mechanisms of Social Connection : From Brain to Group, Washington, American Psychological Association, 2014, p. 145-166.

[33] Cf. Ruth Feldman, « The relational basis of adolescent adjustment : Trajectories of mother-child relational patterns from infancy to adolescence shape adolescents’adaptation », Attachment and Human Development, 12 (2010) n° 1-2, p. 173-192.

[34] Cf. Rébecca Shankland et Christophe André, Ces liens qui nous font vivre, p. 45.

[35] Cf. Joanne Davila, Benjamin R. Karney & Thomas N. Bradbury, « Attachment change processes in the early years of marriage », Journal of Personality and Social Psychology, 76 (1999) n° 5, p. 783-802.

[36] Cf. Anna T. Smyke, Charles H. Zeanah, Nathan A. Fox, Charles A. Nelson & Donald Guthrie, « Placement in foster care enhances attachment among young children in institutions », Child Development, 81 (2010) n° 1, p. 212-223.

16.12.2020
 

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